Bilan de l'été (partie 1 : juillet)
Ceux qui ont été une bonne surprise...
Bleu Catacombes, Gilda Piersenti
Le pingouin, Andreï Kourkov
Demande à la poussière, John Fante
La vie en gris et rose, Takeshi Kitano
Haka et Utu de Caryl Férey
Le journal d'un vieux fou, Junichirô Tanizaki
Ceux qui font passer un bon moment...
L'abécédaire (lettres A, B et C) de Sue Grafton
Brockeback moutain, Annie Proulx
Ceux à éviter...
Entre les murs , François Bégaudeau
Danse avec l'ange, Ake Edwardson
L'homme aux cercles bleus, Fred Vargas
L'encombrant Mister Kitchen, Charles Higson
Ikebukuro West Gate Park, Ira Ishida
Je tournais autour, mais son étiquette "livre policier" me faisait hésiter... j'ai finalement sauté le pas (et Louise n'y est pas pour rien ! :). Ikebukuro West Gate Park est le premier livre d'Ira Ishida à être publié en France.
L'histoire est racontée par Makoto, agé d'une vingtaine d'années et qui habite dans le quartier d'Ikebukuro. Le livre est découpé en quatre chapitres indépendants, racontant chacun une histoire (disparition de filles, deal de drogue), notre héros faisant office justicier cherchant à réatblir l'ordre de façon pacifique.
L'écriture de ce livre est très plaisante, presque plus parlée qu'écrite et nous fait découvrir un quartier où il ne fait vraisemblablement pas bon mettre les pieds, mais qui finit par être attachant, les faits étant toujours racontés avec légèreté.
Un drama a été adapté de ce livre, je ne l'ai pas encore regardé, mais je pense le faire. Quoiqu'il en soit, je recommande ce livre et je guette les prochaines sorties de cet auteur !
(marie)
"Mon grand-père" et "L'agrume", Valérie Mréjen
Je poursuis mon alternance entre romans français et japonais par ces deux courts romans de Valérie Mréjen : Mon grand-père (1999) et L'agrume (2001), pour lequel elle a reçu le premier prix du second roman (2002)*.
Mon grand-père est un roman (autobiographique ?) où l'on s'immisce au sein d'une famille par le biais de la narratrice, Valérie, qui raconte de nombreuses courtes annecdotes dans lesquelles le lecteur peut se reconnaître. Ces petites histoires, parfois tragiques, sont écrites d'un ton qui se veut léger, presque distant.
Dans L'agrume est contée l'histoire de Valérie, qui parle à la première personne, et de Bruno, alias "l'agrume" (parce qu'il aime se grimer en tant que citron et faire pourrir des agrumes, regarder la mousse se former sur leur écorce, ce genre de choses). Valérie raconte combien Bruno est distant et tous les efforts qu'elle doit fournir pour que leur histoire tienne.
Ces deux livres m'ont plu, mais me laissent une impression d'inachevé. Je ne suis pas curieuse pour le moment d'en lire d'autres de cet auteur...
* : je ne savais pas qu'un tel prix existait !
(marie)
"Alligator Strip" de Chris Haslam
L'Homme m'a apporté ce livre la semaine dernière de la bibliothèque de son CE qui propose les livres en compétition dans le cadre du Prix du Polar SNCF.
Et contrairement à ses deux prédécesseurs de la sélection de l'été (Versus d'Antoine Chainas et L'encombrant Mr Kitchen de Charles Higson) j'ai lu celui-ci avec plaisir ....
L'histoire relate les aventures et mésaventures rocambolesques d'un anglais, arnaqueur à la petite semaine qui se fait repérer par un grand arnaqueur américain.
Il quitte donc Marrakech et ses petites combines pour un été floridien où rôdent malfrats armés jusqu'aux dents, filles appétissantes, marchands de pièces d'or, amateurs éclairés numismates et ... alligators affamés !
Un peu déjanté, comme les premiers romans de Carl Hiaasen ou le saignant "Florida roadkill" de Tim Dorsey, ce livre a relancé chez moi cette interrogation lancinante : comment la Floride et ses paradis à la Disney devient dans la littérature d'aujourd'hui le refuge des âmes les plus tordues, et le théâtre de séries télé des plus sanglantes ... enfin pour les crimes élucidés, pas pour les actions d'Horatio Caine ... ;)
En bref, si vous aimez lire une histoire un peu noire, avec des passages hilarants, d'autres sanguinolants, des invraisemblances à presque chaque chapitre, et un épilogue des plus surprenants ... lisez ce livre ...
Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais il fait passer un bon moment !
(Bill)
Ecstasy, Ryû Murakami
Ecstasy (1993) est le troisième livre de Ryû Murakami que je lis cet été, après Kyoko et Les bébés de la consigne automatique. Il est le premier tome de la trilogie intitulée "Monologues sur le plaisir, la lassitude et la mort", les tomes suivants étant Melancholia (2000) et Thanatos (2005).
Ici, l'élément perturbateur consiste en la rencontre de Miyashita avec un SDF d'une rue de New-York, qui lui demande "Et toi, tu sais pourquoi van Gogh s'est taillé une oreille ?". Le SDF lui donne alors un numéro de téléphone en lui disant d'appeler pour recevoir de l'argent. A son retour au Japon, il téléphone et parviendra à rencontrer sa mystérieuse interlocutrice, Keiko.
Ce roman commençe de façon assez soft, mais tombe vers le tiers dans des descriptions sado-masoch!stes (pour 2/5 du roman). En achetant ce livre, j'ai davantage pris en compte le nom de l'auteur que le résumé, lu en diagonal, je ne m'attendais donc pas à ça ! J'ai toutefois continué (et j'ai eu raison), la suite du livre nous faisant voyager jusqu'à New-Tok (une deuxième fois) puis Paris.
C'est bien écrit, même si le thème ne m'intéressait pas vraiment, j'ai aimé cette lecture. J'ai d'ailleurs déjà acheté le deuxième volet de cette trilogie ! C'est addictif... j'aime cet auteur ! Il ne laisse pas indifférent.
Donc, à lire si vous aimez l'auteur (mais si vous ne le connaissez pas, je déconseille pas de commencer par celui-là !), mais à ne pas mettre entre toutes les mains !
(marie)
Camping atlantic, Ariel Kenig
J'ai acheté ce livre un peu par hasard (ayant une PAL démesurément grande, un de plus ou un de moins... comment ça je me cherche des excuses ?). Je l'ai choisi parce qu'il n'était pas très long et parce que l'auteur est jeune (25 ans) et qu'il s'agit d'un premier roman. Et puis, ce jour-là, à Lille, j'avais aussi acheté Haka (Caryl Férey)*, il me fallait bien acheter un livre plus léger en remède.
Adonis est un adolescent dont le corps se fait homme et qui porte bien son nom : il est beau et tout le monde le lui dit. Son frère, Nicolas, a longtemps été tenu éloigné de lui. Mais cet été-là, Adonis, Nicolas, leurs parents et Sarah, la copine de Nicolas, partent au camping ensemble. Commence alors la quête de Nicolas et d'Adonis l'un envers l'autre, dans une ambiguité au sein de laquelle il est parfois dur d'y voir clair.
J'imagine que l'on peut qualifier ce roman de roman d'apprentissage. J'ai aimé le cynisme d'Adonis, ses paroles cruelles qui n'étaient pas sans rappeler les mots de Florent Marchet. J'avais peur d'un livre dans la veine de ceux de Florian Zeller, mais il n'en est rien.
Je n'ai jamais eu l'occasion (la chance ? ^^) de passer l'été dans un camping (mon expérience se limitant au film du même nom), donc je ne saurais dire s'il reproduit bien la vie du camping (mais ça ne m'étonnerait pas !).
Bref, je conseille !
* : ce jour-là, à Lille, j'ai fait deux bons choix !
(marie)
"La maison du retour" de Jean Paul Kauffmann
Très heureuse lecture que celle de ce récit attrappé par hasard sur les rayons de la médiathèque du village voisin ...
Par hasard, un jour où j'arrivais après l'heure de fermeture, et où la gentille bibliothécaire m'ouvrit quand même la porte ... Ne voulant pas trop la retarder, je pris ce livre sur la table des dernières nouveautés achetées, et sa lecture vient de m'enchanter ...
Après son retour du Liban, l'auteur a cherché une maison où se poser, ses anciennes attaches ne correspondant plus à ce qu'il était devenu.
Il a choisi les Landes, mais a mis longtemps avant de trouver LA maison, pas forcément celle de ses rêves, qu'il ne pouvait formuler précisément, mais LA maison, celle où il se sentirait bien, où il pourrait prendre ce nouveau départ, poursuivre sa vie, celle qui l'apprivoiserait et qu'il apprivoiserait ...
Après la quête, il y eut la remise en état ; ses rapports avec les ouvriers efficaces et travailleurs y sont décrits sobrement.
Avec peu de mots, mais si bien choisis qu'ils en sont très évocateurs, on entend le crépitement des bûches qui s'embrasent dans la cheminée, on le suit dans la forêt où craquent sous ses pas les aiguilles de pin déséchées ...
On partage son souci de se protéger, de ménager une distance entre lui et le reste des hommes, le reste du monde qui se rappelle à nous, à lui, par ces flashes d'actualité sur Salman Rushdie, sur l'Iran ...
On sourit de sa victoire dans le combat contre la piscine avec une issue gagnant-gagnant comme on dit dans les livres de management ...
Ce livre comporte de superbes réflexions sur la lecture, sur le rapport aux livres, sur les auteurs ....
Pour la première fois depuis bien longtemps, je pense que je vais acheter ce livre, que je viens de refermer, pour pouvoir le rellire, le savourer, en reprendre certains passages ...
Bien sûr, je vous en recommande sa lecture :)
(Bill)
Le passage de la nuit, Haruki Murakami
J'aime beaucoup les romans de Haruki Murakami et leurs univers souvent à la limite du fantastique... Le passage de la nuit (2004) est récemment sorti en poche.
Ce roman se déroule le temps d'une nuit, l'occasion pour Mari de rencontrer entres autres Takahashi, un vague ami de sa soeur, une prostituée battue, Kaoru et Koorogi, employées d'un "love-hotel". En parallèle, quelques chapitres sur sa soeur (qui dort paisiblement), sur un homme (pas très clean), sur un employé de station-service, ...
Ce livre n'est pas sans rappeler Lignes, de Ryû Murakami (même unité de temps et suivi de plusieurs personnages plus ou moins liés entre eux). J'ai toutefois été un peu déçue : il n'y avait, je trouve, pas matière à faire un roman, mais plutôt une longue nouvelle. Il est plaisant à lire, mais n'est pas aussi prenant que d'autres de ses livres.
Cela dit, j'en attendais peut-être un peu trop et je ne l'ai sans doute pas lu dans un bon état d'esprit. Je le relirai peut-être à tête reposée d'ici quelques mois !
Pour ceux qui l'ont lu... qu'est-ce que représente l'homme dans la télévision ? (la conscience d'Eri ? une sorte de passeur vers un autre monde ? vers la mort ? ...)
(marie)
Je m'appelle Jeanne Mass, Thomas Lélu
J'ai découvert Thomas Lélu dans le recueil de nouvelles publié par J'ai lu pour les 10 ans de leur collection "Nouvelles voix" (recueil que je recommande !). Sa nouvelle m'ayant plue, j'ai lu Je m'appelle Jeanne Mass, publié en 2005.
Dans ce livre, on suit Jeanne Mass, videur au Coconut Café, un garçon pas comme les autres...
Il est difficile de résumer ce livre tant il est absurde ! Un seul conseil, à lire au 10ème degré... Il n'est pas très long (à peine plus d'une centaine de pages, taille de police normale cette fois - pas comme pour ce livre). J'ai bien aimé le premier tiers, j'ai été un peu lassée par le deuxième et j'ai décroché au troisième. Voilà pourquoi sa nouvelle m'avait plue, au moins, c'était succint. Une certitude toutefois, il se lit vite ! Mais je ne pense pas relire de romans de cet auteur...
(marie)
Service clientèle, Benoît Duteurtre
Après Les bébés de la consigne automatique, j'ai eu besoin de lire quelque chose de court et de léger. En parcourant ma bibliothèque, j'ai trouvé Service clientèle (2003), de Benoît Duteurtre, que Bill m'avait donné après l'avoir lu.
A présent, je m'interroge, pourquoi me l'a-t-elle donné ?!
Le "héros" de ce roman est un être persécuté : il lui arrive des malheurs avec son téléphone portable, son avion, sa carte visa, ... Il nous raconte succintement ses malheurs, avant de s'attarder sur tout particulièrement sur ses problèmes d'ordinateur (qui lui demande un mot de passe) et de connexion Internet (on lui fait payer un abonnement qu'il n'a pas demandé).
Ce livre m'a donné l'impression d'être écrit par quelqu'un à qui il arrive des aventures banales et qui se sent obligé de vous raconter sa vie. Un peu comme la petite vieille qu'on rencontre dans le train ou dans le bus, alors qu'on a passé une mauvaise journée. Et tout ce qu'on a envie de lui dire, c'est tais-toi !...". Mais, lui, il n'est même pas vieux. Il a 40 ans, est célibataire et totalement largué par les nouvelles technologies. Il donne l'impression d'être totalement réfractaire à ce qui est nouveau (ça, aussi, ça m'a énervé !).
Bref, cette lecture n'était pas un très bon moment, mais elle n'a duré que 100 pages, écrites en gros caractères... ouf !
(marie)