Conversations entre amis de Sally Rooney
Frances et Bobbi, étudiantes en lettres au Trinity Collège de Dublin, sont amantes et poètes performeuses.
A l'issue d'une lecture dans une librairie, elles rencontrent Melissa, une photographe et son mari Nick, un acteur.
Les deux couples se revoient, pour des dîners où ils refont le monde, des vacances à Etaples, ... Et contre toute attente, Nick et Frances deviennent amants.
Étudiante désargenté et un peu paumée, qui cherche des repères, sans trop savoir.
Acteur sans trop d'activité ...
La plume de Sally Rooney décrit sans complaisance ces grands enfants qui papillonner, se laissent emporter par les actions de leurs proches ou le gré du vent ...
Elle fait bien ressortir la vacuité de leurs existences où paroles et mots ont bien plus d'importance que les actes
Un roman lu lors d'un trajet en avion. Roman léger, léger que je pense oublier bien vite !
J'ai eu du mal à m'accrocher aux personnages, les deux étudiantes manquent de différences, se ressemblent beaucoup trop malgré leurs origines différentes, leurs envies différentes
J'ai regretté le manque d'épaisseur des personnages, l'absence réelle d'intrigue ...
Dommage ,!
Tant qu'on est tous les deux de Gaël TCHAKALOFF
Dimanche après-midi, un article du Monde a attiré mon attention et m'a donné envie d'en savoir davantage sur cette stagiaire espionne à l'Elysée ...
Je le téléchargeais aussitôt, et m'y plongeais dès ma lecture en cours terminée ...
Mais l'article du Monde n'évoquait en fait qu'une infinitésimale part de ce roman / essai / romance sur le couple présidentiel, ses débuts, sa vie à l'Elysée, les relations du couple ...
Bref tout ce qu'une journaliste amie de Madame et acceptée par Monsieur s'est autorisée à raconter !
Une plongée dans la vie surchargée du Président, sur les efforts de son épouse pour lui ménager des temps de repos, sur son charisme qui fait s'épuiser tous ses conseillers
Dès le début le ton est donné, si l'interlocuteur la tutoie, c'est Madame, s'il la vouvoie, c'est Monsieur ... et nous sommes embarqués dans les confidences de l'une (et aussi celles de la mère de Monsieur) et les entretiens de Monsieur ...
Bref, intéressant mais relativement inclassable car cela se prétend roman mais ne semble relater que des fats observés où l'auteur a participé comme invitée privilégiée, ou journaliste embarquée.
Un ouvrage à lire dans le chaud de l'action / de sa publication ... tout comme l'article de magazine qu'il aurait dû rester.
Une belle déception ... et je ne remercie pas Le Monde .... L'auteur, devrait, elle, leur faire un beau cadeau !
Hôzuki d'Aki Shimazaki
Hôsuki, en japonais, c'est le physalis, l'amour en cage aux baies orange vif enchassées dans une coque transparente.
Une branche portant deux de ses baies était posée sur le bébé que Mitsuko a trouvé dans le casier de consigne d'une gare. Bébé qu'elle a gardé, fait enregistre comme le sien et qu'elle élève depuis 7 ans.
Propriétaire d'une boutique de livres d'occasion, elle supplémente ses revenus en étant hôtesse dans un bar un soir par semaine.
Un jour, elle reçoit la visite de la femme d'un diplomate venant lui acheter des livres de philosophie pour son mari, en poste en Allemagne et qu'elle va rejoindre bientôt.
L'amitié entre leurs enfants incitera la cliente a ouvrir son cœur et à dévoiler ses secrets.
Comme dans ses précédents romans, j'ai aimé retrouver la douceur de l'écriture et des situations dépeintes par Aki Shimazaki. Factuelle, avec des touches sensibles elle nous décrit l'amitié naissante entre les deux enfants et le rapprochement imperceptible entre ces deux femmes que tous sépare.
Un roman délicat, une écriture sensible, un auteur dont il me tarde de découvrir les prochaines productions.
Bref, un excellent moment de lecture :)
Lagaffe mérite des baffes - Gaston T13 d'André Franquin
Mais que ce titre s'applique bien aux actions des Gaston Lagaffe dans cet album.
Tous ses souffre-douleur subissent de plus belles ses bêtises et / ou ses inventions ...
Il lui arrive même d'être sa propre victime quand il s'intoxique après avoir passé un long moment à se faire traîner par des voitures, le nez au raz de leurs pots d'échappement !
Autre scène d'anthologie : l'utilisation d'un gazogène fonctionnant au charbon pour alimenter sa voiture en énergie ... que Gaston juge moins polluant que l'essence malgré les nuages nauséabonds emplis de particules fines qui se dégagent de sa combustion incomplète !
Une application innovante fut aussi d'emprunter le moteur du hors(bord de la colonie de vacances pour mixer les légumes de la soupe ! Le nombre de colons justifiant amplement cet emprunt selon notre héros !
Bref trois exemples parmi les nombreux que recèle cet album tout aussi empli de gaffes, inventions ratées et autres boulettes que les précédents !
Le K ne se prononce pas de Souvankham THAMMAVONGSA
Reçu en cadeau de Babelio, dans le cadre de l'opération Masse Critique de septembre, je me suis régalée avec ce recueil de nouvelles qui relatent des tranches de vie d'émigrés laotiens au Canada.
La première, qui a donné son titre a l'ouvrage est l'histoire d'une petite fille que son père aide au devoir et qui découvre, à son corps défendant, qu'il ne faut pas prononcer le K dans le mot knife.
, l'auteur évoque les vies laborieuses, d'ouvriers ne parlant pas l'anglais et donc dévolus aux tâches les plus ingrates, de femmes plumant des poulets, ou ramassant des vers de terre pour alimenter des cochons, un boxeur reconverti en employé d'un centre de manucure/pédicure. Elle évoque également ces épouses au foyer, accro aux séries à l'eau de rose ou tombant sous le charme de chanteur country ...
Sans que cela soit explicité, le tiraillement entre les cultures, les injustices, l'inéluctable éloignement des enfants, la perte des traditions est nettement mis en évidence tout au long des anecdotes, moments charnières décrit dans cet ouvrage.
Le fond commun de toutes ces nouvelles réside dans la narration des difficultés des parents mais aussi l'attachement aux saveurs et aux noms, ce qui fait le fond de la culture traditionnelle.
Un recueil extrêmement profond, m'a fortement émue. 128 pages qui vont me rester longtemps en mémoire
De chair et d'os de Dolores Redondo
Je m'étais récemment régalée avec 'Le gardien invisible', et j'ai donc été ravie d'emprunter les deux tomes suivants juste avant la fermeture pour rénovation de ma médiathèque !
J'ai été ravie de retrouver, dans ce deuxième tome, les personnages découverts précédemment autour de l'inspectrice Amaia Salazar. Ses terreurs d'enfance resurgissent quand une entité qui semble paranormale rôde autour d'elle, signant les suicides de tueurs de femmes et approchant sa propre mère.
Sur fond de secrets de famille qui refont surface trente ans après, avec les esprits des lieux qui, dans ses rêves, orientent son enquête, on sent le poids des croyances ancestrales sur ces forêts profondes des Pyrénées basques.
Une écriture toujours sèche et rapide, des seconds rôles attachants et bien campés, j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman ... mais je vais attendre un peu avant de me plonger histoire de rester un peu plus longtemps avec eux avant de découvrir l'adaptation cinématographique de cette trilogie, récemment diffusée par Arte