Tu me manqueras demain de Heine Bakkeid
A sa sortie de prison, Thorkild Aske n'a plus rien.
Plus de job à la police des polices - son accident avec la compagne d'un suspect alors qu'il était drogué l'en a privé.
Plus de femme - elle est partie avec son chef à lui !
Ce qu'il a : une proposition de job dans un centre d'appels, et une addiction aux antalgiques !
Alors quand son psychiatre lui propose de partir dans le grand Nord de la Norvège pour retrouver le fils d'un couple d'amis, il ne peut refuser la mission : le jeune homme, qui réhabilitait un phare en hôtel, n'a pas donné signe de vie depuis plusieurs semaines.
Il part donc dans cette île bizarre où il rencontrera des personnages bizarres, une infirmière médium, des cadavres qui flottent dans la nuit puis sont enlevés par des êtres étranges, des disparitions ...
Un roman assez noir, dans la nuit polaire où les aurores boréales ne font qu'assombrir davantage l'ambiance, un héros attachant dont on see demande comment il arrive à résister à ses multiples épreuves sans être doté des gadgets de JAmes Bond !
Un auteur que je découvre et dont je vais guetter les prochaines productions !
Je remercie BePolar et Points de m'avoir fait parvenir cet ouvrage dans le cadre de l'une des opérations VIP de septembre 2021.
Le 36, histoires de poulets, d'indics et de tueurs en série de Patricia TOURANCHEAU
Patricia Tourancheau a travaillé à Libération à partir de 1990, où elle était chargée des affaires criminelles et des faits divers.
Alors que les services de la Préfecture de Police s'apprêtent à quitter le mythique 36 quai des Orfèvres pour rejoindre 'Le Bastion' dans le XVIIème arrondissement, elle revient dans cet ouvrage sur les affaires majeures qui ont contribué à la légende du lieu.
Elle passe ainsi en revue les patrons célèbres, réels ou fictifs, comme Maigret, mais aussi les malfrats ou les personnalités qui ont contribué à l'histoire du lieu. On croise ainsi le fameux commissaire Broussard qui traquait Mesrine, Serge Gainsbourg et la brigade des stups, Les affaires de la Mondaine, l'arrivée des femmes commissaires ...
Un ouvrage aussi passionnant qu'un roman policier et qui s'achève avec ce qui était un cold-case à la sortie de l'ouvrage et qui a trouvé sa conclusion récemment : l'affaire du Grêlé !
Un ouvrage qui fut mon livre des départs. Celui dont je lisais quelques pages les veilles de retour à Paris quand j'y travaillais en 2015-2017, celui des veilles de départ en vacances, celui d'entre-deux autres livres ...
J'en suis venue à bout et j'ai déjà choisi son successeur :)
Cora de George Sand
Je en garde pas un très bon souvenir des romans de George Sand que j'avais dû lire au collège (François le Champi et La mare au diable), je m'tais plus tard régalée de ses romans autobiographiques (on ne parlait pas encore d'autofiction) et notamment de 'Elle et lui'.
J'ai décidé de me replonger dans son œuvre, en picorant dans ces nouvelles.
Georges vient de rentrer de l'île Bourbon et entré dans l'Administration des Postes, il est affecté dans une petite ville de province.
Ses habits ringards, sa coupe de cheveux et ses favoris lui donnent un air un peu niais et il est la risée des jeunes filles de la bonne société.
Un tout chez le coiffeur, le barbier, et vêtu de neuf, il devient LE jeune homme dont toutes les belles du coin cherchent les faveurs !
Mais c'est Cora, la splendide fille de l'épicier qui fera chavirer le cœur de Georges ! La fille d'un boutiquier ! Sacrilège !
Habitant dans la maison qui fait face à celle de sa dulcinée, il l'observe lisant ... mais ce sont des romans sans intérêt, qu'on dira 'de gare' des années plus tard. Il l'approche, elle lui tend un billet, mais c'est une facture d'épicerie ....
Une nouvelle ironique et amusante sur un amoureux transi, et sur la jeune femme qui est bien loin d'avoir les mêmes attentions !
Le jeune homme s'en remettra. Il la reverra des années plus tard, sans avoir aucun regret de cette histoire avortée !
Bref, une lecture qui m'a réconciliée avec l'auteur chez qui j'irai picorer de nouvelles lectures !
Le diable au corps de Raymond Radiguet
J'ai décidé cette année de relire des classiques.
Et, pour ce faire, j'inscris dans mes programmes de lectures au moins un roman ou une nouvelle du XXème siècle et du XIXème siècle par mois, tout en faisant moins régulièrement des incursions dans des siècles plus anciens ...
J'avais depuis longtemps ce roman de Raymond Radiguet dans mes Billy. Je me souvenais du film, avec Gérard Philippe et Micheline Presle, regardé il y a bien longtemps avec ma grand-mère, au grand dam de ma mère qui me jugeais bien trop jeune pour suivre ces aventures sulfureuses !
L'action se déroule en 1918, et le narrateur, un lycéen d'environ 16 ans, raconte son aventure avec Marthe, mariée à un soldat parti au front.
Une passion, un amour fou naît entre ces deux là. Les parents du garçon ferment les yeux, surtout le père, fier et complice des actions du fils. Il découche la rejoint chez elle, faisant le mur, mais ils sont rapidement repérés par des voisins, le propriétaire et s'ensuit un souffle de scandale ...
L'histoire d'amour s'étiole, au gré des difficultés de lieux de rencontre. Marthe annonce sa grossesse ...
Son mari ne saura rien de cette incartade.
Et quand Marthe meurt des suites de son accouchement, à la fin de la guerre, le narrateur reprend sa vie ses études et le roman s'achève !
Une jeune femme exaltée, mariée trop tôt à un soldat qui la délaisse par la force des choses. Un jeune garçon romantique à souhaits, qui se prend pour un homme, qui s'ennuie au lycée après des années d'enseignement avec un précepteur qui lui ont fait prendre de l'avance sur ses semblables. Une histoire qui s'achève tragiquement ...
Un roman qui m'a d'abord plu par la mise en place de l'histoire, les descriptions de ces journées d'avant la guerre où tout semblait paisible, la description des trajets en train entre la campagne des bords de Marne et Paris (par ce qui doit être aujourd'hui le RER A) ...
Mais que j'ai trouvé mièvre cette histoire d'amour, cette jeune femme mariée trop jeune (pour jouer à la grande ? quitter ses parents ? on n'en saura malheureusement rien) ...
Un auteur à peine plus âgé que son héros,dont ce roman montre le manque de maturité mais quise montre cependant prometteur.
Et que ne durent que les moments doux de Virginie Grimaldi
Un roman de Virginie Grimaldi, c'est un doudou, un roman qui fait chaud au cœur.
Des personnages humains, parfois cabossés, mais plein de résilience qui luttent contre les épreuves, et s'en sortent, souvent avec des bosses, mais sans jamais se laisser abattre.
Cela faisait un moment que ce roman me faisait de l'œil du fond de ma liseuse ...
Mais en le démarrant, j'étais happée, et je l'ai dévoré en 24 heures, ne m'arrêtant que vaincue par le sommeil !
On y suit deux femmes, l'une vient d'accoucher prématurément d'une petite fille qui s'accroche à la vie, l'autre fait face au départ du nid de son fils, et la voilà seule dans un appartement bien vide !
La plus âgée, poussée par une collègue, s'inscrit à un cours de danse et, de fil en aiguille, décide de donner son temps à des prématurés, car des câlins sont une aide précieuse pour les aider à devenir plus forts.
Un coup de cœur pour ce roman, pour ces deux femmes qui partagent avec nous leur parcours de vie ...
Les thèmes des romans de Virginie Grimaldi ne sont jamais les mêmes, mais, à chaque fois, elle nous permet d'explorer d'autres vies, d'autres expériences. Joyeuses, tristes, amicales, emplies de joie de vivre et de bonne humeur.
Le dernier roman de l'auteur m'attend dans ma liseuse, j'attends encore un peu, et je m'y plonge ...
Angélus de François-Henri Soulié
Cela faisait une éternité que je n'avais pas lu de polar médiéval, dont je me suis si souvent régalée entre les romans d'Ellis Peters, de Ken Follett, de Kate Moss entre autres ...
C'est avec plaisir que je me suis donc plongée dans cet ouvrage, où des anges meurent.
Telle est du moins la première impression que donnent ces cadavres perchés dans des arbres, portant dans leurs dos d'immenses ailes qui les rendent pareils aux anges.
Mais il a des anges au Paradis, et d'autres déchus en enfer.
Quels messages ces anges peuvent bien porter ?
Le roman est ancré dans ces terres qu'on ne nomme pas encore cathares, entre Carcassonne et Narbonne, en 1165, une cinquantaine d'années avant la croisade dite des Albigeois,
En ce temps là, les Bons Hommes lentement, clandestinement, diffusaient leur message qui remettait en doute les affirmations du clergé catholique.
Entre querelles monastiques pour le contrôle des abbayes et surtout de leurs richesses, prouesses des tailleurs de pierre qui rendent accessibles à tous les paroles de la Bible, en les transformant en 'bandes dessinées, François-Henri Soulié réussit le pari de rendre bien vivante cette époque.
Moins érudit et bien plus accessible que 'Le nom de la Rose', ce roman aux personnages attachants, aux caractères bien marqués, nous offre une plongée dans l'Occitanie médiévale qui fait pendant au Paris Médiéval de Jeanne Bourin que j'ai redécouvert en début d'année dernière.
Un auteur que je découvre et dont le second opus est déjà dans ma liseuse. A suivre, donc !
Ultramarins de Mariette Navarro
Elle est commandante d'un cargo.
Appréciée par ses hommes pour ses capacités professionnelles, son engagement, son sens du management et son pragmatisme.
Elle connaît ses cartes qu'elle annote de tout événement marquant des voyages.
Et justement comme tout se passe bien, elle fait un cadeau à ,son équipage. Un cadeau inattendu, une parenthèse dans un univers cadré. Elle leur permet d'aller se baigner, là, au milieu de l'océan, au milieu de nulle part.
Ils vont connaître ce sentiment grisant de flotter au dessus non pas du vide mais de grands fonds.
Sentiment grisant, comme une ivresse, comme une naissance, comme une (re)naissance. Impression de franchir un cap, un rite de passage, une étape formelle
Peur d'être abandonnés, de ne plus retrouver le cargo, dont l'ombre protectrice les abrite pourtant. Tous remontent à bord, tous ?
Un moment hors du temps comme une parenthèse, un moment pour réfléchir, regarder de côté, avec une autre perspective, refaire un point sur soi et son histoire.
Et repartir enfin, reprendre la route tracée et renouer avec l'habitude, la routine en ayant frôlé l'ivresse de la liberté et de la mort.
Un petit roman attachant, prenant, intrigant, étrange où la surprise naît de l'extra-ordinaire.
Un petit roman, qui je le sais déjà, va rester longtemps dans ma mémoire, comme une petite musique, comme une ode au pas de côté.
Un auteur que je découvre et qui m'a donné envie de découvrir le reste de son œuvre.
Le rapport chinois de Pierre Darkanian
Tugdual Laugier, frais émoulu d'une grande école de commerce, imbu de lui même et rempli de vide, est embauché pour le mirifique salaire de 7000 € mensuels par un cabinet conseil.
On le lui a bien répété pendant le séminaire de formation initiale : la confidentialité est impérieuse, la fraternité entre collègues est proscrite et le 8ème étage, celui de la direction, est strictement interdit aux consultants.
Obéissant, il ne s'y risque pas et, pendant trois ans, se réjouit de soin salaire et de ses bonus de fin d'années sans qu'il n'ait rien produit ! Loin de succomber au bore-out, il s'occupe en comptant des crayons, prenant de très longues pauses déjeuner et soumettant sa gentiile fiancées n lui assénant en permanence des réflexions sur la chance qu'elle a de vivre avec lui et de profiter de ses largesses.
Mais un beau jour, on lui demande un rapport, destiné aux commanditaires chinois, plus gros clients du cabinet !
Le sujet, c'est à lui de le trouver, il faut favoriser les investissements chinois en France
Et Tugdual écrit,ou plutôt copie-colle, tout ce qu'il trouve ayant un rapport plus ou moins éloigné de la Chine. Fini son grand oeuvre fait 1084 pages !
1084 pages de vide ...
1084 pages qui épuiseront policiers et magistrats chargés de déterminer s'il y a blanchiment d'argent, arnaque financière à la Madoff ou ... simplement du vent !
Un roman féroce contre le monde des consultants en management et autres cabinets conseil ...
Un "héros" détestable à souhaits
Un roman qui me laisse un goût étrange, une sorte d'ovni littéraire qui ne m'a globalement pas emballée, ni par les personnages, ni par l'écriture, par moments un peu décousue ...
Minuit, dernière limite de Lee Child
Dans la vitrine d'un prêteur sur gages d'une petite ville du Wisconsin, Jack Reacher, ancien de West Point puis de la police militaire, aperçoit une chevalière de West Point, promo 2005, ayant du appartenir à une femme vue sa taille. Dernier objet dont un diplômé de cette école se séparerait !
Intrigué, et inquiet, Reacher décide d'en savoir plus et lentement, patiemment, il remontera la piste, déchiiffrera l'histoire malheureuse de cette femme.
Une enquête pas comme les autres : sans internet, sans GPS, sans voiture puissante, sans autre téléphone que les cabines publiques ; une enquête à l'ancienne où on retrouve les cars Greyhound et l'auto-stop.
Un polar qui rappelle comment les opiacés furent, au début du XXème siècle, un remède miracle donne même aux bébés, junkies avant l'heure.
Comment l'accoutumance aux anti-douleurs démarré par fois par une rage de dents et une prescription médicale peut être inadaptée et continue
Comment les médicaments 'trafiqués' sortent de laboratoires officiels et se perdent en route vers leurs destinations officielles.
Bref, un polar très noir, violent qui nous entraîne dans les montagnes désertiques du Wyoming.
Un auteur que je découvre mais dont je vais m'empresser de rechercher d'autres opus, son écriture sèche, factuelle et sans fioritures m'ayant bien plu.
Bretzel et beurre salé 2 : Une pilule difficile à avaler de Margot et Jean Le Moal
Dans ce deuxième opus de la série, on retrouve Cathie Salé, alsacienne émigrée en Bretagne, qui découvre au petit matin un cadavre, rejeté par la mer, dans la crique de sa résidence. un inconnu, sans papiers, très bien habillé, sûrement un vacancier pour les gendarmes qui mènent l'enquête.
Cathie s'inquiète pour son cuisinier Erwan, qui ne semble pas dans son assiette et qui un soir se fait tabasser par des inconnus..
Quelques jours plus tard, c'est Cathie qui se fait agresser.
Assistée de Yann, son fidèle ami journaliste et par ses copines, déçue par les lenteurs de la maréchaussée, Cathie va mener une enquête tous azimuts qui montrera que la vie n'est pas si tranquille dans les petits villages bretons.
Un polar bon enfant, une héroïne qui a des grandes similitudes avec une célèbre enquêtrice britannique télévisée, des personnages bien campés, bref un gentil polar délassant
J'avais bien aimé le premier tome, celui-là ouvre de nouvelles perspectives avec l'entrée en scène des enfants adultes de l'héroïne ...
Il est donc vraisemblable que je me plonge dans le prochain !