En bons pères de famille de Rose Lamy
Ahhh, l'expression 'En bons pères de famille', qui m'a tant énervée à chaque fois que je la voyais rédigée sur un bail ! Même quand j'étais la seule occupante des lieux !
Rose Lamy s'en sert pour en démonter tous les effets pervers, en allant au-delà des simples mots pour évoquer tout ce qu'elle emporte de solidarité masculine, de minimisation des violences faites aux femmes, de l'oblitération des avis et propos énoncés par des femmes ou des enfants.
S'appuyant sur son expérience personnelle, fille d'un père violent à la maison mais très bien considéré à l'extérieur, elle analyse, recoupe expose toute ces situations où on trouve toujours des excuses à l'homme ...
Un livre dur - il m'a fallu de nombreuses pauses entre chaque chapitre - mais nécessaire pour que les choses changent un jour.
Je remercie NetGalley et les Editions Jean Claude Lattès qui m'ont offert cet ouvrage
#Enbonspèresdefamille #NetGalleyFrance
Le livre de l’hiver de Rotraut Susanne BERNER
Après le Livre du printemps que nous avions lu ensemble début juin, et celui de l'été que nous avions exploré au mois de juillet, celui de l'automne, lu au mois d'octobre, nous avons découvert ensemble cette semaine le Livre de l'hiver que le Père Noël a déposé au pied du sapin.
On a justement cherché les sapins qui au fil des pages sont achetés, ficelés, puis déployés dans les appartements ou sur les places de la petite ville.
Le perroquet fait toujours des bêtises, s'échappe de sa cage et se cache dans les endroits les plus divers.
Quant aux objets roulants, on a repéré des vélos, des motos, et même des voitures !
Bref, un livre sur lequel on peut passer des heures !
Moi Je, Quarantaine d'Aude Picault
Pour Aude Picault, la quarantaine, c'est la vie de famille avec un compagnon fan de foot non sensible au désordre de leur logement, ni aux économies d'eau lorsqu'il fait la vaisselle et aux besoins de câlins sur un autre fuseau horaire que le sien.
La quarantaine, c'est aussi s'occuper d'une enfant qui veut des câlins quand il y a tant à faire, qui ne sait pas s'occuper seule quand Aude aimerait bien dessiner, qui ....
La quarantaine, c'est être celle à la sensibilité la plus élevée quant à l'approvisionnement du point snack de l'open-space, celle qui voit que les poubelles sont pleines, que la cafetière doit être nettoyée .... celle qui après avoir fait tout cela n'a plus la disponibilité d'esprit et la légèreté nécessaires à la production de dessins !
La quarantaine c'est aussi le mot si banal d'un gynéco qui lui annonce lors de la pose si douloureuse d'un stérilet ... que c'est le dernier ! ... quoi ! Déjà !
La quarantaine, c'est avoir fait ses choix, mais être parfois submergée, par un quotidien qui déborde, d'avoir l'impression d'être la seule qui doit penser à tout pour que le monde ne s'effondre pas ...
Un très bel album où je me suis reconnue sur de nombreuses pages, où les traits d'humour et la tendresse qui se dégage pour ses partenaires et collègues efface l'agacement qu'ils génèrent par ailleurs.
Je remercie vivement Babelio et les Editions Dargaud qui m'ont offert cet ouvrage dans le cadre de la dernière opération Masse Critique.
La nuit des béguines d'Aline Kiner
Un challenge de lectures qui demande de lire un livre dont l'action se déroule au Moyen Age m'a fait ressortir de ma liseuse, ce livre dont le titre m'avait interpelée il y a quelques années, me rappelant 'Le rempart des béguines' de Françoise Mallet-Joris qui m'avait tant plu à sa sortie ...
Aline Kiner nous emmène au Grand béguinage de Paris en l'an 1310, où une centaine de femmes, veuves ou célibataires, vivent en harmonie, partageant le même choix de vivre comme bon leur semble. Ni mariées ni enfermées dans des abbayes, elles peuvent étudier, herboriser, développer des talents de tisserandes ou teinturières, loin de l'agitation de la cité et du grondement des voix mâles.
Alors que le roi Philippe Le Bel s'englue dans le procès des Templiers et la chasse aux hérésies, la quiétude du Grand Béguinage est rompue par l'arrivée de Maheut, une jeune femme rousse qui ne dit mot, et semble avoir été violentée.
Ysabel, la vieille herboriste la veille et la soigne tandis qu'Ade, plus secrète et méfiante, devient la copiste d'un livre interdit ...
Chronique passionnante de la vie de ces femmes libres à l'orée du XIXème siècle, ce livre donne à voir la vie de parisiennes libres, avant que le poids et la jalousie des hommes ne les enferme pour plusieurs siècles dans le huis-clos de leurs maisons.
Un livre à mettre entre toutes les mains !
Les Grandes familles T2 – La chute des corps de Maurice Druon
J'avais beaucoup apprécié, en 2018, ma lecture des Grandes familles de Maurice Druon, et, depuis, je procrastinais la lecture du tome suivant, La chute des corps.
J'y ai retrouvé la très belle écriture de l'auteur, qui maîtrise à merveille tous les temps de conjugaison au point où, même les imparfaits du subjonctif ne ralentissaient pas ma progression !
Belle écriture donc au service du récit de la chute et de la déchéance de la famille Schoudler, quand mauvais choix d'investissements, charges d'entretien des châteaux et hôtels particuliers parisiens grignotent avidement les splendeurs du passé.
A l'approche du krach de 1929, les vieilles fortunes se lézardent quand les jeunes loups féroces qui ont bien aiguisé leurs appétits s'apprêtent pour la Curée.
Un roman sombre et noir, qui relate les dernières heures d'un monde qui s'effondre.
Le troisième tome m'attend ....
A suivre donc !
Le charretier de la Providence de Georges Simenon
Deuxième roman de la série de 103 (!) mettant en scène le Commissaire Maigret, Le charretier de la Providence ne se déroule pas à Paris, mais en Champagne, où Maigret, membre de la Brigade Mobile, a été envoyé suite à la découverte d'un corps dans l'écurie d'une maison éclusière.
Un roman noir, gris même vu la pluie qui tombe sans cesse sur la Marne et son canal latéral en cet automne 1930.
Un roman triste, par la vie misérable tant des éclusiers que des bateliers, celle des chevaux et de leurs charretiers qui marchent à pas lourds sur les chemins de halage et parcourent une quarantaine de kilomètres par jour, pour s'écrouler ensuite auprès de leurs bêtes.
Un roman où détonne ce yacht anglais au marin russe, habituellement amarré en rade de Porquerolles, dont on ne sait trop ce qu'il fait là et qui se trouve liés aux deux meurtres.
Une enquête complexe, où Maigret avale des kilomètres à vélo pour entendre les témoins des drames, les propriétaires de péniche , qui, inlassablement, poursuivent leur route vers Paris.
Un roman où on découvre les modalités de recoupement des données administratives, état civil et antécédents judiciaires, en ce temps où même le téléphone n'était pas automatisé !
A suivre ... bientôt avec le prochain roman de la série
Vi de Kim Thúy
Un challenge de lecture qui me demande un titre en un mot, un autre qui demande la lecture d'un auteur originaire d'Asie du sud-est .
Une envie d'un livre court après un pavé.
Une envie d'un livre tendre après un livre dur
Et voilà comment Vi s'est retrouvé propulsé tout en haut de ma pile de livres à lire !
Et ce fut une belle découverte que ces trois histoires d'amour, de trois générations : celles des grands-parents, des parents et celles de Vi.
Familles de femmes fortes qui, même très amoureuses et dévouées à leurs époux, fermaient les yeux sur leurs frasques, tout en protégeant leurs enfants des vicissitudes de la vie et notamment des guerres.
Vi tout aussi forte que ses mère et grand-mère, rejette la tradition, née au Vietnam, elle a grandi au canada, choisi de suivre son premier amour à Montréal, renonçant à Harvard, puis retournant au pays natal dans le cadre de son activité dans des organismes internationaux.
Vi, une femme forte, elle aussi qui a fait mentir son prénom qui signifie 'minuscule'
Une auteur, à l'écriture tendre et pudique, redécouverte avec ce roman, dont je vais m'empresser de rechercher d'autres opus.
Le couteau de Jo Nesbo
Où j'ai retrouvé Harry Hole avec plaisir six ans après La soif.
Et où, comme pour La soif, j'ai dévoré en trois jours cet opus de 688 pages alors que j'avançais péniblement dans toutes mes lectures depuis début novembre !
Un roman où Harry, séparé de son épouse Rakel se retrouve accusé de son meurtre
Un roman où l'auteur nous égare en multipliant les fausses pistes, les tueurs potentiels avant le coup de théâtre final où il dévoile le nom et le mobile du meurtrier sns que rien ne l'ait laissé supposer jusqu'aux derniers chapitres.
Un roman où, une fois encore, j'ai cru Harry mort ... et puis, non !
Un grand roman !
Eclipse totale m'attend dans ma liseuse ... je pense m'y plonger très bientôt, mais un autre Harry m'attend avant !
Le cadeau de Marion DONON & Violaine COSTA
Petite souris veut faire un cadeau de prix à la petite souris qu'elle aime de tout son coeur.
Elle demande conseil aux autres animaux pour trouver ce cadeau extraordinaire.
Chacun y va de ses conseils : l'un lui conseille une petite boutique emplie de bric à brac, un autre une boutique aux 1000 couleurs, un troisième le magasin de tout ce qui brille ...
Mais rien ne satisfait Petite souris ... jusqu'à ce qu'elle concocte por son ami, le cadeau le plus merveilleux de tous : celui qu'elle aura confectionné elle même !
Un gentil album qui se lit dans les deux sens, avec des double pages au format portrait au mileiu de l'histoire !
Un album tendre à lire avec un tout petit ...
Mort d’un pourri de Raf Vallet
Je poursuis ma redécouverte des polars des années 60-70 avec ce court roman de Raf Vallet, alias Jean Laborde.
Un promoteur immobilier bien véreux est assassiné dans son bureau, son coffre entrouvert.
Et le coffre a été vidé du cahier dans lequel il consignait méticuleusement toutes ses opérations : pots de vin versés à des parlementaires, des ministres et autres agents de l'état en ces temps où il y avait bien moins de contrôles d'aujourd'hui.
Les cadavres tombent ensuite comme des mouches, qui dans un hôtel particulier des Champs Elysées accueillant des parties fines, qui dans un manoir à la campagne ex-planque de l'OAS.
Entre flics ripoux, conseillers occultes, jeunes femmes en goguette et maçons portugais prêts à tout pour protéger l'honneur du clan, les sombres affaires des années 70 se déroulent loin des couloirs feutrés des ministères qui restent à l'abri du tumulte.
Témoignage d'une époque, la lecture de ce roman m'a donné envie de revoir le film éponyme ...
