romans francais
Comment font les gens ? d'Olivia de Lamberterie
Comment font les gens ? ... ce n'est pas avec ce livre qu'on le saura !
Mais ce qu'on va savoir c'est comment Anna gaspille le sien, dans une vie trop remplie, trop dispersée, trop !
Ce roman est le récit d'une journée dans la vie d'Anna, éditrice dans une maison d'édition sous la houlette d'une jeune chef autoritaire tendance dictatoriale ; Anna, mère de deux adolescentes et d'une grande de 31 ans qui s'est invitée pour dîner ce soir-là, en insistant pour que sa mère propose, pour une fois, un vrai repas !
Le ton est donné, la mère n'est pas parfaite et loin de là.
Mais heureusement que les copines sont là!
Celle qui très sure d'elle la sauve des mauvais coups ordonnés par les mères parfaites à la sortie de l'école, celles qui ne sont jamais en retard, dont les élèves ramènent de bonnes notes et ne profèrent aucune insolence !
Celle qui accompagne depuis l'enfance!
Anna court de rendez-vous avec des auteurs qui ne se vendent pas en rendez-vous avec une influenceuse qui se vendrait si elle savait écrire !
Tout en répondant aux sollicitations de la maison de retraite qui n'en peut plus de gérer sa mère soixante-huitarde féministe dont la démence empire ...
Et Anna court, de taxi en taxi, de café en café, parce qu'il faut bien faire des pauses, d'appel téléphonique en appel téléphonique, de flash-back sur ses années d'enfance, d'adolescence, sur les relations avec son mari-presque-parfait qui vient de flanquer un coup de canif ... jusqu'à retrouver ses copines pour un gin tonic, qui ont assuré l'intendance du dîner.
Bref un roman haletant ... et vide !
Une femme à qui j'aurais offert une journée off, un bloc de papier, un stylo et un plan de Paris ainsi qu'un appui concret et lucide pour l'aider à organiser ses trajets, cerner ses priorités, afin, qu'enfin, elle arrête de s'épuiser en errances inutiles et désordonnées !
Bref, j'ai tenu jusqu'au bout ... mais ça 'a coûté !
Je remercie NetGalley et les Editions du Seuil qui 'ont offert cet ouvrage.
#Commentfontlesgens #NetGalleyFrance
Panique à Drouot d'Eric Mercier
Que dire de ce roman ?
L'intrigue est intéressante : juste après avoir assuré une vente aux enchères à l'Hôtel Drouot, un commissaire priseur est assassiné d'une horrible manière, vidé de son sang dans une Vierge de Nuremberg !
Parallèlement, un SDF ancien paparazzi découvre dans un appareil photo qui vient d'être remis à Emmaüs où il se réinsère après un drame, une carte mémoire contenant les photos de 3 femmes visiblement traquées par un prédateur.
Au fil d'une enquête de police scrutée par les politiques, d'autres professionnels de Drouot sont assassinés avec des instruments d'un autre âge !
.... Bref, un roman passionnant !
Mais j'ai eu beaucoup de mal avec le style, avec la mise en page qui passait d'un personnage à l'autre, sans aucune rupture dans le texte (mais cela venait peut être de mon édition numérique basique), avec un vocabulaire et une syntaxe qui passait du registre soutenu au familier voire argotique au sein d'une même page et port par un même personnage !
Cerise sur le gâteau, le texte était émaillé d'expressions toutes faites, qui n'apportaient rien sinon du remplissage inutile !
Bref, j'ai terminé ce roman dans la douleur !
Mais l'intrigue était bien ...
Je remercie les Editions de la Martinière et NetGalley qui m'ont adressé ce roman avant sa sortie
#PaniqueàDrouot #NetGalleyFrance
Le soldat désaccordé de Gilles Marchand
Le narrateur est un ancien soldat, conscrit en 1914, qui a perdu son bras dès les premiers combats de la guerre. Anna son amoureuse, l'attendait à Paris, mais pour la France, il est resté sur les champs de bataille, devenant chauffeur, cantinier ...
A la démobilisation, il était devenu plus ou moins détective privé, recherchant des soldats pour le compte des familles, des mères et des épouses, voire des fiancées qui espéraient toujours, tant qu'on ne leur avait pas donné la preuve de la mort de leur fils, mari ou amoureux !
Et il y en avait des enquêtes à mener, dans les hôpitaux, les hospices, les asiles.
Il y avait des camarades à interroger, des médecins à visiter, des archives à étudier ...
En 1925, il a été convoqué par Jeanne Joplain dans un grand restaurant. Elle voulait retrouver son fils dont elle était certaine qu'il était toujours en vie, bien qu'elle n'ait plus reçu de nouvelles depuis 1916.
Le sujet de ce roman est donc la recherche d'Emile Joplain, mais c'est aussi un roman d'amour entre Emile et Lucie, cette jeune femme dont il n'aurait pas dû tomber amoureux d'un amour profond et réciproque ...
Quête passionnante, par un auteur qui s'est basé sur des documents d'archives, des romans écrits par les survivants.
Un roman où j'ai découvert que les code talkers navajos avaient été utilisés par les Alliés dès la Première guerre Mondiale pour éviter que les allemands n'interceptent les messages téléphoniques ...
Un roman à l'écriture fluide qui accompagne les voyages du narrateur dans toutes la France, où chaque rencontre l'aiguille vers une autre, et même jusqu'en Allemagne.
Un roman tendre et sensible qui montre les ravages de la guerre et la poésie des amours tragiques.
Je remercie la FNAC, qui m'a fait parvenir cet ouvrage bien en amont de sa publication, dans le cadre de sa première sélection pour le Prix du roman FNAC 2022.
Ce que nous désirons le plus de Caroline Laurent
Ceci n'est pas un roman.
Ceci n'est pas un journal intime.
Ceci n'est pas réellement un témoignage.
Ceci est bien écrit.
Ceci sont les réflexions, voire la masturbation intellectuelle d'une écrivaine en manque d'inspiration pour produire un ouvrage de fiction et qui jette sur le papier, ses ressentis face à une actualité qui la touche dans ses amitiés, ses sentiments et leur délitement, son voyage ressourceur ...
Un récit qui démarre le 4 janvier 2021, à la parution d'un livre que l'auteur ne nomme pas, livre qui révèle une affaire d'inceste entre un homme et son beau-fils, dont l'auteur a été très proche puisqu'elle a co-écrit un livre avec l'épouse récemment décédée de l'accusé.
Tsunami dans sa vie. Face à cette révélation sur un homme (dit dans le reste de cet ouvrage l'homme incestueux) dont l'auteur nous révèle qu'elle le considérait comme un père !
Dans un récit qui ne nomme les protagonistes que par des litotes ou leurs prénoms (en quoi était ce difficile de nommer en entier les protagonistes du livre de Camille Kouchner ou Philippe Lançon qui fait un passage un peu plus loin dans le récit ?)
Bref, à grands renforts de citations de ses auteurs préférés, l'auteur tente, en vain, d'inscrire ses désillusions dans la littérature et fournit un ouvrage autocentré, à défaut de la fiction attendue !
Texte fort heureusement assez court (216 pages) dont je fus ravie de tourner la dernière page.
Je remercie la FNAC, qui m'a fait parvenir cet ouvrage bien en amont de sa publication, dans le cadre de sa première sélection pour le Prix du roman FNAC 2022.
Le colonel ne dort pas d'Emilienne Malfatto
Le colonel est un spécialiste.
Un spécialiste de l'interrogatoire, et ce depuis des années.
Il exerçait déjà ce métier du temps de l'ancien régime, pendant la guerre, et aujourd'hui au temps de la Reconquête.
Mais le Colonel a un problème : il ne dort pas, chaque nuit ses victimes viennent lui rendre visite, se présentent à lui dans l'état où il les a laissées, après avoir obtenu d'eux ce qu'il en attendait ou pas.
Parce qu'il y en a qui n'ont pas parlé ...
Dans un style factuel, Emilienne Malfatto nous décrit cet homme et ses insomnies, sans jamais trop s'attarder sur les sévices qu'il exerçait, juste dans l'évocation de ses souvenirs, ceux d'un homme qui n'a fait que son métier.
De la meilleure façon possible.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette histoire, dans le déroulé de la vie de cet homme décrit sans empathie, sans aucun affect.
J'avais beaucoup aimé 'Que sur toi se lamente le Tigre', j'attendais beaucoup de celui-ci, certainement trop !
Dommage.
Je remercie la FNAC, qui m'a fait parvenir ce roman bien en avance de sa publication, dans le cadre de sa première sélection pour le Prix du roman FNAC 2022.
Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria LARREA
Un roman sur la filiation et sur l'amour (ou le désamour maternel).
Des enfants, Julian et Victoria, bousculés par la vie, nés en Espagne franquiste, avec des enfances cassées : Julian qui grandit tout seul au milieu d'une tribu qui l'ignore, Victoria, sitôt née, abandonnée dans un couvent et reprise 10 ans plus tard pour tomber sous l'emprise d'un père abusif.
Deux êtres à la dérive qui se trouvent, s'aiment et partent pour la France, pour Paris où immigrés pauvres, ils vivoteront sous les combles d'un théâtre où Julian est homme à tout faire, pilier du bar voisin et Victoria femme de ménage.
Mais leur réussite, c'est Maria, leur fille née à Bilbao, celle qu'ils gâtent plus que tout, se privant pour qu'elle réussisse .... Et Maria est une perle, bonne élève, bien intégrée. Elle devient réalisatrice et sa vie vacille quand une diseuse de bonne aventure, lui annonce un trouble sur ses origines ...
On reprend alors le chemin de la vie des parents, leurs vacances espagnoles, l'appartement à Bilbao, les cousins , ...
Un roman où Maria découvre ce qu'on lui a toujours caché, cette adoption et grâce à la généalogie ADN, elle remontera à ses origines ...
Un roman bien écrit, mais où le renversement médian casse le rythme qui repart plus poussif que n'avait été a description de l'enfance de Victoria et Julian
Un roman qui hésite entre histoire romanesque et autobiographie, un roman doux amer ...
Un premier roman d'une nouvelle voix dont il me tarde de découvrir le prochain opus !
Je remercie NetGalley et les Editions Grasset qui m'ont permis de lire ce roman avant sa publication.
#LesgensdeBilbaonaissentoùilsveulent #NetGalleyFrance
Le président se tait de Pauline Dreyfus
Automne 1979, Paris bruisse d'une affaire sur le point d'être publiée dans le Canard Enchaîné, l'affaire des diamants de Bokassa, offerts par l'empereur sanguinaire centrafricain au président Giscard d'Estaing.
Pendant tout cet automne, chacun aura un avis sur la question, mais le président n'en dira rien ! Enfin pendant49 jours, il gardera le silence, jusqu'à une entretien avec deux journalistes qui le malmèneront sur ce sujet ...
Ce roman donne tour à tour la parole à différents protagonistes qui se croisent de chapitre en chapitre où la dernière phrase de l'un se termine au début du suivant, forme originale qui tourbillonne telle une ronde.
Tous, de près ou de loin, évoquent le président, pour l'avoir croisé lors d'une réception, pour s'être opposé à l'une de ses réformes, pour le côtoyer, l'apprécier, le détester
On y croise une femme de ménage portugaise qui, avec l'argent de ses extras, va enfin pouvoir offrir un téléviseur à sa famille, une bourgeoise oisive et désœuvrée qui, dans un dîner, recevra 3 des 50 qui vont faire la France de demain, un policier de la DST qui cherche à obtenir des infos avant publication des scoops, le chef du protocole de l'Elysée, un héritier désargenté qui doit se résoudre à vendre le château familial, des danseurs dissidents, une journaliste aux dents longues, une militante féministe, une petite fille ...
On ira des appartements huppés du boulevard Saint Germain aux folles soirées du Palace, des barres de l'Opéra aux bureaux de l'Elysée, ...
Un roman qui m'a replongée dans l'ambiance de cet automne là, où l'été s'est prolongé, où ma vie professionnelle commençait...
J'ai beaucoup apprécié l'écriture factuelle et vive de Pauline Dreyfus qui donnait de la vie à ses personnages, les égratignant parfois mais avec une grande tendresse, et une réelle habileté pour aborder tous les milieux et toutes les ambiances.
Je la découvre avec ce roman et je vais m'empresser de chercher ses autres productions :)
Je remercie NetGalley et les Editions Grasset qui m'ont permis de lire ce roman avant sa publication.
#LePrésidentsetait #NetGalleyFrance
Débarquer de Hugo BORIS
Des soldats entassés dans des barges surpeuplées. Andrew, sergent a un faible pour Garnett, le barreur de leur engin de débarquement. De leurs positions en hauteur les soldats allemands mitraillent tout ce qu'ils voient bouger. Les barges bondissent sur les vagues trop fortes. Andrew insiste pour qu'ils soient déposés au plus près du rivage. La mitraille redouble ...
Après des premiers chapitres courts, incisifs qui nous replongent dans l'enfer du débarquement en Normandie de juin 1944, on se retrouve dans la maison de Magali, une mère de famille débordée par ses deux enfants, dont le mari a mystérieusement disparu quelques mois plus tôt alors qu'il était parti faire un jogging.
Cette nouvelle journée commence mal, une cuisine en désordre, des enfants qui pleurent, Emilien tout collant, Albane chouineuse, et ce coup de fil d'un des responsables des visites guidées qui lui demande d'aller chercher un vétéran à la gare de Bayeux.
En temps ordinaire, cela l'aurait réjouie, il n'y a plus tant de vétérans mais pas là, pas ce jour-là ...
Personne pour la remplacer, le temps s'écoule et c'est en retard qu'elle accueille finalement Andrew en gare de Bayeux.
Mais point de tour classique, Andrew sait précisément ce qu'il veut faire, se souvient de tous les chemins et même d'un raccourci inconnu de Magali qui lui permettra d'être à l'heure à la sortie de l'école ...
La connivence quasi instantanée entre ces deux éclopés, leur rencontre et leur soirée partagée sera le ressort d'une reprise en main pour Magali, la fermeture d'une histoire douloureuse pour Andrew (qui n'a avisé sa fille de son départ pour la France qu'après s'être installé dans l'avion).
Comme tous les romans d'Hugo Boris, celui-ci est précis, sans atermoiements, sans affects superflus et il campe les désarrois de Magali avec une grande pudeur.
Je remercie vivement les Editions Grasset et NetGalley de m'avoir permis de lire cet ouvrage avant publication.
#Débarquer #NetGalleyFrance
Les volontés de Cécile Guidot
Il y a un peu moins de deux ans, j'avais bien apprécié 'Les actes', le 1er roman de Cécile Guidot qui décrivait la vie d'une étude notariale, avec les problèmes classiques des trentenaires qui y suaient corps et âmes, et les affaires de famille, secrets et dissimulations en tous genres apportés par les clients.
Quand j'ai vu qu'il y avait non pas une mais deux suites, je n'ai pas hésité une seconde et bien mal m'en a pris !
Après une année sabbatique à vadrouiller autour du monde et à faire tatouer sur ses avant-bras des figures qui représentent son moi intime, Claire vient d'intégrer une étude notariae prestigieuse, rue de la Paix à Paris, régie d'une main très ferme et très machiste par un notaire à l'ancienne qui cache bien des secrets !
De (trop nombreux) clients, des collaborateurs aux problèmes personnels qui affectent leurs discernement, une exploitation du personnel, des notaires assistants surbookés qui rivalisent entre eux pour accéder au graal : devenir associés, Trop de monde, trop d'histoires qui se croisent et s'entrecroisent avec des personnages parfois si mal définis que j'ai eu du mal à les discerner dans certains dialogues !
Bref, si le coup d'essai était réussi, cette suite aurait mérité une bonne relecture pour en éliminer tout le surplus qui n'apporte rien au propos, que ce soient les considérations religieuses ou politiques qui en effacent l'essentiel : la vie d'une étude et de ses clients !
Bref, une déception ... mais j'ai enchaîné aussitôt sur le troisième volet de cette trilogie !
Bretzel & beurre salé T3 – L’habit ne fait pas le moine de Margot et Jean Le Moal
Autant j'avais apprécié les deux premiers tomes de la série Bretzel & beurre salé, et surtout le premier, autant j'ai été fortement par celui-ci qui est le tome de trop.
Hormis la fin où on découvre enfin l'origine de la fortune de Cathie, autant l'enquête qui précède est cousue de fil blanc (ou plutôt de grosse ficelle) et d'incohérences toutes plus grosses les une que les autres.
Les personnages sont toujours plaisants, les personnes qui ont blessé Cathie reçoivent enfin la monnaie de leur pièce, les portes ouvertes sont enfoncées régulièrement et tout finit bien entre tarrtes flambées et beurre salé !
Bref, un roman de plage tout léger léger ... qui sera très vite oublié !