La nuit s’ajoute à la nuit d'Ananda Devi

La collection "Une nuit au musée", chez Stock, invite des écrivains à passer une nuit dans le musée de leur choix et de relater cette expérience. 

Je me suis déjà régalée de plusieurs ouvrages de cette collection qui a conduit un certain nombre d'écrivains à relater leurs ressentis lors de ces nuits. Souvenirs de jeunesse, évocations agréables de l'enfance, ou réminiscences de terreurs enfantines, chacun des écrivains y avait vécu une expérience intime et bouleversante.

Quand NetGalley a proposé cette expérience vécue par Anada Devi, je n'ai pas hésité une seconde à solliciter cet ouvrage, sans chercher à en savoir davantage sur le lieu où elle allait passer cette fameuse nuit ...

Mais quand j'ai découvert qu'il s'agissait de la sinistre prison de Montluc, j'ai hésité un moment avant de m'y plonger.

Cette prison a vu passer dans ses murs des héros de la Résistance, Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d’Izieu, mais aussi , plus tard, des  condamnés à mort algériens.

Et dans une sorte de revanche tardive, Klaus Barbie y est incarcéré avant son procès en 1983. 

Après avoir évoqué les écrits de prisonniers poètes, Anada Devi établit des parallèles entre les résistants français et ceux d'Algérie, comment certains des premiers ont eux même pourchassé ceux qui défendaient leur pays. 

Dans un récit douloureux, elle évoque aussi ses propres souvenirs, l'exode de ses grands parents d'Inde à Maurice et de ses parents, en France, la perte des racines, l'histoire de la colonisation et des peuples déplacés.

Un récit qui dépasse l'expérience d'une nuit, mais dont on sent bien que c'est cette nuit-là qui a déclenché la réflexion.

Un récit poignant, une auteur que je redécouvre et dont je vais rechercher d'autres œuvres.

Je remercie NetGalley et les Editions Stock qui m'on offert cet ouvrage.

#Lanuitsajouteàlanuit #NetGalleyFrance