The scarecrow de Michael Connelly
Un article récent de Télérama m'a donné envie de me replonger dans un roman de Michael Connelly, ma liseuse contient les quatre derniers ... mais c'est d'une de mes Billy que j'ai extirpé cet ouvrage qui y sommeillait depuis 2009 !
A se demander pourquoi (enfin si, je sais pourquoi : le volume des livres en attente) car je me suis régalée avec ce récit mettant en scène JackMcEvoy, déjà rencontré dans Le Poète où, reporter dans un journal de Denver, il démasquait Le poète, un serial killer.
Dans ce roman de 2009, le directeur de la rédaction du LA Times lui signifie son renvoi pour raisons budgétaires et lui demande de former son successeur : une jeune femme tout droit arrivée de Floride et payée bien moins que lui !
Deux semaines de salaire sont toujours bonnes à prendre, et il aura ensuite tout le temps nécessaire pour se consacrer à un nouveau roman ...
Sauf que ces deux semaines ne seront pas de tout repos !
Un prisonnier qui clame son innocence du meurtre dont on l'accuse même si ses empreintes ont été retrouvées sur le rétroviseur intérieur d'une voiture dont le coffre contenait le cadavre d'une femme torturée.
Un saut dans le Nevada pour vérifier une hypothèse ... et le roman s'emballe pour devenir une double chasse à l'hoomme
Un roman au rythme soutenu avec des personnages qui révèlent leurs faiblesses, une course poursuite entre Californie, Nevada et Arizona ...
Bref, Harry Bosh n'était pas là, mais Jack McEvoy et Rachel Walling, la profileuse du FBI sont tout à fait à la hauteur pour prendre la relève !
Asterios Polyp de David Mazzucchelli
Asterios Polyp, architecte qui n'a produit que des plans, professeur d'architecture dans les plu sgrandes universités est le héros de ce roman graphique.
Un roman graphique étonnant, tant pas son graphisme que par son récit
Une narration en boucles qui remonte un peu la généalogie du héros, un homme brillant que l'on voit parader devant ses étudiants dans des amphithéâtres, être la star de cocktails mondains, tomber fou amoureux, devenir jaloux, tout abandonner pour repartir de zéro, mais toujours en restant ce petit garçon orphelin de son jumeau mort-né ...
Un dessin qui par son trait ou sa couleur évolue au fil des humeurs du héros qui peut passer de la simple esquisse au dessin technique, de la couleur au rouge & bleu ...
Une roman graphique qui ne ressemble à aucun autre tant par sa forme, des cases ou pas, des dessins qui occupent des surfaces très variables de la page, qui sont précis ou seulement esquissés ...
Un roman graphique assez long (260 pages) mais j'aurais apprécié qu'il soit plsu long pour passer necore plus de temps avec ce personnage si attachant
Un album qui a remporté le Prix spécial du jury du Festival d' d'Angoulême en 2011.
Tout peut s'oublier d'Olivier Adam
Dans une petite ville de la Côte d'Emeraude qui emprunte autant à Dinard qu'à Saint Malo, Nathan exploite le cinéma qu'il a hérité de son oncle. Il aimait le cinéma, il en vivote, organisant des rencontres avec des cinéastes en promotion, en organisant des cycles autour du cinéma asiatique, dont il est friand, mais offrant quand même aux spectateurs des films 'commerciaux' qu'il aime peu !
Il est marié avec Jun, une japonaise qu'il a rencontrée à Kyoto alors qu'il se remettait d'une récente rupture amoureuse. Ils ont un fils Leo, de 5 ans.
Le mariage n'a pas duré, Jun a déménagé près de son atelier de poterie, mais un jour, elle disparaît avec Léo.
Nathan découvre rapidement que Junn est repartie au Japon. Et c'est la déchirure. J'ai en effet appris en lisant ce roman, que le Japon accordait la garde exclusive à la mère et les pères étrangers n'ont plus aucun droit sur leur enfant une fois le divorce prononcé !
Olivier Adam, a vécu en résidence d'artistes à la Villa Kujoyama, à Kyoto. avait déjà montré son amour pour le Japon au travers d'autres ouvrages.
Il affiche dans ce roman son amour des paysages confrontant la côté d'Emeraude à l'île des Dieux japonaises, aux ruelles de Kyoto qu'il connait bien, les restaurants cancalais et japonais ...
Un roman sur l'amour paternel, sur l'écartèlement entre deux cultures, sur la justice au JApon dont je n'imaginais pas la dureté, mais aussi sur l'actualité françaiser récente au travers des manifestations de 2019 vues au travers des mésaventures du fils de Lise, une amie-voisine de Nathan.
Un roman triste et désabusé sans les lueurs d'espoirs affichées dans Une partie de badminton et Les roches rouges, ses deux derniers romans ....
Les secrets de ma mère de Jessie Burton
J'ai découvert Jessie Burton en 2017,dans les jardins des Editions Gallimard, lors de la réunion organisée par Babelio, au moment de la sortie de "Les filles au lion", nombre de lectrices présentes avaient évoqué son roman 'Miniaturiste' qui les avait enchantées. J'ai lu Miniaturiste en 2018, et, comme elles, ce livre m'a emportée au XVIIème siècle ...
Deux romans, deux ambiances différentes, avec pour fil rouge des histoires de femmes qui tiraient leur force des épreuves qu'elles traversaient !
Avec ce troisième opus, le charme est toujours là et je me suis laissée porter par la prose de JEssie Burton et la qualité de sa traduction pour passer des deux époques traitées dans le roman : les années 80 et notre époque.
Tout commence par la rencontre inattendue, à l'hiver 1980, dans un parc londonien, d'une jeune femme de 20 ans, Elise Morceau et de Constance Holden, une écrivain d'une quinzaine d'années plus âgée dont le premier roman, Coeur de cire, a connu le succès. Tombée sous le charme, Elise quitte son copain et emménage chez Connie.
En 2017, Rose, 34 ans, vit à Londres avec son ami, Joe, qui cherche a se reconvertir dans un food-truck de burritos (Joeritos) mais le temps passe et il n'avance pas dans cette entreprise. Rose a été élevée par son père Matt, n'a jamais connu sa mère, Elise, qui l'a abandonnée peu de temps après sa naissance. Elle l'a longtemps imaginée, inventée pour des amies, puis a laissé tomber, mais cette absence résonne de plsu en plus profondémment en elle. Lors d'une discussion avec son père, celui-ci lui lâche que la seule personne qui peut avoir des informations ur sa mère est Constance Holden.
Rose part alors à la recherche de cet écrivain peu prolifique mais dont les 2 romans et l'essai féministe ont profondément marqué les lettres anglaises. Rose deviendra, sous un faux nom, l'assistante / femme à tout faire de Constance jusqu'à être démasquée.
Dans des chapitres alternant le récit de la vie de Constance et Louise dans les années 80 et la recherche d'identité de Rose, ce roman dresse un protrait de la condition féminine, des interrogations sur la quête de soi, sur les valeurs d'une vie, mais aussi sur la création artistique.
Un roman sur l'amour, sur la jalousie, sur les femmes, sur la maternité.
Un roman qu'il m'a été difficile de poser.
Bref, Jessie Burton confirme, s'il en était besoin, qu'elle est une grande dame de la littérature anglaise d'auhjourd'hui.
em de Kim THÚY
J'ai découvert Kiim THÚY avec son deuxième roman Màn puis avec Rù, tous deux empruntés à la médiathèque et que j'avais beaucoup appréciés.
Alors quand Babelio m'a proposé de recevoir son dernier opus, en préalable à une rencontre avec l'auteur (en zoom, le 17 mars prochain), je n'ai pas hésité une seconde, et j'ai eu la chance d'être sélectionnée !
Dans em, l'auteur nous transporte au Vietnam, au temps de la colonisation française de l'indochine quand les colons y plantèrent les hévéas nécessaires à l'industrie du pneu. Pour exploiter ces plantations, ils utilisaient de la main d'eouvre bon marché, coolies venus d'Inde ou de Chine envoyés aux Antilles ou en Amérique et coolies vietnamiens exploités à domicile.
D'une histoire d'amour entre Alexandre, un planteur et Maï, la servante, nait Tam qui échappe miraculeusement, grâce à sa nourrice, au massacre de ses parents et à l'incendie de la plantation.
Réfugiées à My Lai, puis à Saigon, elles se retrouvent malheureusement à My lai, lors du massacre qui a rendu ce village sinistrement célèbre.
D'autres personnages arriveront et contribueront à donner un condensé, un concentré de l'histoire du Viet Nam au XXème siècle.
En chapitres courts, Kim THÚY, dans ce très (beaucoup trop) court roman arrive à nous montrer la résilience de ces personnes qui déracinées, meurtries, blessées, ont fait face, ont réinventé leurs vies, à l'autre bout du globe créant une diaspora unie qui a créé des entreeprises tentaculaires à échelle humaine.
Qui aurait pu imaginer qu'une petite boutique californienne serait devenue le point fondateur du réseau mondial des manucures vietnamiennes ?
Par petites touches, avec lucidité, frachise et factuellement, nous suivons tour à tour ces orphelins qui sont devenus voyageurs internationaux et qui se croisent, se connaissent et se reconnaissent.
Un roman incontournabe.
Une auteur majeure.
La charge émotionnelle et autres trucs invisibles de Emma
J'ai découvert Emma et ses dessins par des partages de certaines de ses saynètes sur Facebook, il y a deux - trois ans quand la 'charge émotionnelle' venait d'être "découverte" et faisait la Une des combats féministes.
J'ai retrouvé dans cet album un certain nombre des scènes déjà vues, notamment celles qui concernent les femmes et toutes ces choses auxquelles elle pensent et qui rendent la vie lpus douce et plus fluide pour leur conjoint et leurs enfants .. .et font qu'elles ont le sentiment de tout supporter !
Parmi ces pages plutôt féministes, l'histoire de cet homme qui se voulait gardien de la PAIX mais qui s'est retrouvé dans des brigades pas très clean m'a évoqué le récit de Valentin Gendrot que j'ai lu récemment. Je me suis cependant demandé quel était son lien avec les autres chapirtes de cet ouvrage.
Un album qui a le mérite de mettre le doigt sur ce qui fait mal, sur les irritants du quotidien, sur l'huile qui fait fonctionner les rouages du couple de la famille !
Mais tant que les femmes se laisseront passer et penser en dernier ... rien ne changera !
Et que ne ferait-on pas pour avoir la paix !
Terre errante de LIU Cixin
A peine finie la lecture d'Impact, je me suis plongée dans Terre errante, sans savoir de quoi parlait ce très (trop) court roman.
Et quelle claque !
Ce roman chinois évoque le départ de la Terre de l'orbite solaire, pour sauver l'humanité, de la transformation du soleil en 'géante rouge'.
Les terriens ont eu quelques siècles poru s'y préparer, des propulseurs géants ont été installés sur l'hémisphère nord, et les habitants vivent sous terre, sortant rarement admirer océans gelés, villes immergées et épisodiques levers et couchers du soleil.
Dans une écriture resserrée, précise, nous suivons un petit garçon, de son enfance, 400 ans après le début de ce projet, conçu par une coalition mondiale, tout au long de sa vie, jusqu'à l'échappée de la terre vers Proxima du Centaure.
Un roman court mais puissant, servi par des desccriptions terribles de la surface de notre Terre, et des conditiosn de vie de ses habitants régis par la poursuite du bien commun.
Un récit qui va rester longtemps en moi.
Une adaptation cinématographique existe. Je la visionnerai très vite.
Impact d'Olivier Norek
Un polar pas comme les autres qui commence en Afrique en lisière d'une zone dévastée par une marée noire, où les habitants tombent comme des mouches sans que les entreprises pétrolières n'arrêtent un anstant de oursuivre leurs activités mortifères.
Où on voit un ancien militaire basculer du coé noir de la force après la mort de son enfant nouveau-né, dont les poumons étaient déjà contaminés par la pollution de l'air.
Des actions coup de poing par des pandas balafrés directement sortis de la Case de papel, visent le directeur de Total puis une DRH bancaire, tous deux coupables - pour le compte des actionnaires de leurs sociétés - d'être, pour l'un, et de financer, pour l'autre, des entreprises hyper polluantes.
Un roman basé sur des faits avérés et dont les références figurent en annexe, sur le méfaits causés à la Terre, à se populations sous-développées et finalement à tous par des entreprises qui ne rêvent que d'accroitre leurs profits en dévastant les ressources naturelles.
Une ode à un changement de paradygme, à une translation des investissements vers le renouvelable, voire à un changement des comportements pour éviter le pire.
Mais j'ai beaucoup moins accroché à ce roman qu'aux précédents de l'auteur. Je suis un peu restée sur ma faim,
Cela ne va pas m'empêcher d'attendre avec impatience son prochain opus :)
La traversée du Louvre de David Prudhomme
Alors qu'il visite le musée du Louvre à la recherche de l'inspiration pour un prochain ouvrage, le narrateur reçoit un appel téléphonique, y répond et se retrouve ensuite séparé de sa compagne.
Il parcourt alors les allées du Musée espérant la retrouver ...
Mais le Musée est bondé ; certaines salles sont prises d'assaut, d'autres moins remplies, mais il s'amuse allors à croquer les attitudes incongrues des touristes : ceux qui prennent la pose devant Mona Lisa, ceux quimettent leur tête dans la gueule d'un lion sumérien, ceux qui mettent leur tête au dessus de torses qui en sont dépourvus, ceux qui sont effondrés sur les canapés de la Grande Galerie ...
MAi stoujours, tout au fil de cette 'traversée' du Louvre il esquisse les oeuvres accrochées et je me suis amusée à les reconnaître, ici le doigt levé du Saint JEan Baptiste de Léonard de Vinci, des portraits de Rembrandt, Le radeau de la Méduse ...
Un album qui m'a rappelé mes vivtes du Louvre en 2015-2017, quand, détentrice d'une carte des Amis du Louvre, j'y allais régulièrement les mercredis soir profitant des ouvertures nocturnes en sortant du travail ...
Un très joli album, un bel hommage aux collections du Musée :)
Jours de destruction - Jours de révolte de Chris Hedges et Joes Sacco
Quand un journaliste-écrivain et un auteur de bandes desinées partent ensemble à la découverte de territoires maudits des Etats Unis d'Amérique, cela donne un livre hybride mi-rédigé / mi-dessiné où les dessins de l'un peuvent illustrer les textes de l'autre mais surtout où les chapitres sont partagés entre documentaire classique et documentaire dessiné.
Cela rend d'autant plus vivants les témoignages qu'ils rapportent et les illustratins de Joe Sacco mettent dramatiquement en images les paysages et personnes croisés au cours de leur périple.
Un périple qui est découpé en 5 chapitres :
Le temps de la spoliation avec une plongée dans les réserves indiennes du Dakota du Sud dévastées par l'alcool et la drogue, l'absence d'éducation et que des travailleurs sociaux tiennent à bout de bras en essayant de faire revivre les coutumes ancestrales des Amérindiens pour réinjecter de la fierté chez les jeunes désoeuvrés.
Jours de siège, à Camden dans le New Jersey, à deux pas de New York. Ville désindustrialisée et désaffectée, où règne la terreur depuis que des gangs de toxicos y ont installé leurs base et leurs terrrains de chasse
Temps de la destruction à Welch, en Virginie occidentale, où des entreprises minières ont détruit des pans entiers des Appalaches pour en extraire du charbon et qui, ce faisant, empoisonnent les sols, alors que des familles y vivent toujours, accrochées à leur terre ancestrale, et développent cancers et autres graves maladies.
Temps de l'esclavage pour ces employés des fermes maraĉhères de Floride où émigrés, même pourvus d'un permis de travail, travaillent pour un salaire de misère dans des conditions ignobles, dans les vapeurs de produits chimiques et de pesticides, pour fournir à la grande distribution et aux chaînes de fast-food, des tomates et des concombres insipides (et empoisonnés de résidus) en toutes saisons.
Et finalement, les jours de révolte, dans le Liberty Square de New York, avec les activistes du mouvement Occupy Wall Street, la prise de conscience, par des jeunes, des dégâts causés par l'ultra capitalisme et la financiarisation de la société.
Un livre-document qui met le doigt sur les travers les plus violents des Etats-Unis, Un témoignage nécessaire.