romans francais
Maldonnes de Serge Quadruppani
Je le sais bien pourtant que je trouve Serge Quadruppani bien meilleur traducteur qu'auteur ... mais je ne résiste jamais à l'appel de ses nouveaux romans ...
Mais là, je dois dire que je me suis laissée emporter avec plaisir dans le récit d'Antonin, ex-(mais-toujours-un-peu-)anar, ancien braqueur devenu écrivain et traducteur, notamment d'Andrea Camilleri (tiens, ça me rappelle l'auteur !), qui passe de femme en femmes, et de Paris à Rome ou aux îles éoliennes ...
Lorsqu'un jeune homme vient lui demander des comptes, Antonin ayant défendu l'assassin de son père, Antonin entreprend le récit compliqué de sa vie, racontant les braquages, la cantine planquée pleine de billets qui moisirent, la défense de Georges Nicotra, ce truand gauchiste soutenu par toute l'intelligentsia parisienne (un peu comme Roger Knobelspiess, non ?), mais aussi les évènements plus récents comme le G8 de Gènes et les affrontements qui y eurent lieu.
Un roman qui m'a entraînée dans les rues de Rome (pas assez), dans le Paris des années 70 et la Sicile des années 90.
Un roman à la construction itérative dans le quel j'ai bien apprécié la façon dont Guillaume et Olga se sont emparés du récit pour donner Leurs Versions des événements décrits par Antonin dont ils avaient un ressenti différent.
Bref, un roman qui me réconcilie avec Serge Quadruppani :)
Vivement le suivant !
Contessina (La saga des Médicis T1) de sarah Frydman
Avec ce roman, Sarah Frydman nous plonge dans la vie de Florence, de 1414 à 1433) quand la famille Médicis commençait à devenir prospère.
Grâce à ses ateliers de tissage, de teinture, ses agences bancaires - presque les premières - installées en Italie, mais aussi en France, et en Allemagne, sans oublier Roma où ils influent fortement sur la politique de l'Eglise !
Les Médicis sont rapidement devenus l'une des premières familles de la Ville ... au seul défaut de na pas relever de l'aristocratie et d'être des 'nouveaux riches'.
Pour y remédier, Giovanni de Médicis n'a qu'une seule solution : marier ses fils à des rejetonnes d'anciennes familles désargentées. Si l'amour est là, c'est en bonus !
C'est pourtant ce qui se passe entre Contessina de Bardi qui sera totalement loyale à son mari Cosimo de Médicis.
Dans ce premier tome d'une trilogie, on voit comment Cosimo a assis la fortune de son père mêlant diplomatie et affaires, sachant nouer des alliances essentielles pour bâtir l'un des premiers empires commerciaux et devenir l'un des personnages les plus influents de son époque.
L'écriture vive de Sarah Frydman nous transporte dans l'histoire d'amour de deux êtres que tout aurait pu séparer, dans une époque joliment décrite.
Davantage roman d'amour que récit historique, Sarah Frydman distille juste assez d'informations pour ne pas couper le récit tout en donnant envie d'en apprendre davantage sur cette famille et toutes ses innovations financières et industrielles !
Je vais donc m'en aller en quête d'un tel ouvrage !
Exhumé des fin fonds d'une de mes Billy, j'ai bien apprécié ce roman qui m'a permis de cocher des items dans plusieurs de mes challenges de lecture !
La mère noire de Jean-Bernard POUY et Marc VILLARD
Je suis une fan inconditionnelle de Jean Bernard Pouy depuis au moins 3 décennies, et quand j'ai vu qu'il avait collaboré avec Marc Villard, j'ai glissé illico ce roman dans ma liseuse !
La première partie de ce roman nous conte l'histoire de Clotilde, une préadolescente de 11 ans, qui vit à Paris avec son père, artiste peintre, depuis que sa mère les a quittés pour se réaliser et vivre dans un ashram en Inde, 5ans auparavant. Un peu rebelle, excellente élève, elle s'est prise de passion pour les poules et leur coq, Balladur, qui vivent dans leur 'maison de campagne - ancienne micro gare' en Bretagne, et dont un voisin s'occupent en leur absence.
An vacances dans leur paradis campagnard, leur quotidien est bouleversé quand un TGV s'y arrête, rempli de gilets jaunes qui s'en allaient en guerre à Rennes. La suite de l'histoire sera bien moins calme !
La deuxième partie du livre est le récit de Véro, qui n'est pas du tout partie en Inde, mais dans le Sud de la France. Débordée par la conjugalité et la parentalité, elle s'est envolée au bras d'un amant, pour grappiller quelques semaines de bonheur avant la chute suivie d'une lente reconstruction.
Un roman somme toute inégal, même si j'ai été fortement emballée par la première partie, tant par le père qui se démène pour élever et protéger sa fille tout en grapillant du temps pour avancer sur ses toiles, que pour la fille au caractère bien trempé mais qui sait déjà, à 11 ans, ménager ses arrières en se rebellant oui ... mais en assurant l'excellence scolaire !
La seconde partie m'a vite lassée, dans la mesure où je n'ai pas été en mesure de ressentir une quelconque empathie pour cette mère à la dérive.
Dommage ...
N'empêche, que je sais déjà que je ne résisterai pas au prochain roman de Jean Bernard Pouy !
Pasakukoo de Roy Braverman
Quand j'ai lu en diagonale le résumé de ce roman proposé par NetGalley, j'ai retenu 'Rhode Island - l'été indien - 2 écrivains rivaux' ... et je me suis dit que j'allais aimer. L'auteur : Roy Braverman au nom bien de là-bas allait certainement m'aider à cocher une case supplémentaire du challenge 'USA - 50 états : un livre, un auteur'. J'ai sollicité ce roman et je l'ai reçu avec joie, m'y plongeant aussitôt de sa lecture qui comprenait effectivement les ingrédients annoncés.
Sauf que le style me rappelait terriblement celui de Joel Dicker, au point où je me demandais si ce n'était pas lui qui écrivait sous pseudonyme ! Raté ... mais c'était bien un pseudo, celui de Ian Manook qui m'avait régalée, avec sa trilogie mongole, il y a quelques années.
Bref, dès les premières pages, j'étais happée par ce récit mêlant joyeusement deux écrivains rivaux et amis depuis le début de leurs carrières, tueur à gages et sa Bonnie, flics honnêtes et sheriff ripou, milliardaires bien tordus, patronne de Diner au cœur tendre ...
Un roman qui coche toutes les cases des bons romans d'été : des personnages attachants et bien campés : un écrivain bourru et joli-cœur, un auteur de best-sellers qui organise des fêtes mémorables, un écrivain en herbe, des avocats féroces, deux maisons qui se font face séparées par un lac où se croisent (ou pas) pêcheurs à la ligne, nageuses émérites et skiffs volant sur l'onde ...
Je remercie chaudement NetGalley et les éditions Hugo Poche pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage en amont de sa publication :)
#Pasakukoo #NetGalleyFrance
Marie-Claire de Marguerite Audoux
Il y a quelques semaines, j'ai écouté un podcast de l'excellente émission de France Culture, Entendez-vous l'éco, consacré à la Belle Epoque, et, en son deuxième volet, à la condition des femmes ouvrières, en s'appuyant sur l'œuvre de Marguerite Audoux.
Les extraits de ses romans illustrant l'émission m'avaient bien plu, j'ai cherché et rapidement trouvé une version électronique de ses œuvres complètes, et je me suis plongée aussitôt dans Marie-Claire, premier volet de son autobiographie romancée (peut-on parler d'autofiction pour un roman de 1910 ?).
A la mort de ses parents, Marie Claire est envoyée dans un orphelinat, seule sa sœur pouvant être recueillie par une cousine. Elle se lie d'amitié avec Sœur Marie-Aimée, qui a pour Marie-Claire des sentiments presque maternels.
Mais l'enfant doit quitter le couvent et est placée comme bergère dans une famille de fermiers de Sologne. Un quotidien rude, travailleur, où tous sont logés à la même enseigne.
Dans une langue simple, un style très clair et précis, Marguerite Audoux raconte en phrase simples le quotidien de la campagne où, en hiver, des loups viennent encore emporter des moutons ! Où les convenances doivent être respectées, et où il est hors de question d'imaginer des relations inter-classes sociales.
La fin du roman nous la voit embarquer dans un train pour Paris où elle deviendra ouvrière.
A suivre donc, très bientôt !
A noter que ce roman a été préfacé par Octave Mirbeau et a reçu le Prix Femina en 1910 !
Il a, par ailleurs, inspiré le titre du magazine éponyme.
Dernier tacle d'Emmanuel Petit
Un challenge de lecture qui comportait un item demandant un roman dans le milieu du sport m'a remis en mémoire ce livre, niché depuis fort longtemps dans l'une de mes liseuses.
Un roman qui m'a étonnamment surprise par son écriture vive, son style très rapide avec une alternance de ton et de vocabulaire selon les personnages.
Un roman choral donc, en trois voix éclairant peu à peu l'histoire des protagonistes.
Une femme flic, commissaire de police au 36 en charge d'un dossier épineux impliquant la FIFA, dépêchée en urgence à Marseille où L'entraîneur de l'OM vient d'être retrouvé mort, émasculé sur l'un des terrains d'entraînement d la Commanderie.
Jo, un jeune des quartiers, dont on suit l'évolution de son petit club jusqu'à l'élite.
L'ancien joueur, tombé dans l'alcool après un drame personnel ...
Malgré quelques scènes devinées d'avance, je me suis laissée emporter par l'histoire et j'ai bien apprécié ce roman qui dévoile certains dessous des grands clubs :)
Une gentille découverte !
De cendres et de larmes de Sophie Loubière
J'ai découvert Sophie Loubière il y a bien longtemps, quand elle animait les fins d'après-midi d'été sur France Inter avec 'Dernier parking avant la plage', qui accompagnait mes retours du travail bouchonnés sur la rocade toulousaine.
Depuis, elle est passée à l'écriture, j'ai acheté plusieurs de ses romans, qui attendent sagement leur tour dans mes Billy ou mes liseuses.
Mais quand j'ai vu que NetGalley proposait la lecture de son dernier roman, je n'ai pas hésité une seconde, je l'ai sollicité, et, dès réception, je m'y suis plongée illico !
Elle nous emmène à Paris où Madeline, Christian et leurs trois enfants emménagent dans la nouvelle maison de fonction de Christian, celle du gardien du cimetière de la Porte de Charenton, logement inoccupé depuis une dizaine d'années.
Madeline, pompier, voit des horreurs au travail. Christian la relaie auprès des enfants lors des jours de garde à la caserne. Disposant enfin d'un atelier où créer les œuvres qui le hantent depuis le drame qui a déchiré son adolescence, Christian se détache peu à peu ...
L'environnement, l'imagination qui leur fait voir des spectres, les bruits nocturnes ...
Tous les ingrédients sont réunis peu à peu pour que la terreur monte inexorablement jusqu'à cette nuit post Halloween.
Un suspense qui grandit peu à peu, la peur qui grignote les belles images d'une famille bien sous tous rapports, et même en pointe puisque Christian et Madeline partagent à parts égales les charges du foyer.
Ce roman nous propose également une immersion dans le quotidien des pompiers parisiens de l'incendie de Notre-Dame à la découverte de petits cadavres dans des taudis.
Une famille sympathique, des personnages très bien campés et un style vif et rapide font de ce roman un véritable 'page-turner', que je n'ai pas lâché avant de le terminer !
Il ne me reste plus maintenant qu'à me plonger dans les romans précédents de Sophie Loubière.
Je remercie NetGalley et les Editions Fleuve noir de m'avoir transmis cet ouvrage
#Decendresetdelarmes #NetGalleyFrance
Vice de Laurent Chalumeau
Un tour sur les propositions de NetGalley, m'y a fait repérer ce roman de Laurent Chalumeau, dont je me souvenais avoir apprécié le premier roman, 'Fuck'.
Avec 'Vice', il nous emmène aux Etats Unis et plus précisément au Nouveau Mexique, où l'action se déroule entre Albuquerque et Santa Fe, deux de mes villes préférées ...
L'héroïne, Esperanza Running-Wolf -Carter est une femme libre, enfin presque parce qu'elle est en instance de divorce, mais en raison de la campagne électorale en cours, les conseillers en communication de son mari lui ont conseillé de repousser le divorce jusqu'après l'échéance!
Mais cela ne l'empêche pas de vivre sa vie de directrice de musée, de bien s'occuper de sa fille (en campagne électorale, son futur-ex-marie a du mal à assurer ses tours de garde), de rencontrer des artistes, d'accompagner sa copine / esthéticienne à son concours de rodéo, de flirter avec les beaux gosses tout en écoutant de la musique country, musique que son père, indien ET ex-marine, lui a fait aimer !
Des aventures un peu border-line, des prétendants pas très clean, Esperanza nous embarque dans un tourbillon virevoltant extrêmement bien servi par l'écriture de Laurent Chalumeau.
Un texte jubilatoire, un style sec et rapide, un propos féministe, des paroles de chansons country, qui m'ont fait ressortir ma collection de CD de Willie Nelson, une ode à la liberté ...
Un auteur que j'ai redécouvert avec plaisir et dont je vais m'empresser de rechercher les autres productions... sans attendre 20 ans !
Un grand merci à Netgalley, qui m'a permis de recevoir cet ouvrage, ainsi qu'aux Editions Grasset
#Vice #NetGalleyFrance
Régression de Fabrice Papillon
J'ai découvert Fabrice Papillon en 2019, quand la Fondation Orange et les éditions Belfond m'avaient offert Le dernier Hyver dans le cadre d'une opération 'Explorateurs du Polar'. J'avais bien aimé, et j'ai donc guetté la sortie en poche de son roman suivant.
Sitôt reçu, sitôt dévoré en moins de 48 heures pour ce pavé de plus de 500 pages qui commencé en Corse, lorsqu'un charnier est découvert dans une grotte.
Gendarmerie et police démarrent une enquête qui débordera rapidement des frontières françaises quand des charniers similaires seront découvert en Espagne et en Angleterre.
D'étranges géants apparaissent près des scènes de crime, laissant des traces ADN mystérieuses.
Ce roman mêle adroitement les dernières avancées en matière de recherches sur les débuts de l'humanité et réflexions sur l'impact de l'Homme sur son environnement, en pimentant le tout de quelques rites chamaniques ou de sorcellerie bien dans l'air du temps.
J'ai bien aimé la façon dont l'auteur avait pimenté l'histoire moderne de références historiques, de Homère à Socrate, Rabelais, Michel Ange, Lamarck et Nietzsche, comment il établissait une relation entre Jésus, Bouddha, Socrate et Platon !
J'ai beaucoup apprécié les trois premiers quarts de l'histoire ... mais j'ai eu beaucoup plus de mal à adhérer à la dernière partie qui regorge de scènes assez atroces, de mutations génétiques bizarres, de résurgences nazies, de fils d'espion vengeant leur père et de chiens redevenus sauvages !
Dommage ...
No more Natalie de Marin Ledun
Je connaissais Marin Ledun pour avoir lu son si dérangeant 'Visages écrasés', qui racontait le quotidien d'un médecin de travail très atypique, puis, le nom moins dérangeant 'En douce' où, au fin fond des Landes, une victime se vengeait.
Dans No more Natalie, le changement d'ambiance est radical : l'auteur nous ramène en 1981, en cette nuit de novembre où Natalie Wood est morte alors qu'elle avait embarqué sur le yacht de Robert Wagner, son époux, et de Christopher Walken récemment oscarisé dans Voyage au bout de l'enfer.
L'auteur imagine les causes de la mort de l'actrice, la responsabilité de son mari, les trafics en tous genres qui liaient le tout Hollywood et la pègre locale.
Un roman où l'angoisse monte peu à peu, où les récits discordants du pilote du bateau, de Christopher Walken et de Robert Wagner sèment le doute sur ce qui s'est réellement passé ce soir là ...
Une écriture très cinématographique, une récit qui fait froid dans le dos ... mais qui est malheureusement trop court !
Un auteur dont je vais, bien sûr, rechercher d'autres productions