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Le clou de Zhang Yueran

31 Août 2019 , Rédigé par Bill Publié dans #Romans asiatiques (hors japonais)

Li Jiaqi et Cheng Gong, trentenaires au parcours chaotique, se retrouvent après des années passées sans se voir.Ils se sont croisés à l'école primaire, ont lié amitié sur leur solitude d’enfants aux pères absents, l'un marchand à Pékin, l'autre plus ou moins malfrat. Ils se retrouvent et se racontent ce qui a fait d'eux ceux qu'ils sont devenus aujourd'hui.

Le grand père de Cheng Yong était confiné à son lit d’hôpital, absent à lui-même, depuis qu’un clou avait été planté dans son crâne lors d’une séance d’autocritique de la Révolution Culturelle. Sa chambre d’hôpital était un refuge pour les deux enfants qui y construisaient des histoires à la sortie de l’école, le grand-père devenant un témoin ou un protagoniste selon les jours.

Une fois adultes, Li Jiaqi, la jeune femme, cherche à découvrir la vie pékinoise de son père disparu prématurément. Cheng Gong est obsédé par l’accident de son grand-père. Qui a pu être assez vicieux pour enfoncer un clou dans le crâne d’un autre homme ? Au fil de leurs récits croisés, on découvre des personnages communs à leurs histoires parallèles, des questionnements se lèvent.

Zhang Yueran livre ici un roman qui parcourt les cinquante dernières années de la vie quotidienne chinoise : les difficultés d’approvisionnement, la pauvreté, la promiscuité familiale où trois générations vivent toujours sous le même toit…  On y découvre aussi les relations économiques privilégiées – bien que malsaines avec l’URSS, où les deux parties privilégient le perdant-perdant !

Un roman que j’ai mis beaucoup de temps à lire en raison de son rythme extrêmement lent, des noms complexes, ressemblants et difficiles à mémoriser, mais aussi un roman que j’ai posé à regret car je m’étais attachée à ces deux êtres cabossés qui semblaient avoir enfin trouvé la paix, après avoir trouvé celle de leurs aînés.

J’ai l’habitude de lire des romans chinois, ainsi que des récits de Xinran qui traitent de la vie quotidienne des femmes chinoises. Avec Le Clou, j’ai découvert une autre dimension de la littérature chinoise d’aujourd’hui, une écriture plus littéraire, plus lente, plus réfléchie.

Merci à la Fondation Orange , via Lecteurs.com, de me l'avoir fait parvenir dans le cadre des explorateurs de la rentrée littéraire.

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