La première enquête d'Agatha de M.C. Beaton
Où j'ai retrouvé avec plaisir Agatha Raisin, dans cette longue nouvelle (ou court roman !) qui nous expose non seulement sa première enquête criminelle, mais aussi, comment elle a réuni les fonds lui permettant d'ouvrir son agence de communication
Sans oublier la toute première apparition de Roy Silver, son fidèle assistant
Un ouvrage qui comble les 'trous' biographiques de cette héroïne pas comme les autres, issue d'une famille ouvrière de Birmingham, mais aussi à l'aise qu'un poisson dans l'eau dans le quartier chic de Chelsea.
Une lecture que je considère indispensable pour les amateurs de la série
Un avenir radieux de pierre Lemaitre
Où j'ai retrouvé avec un très grand plaisir la famille Pelletier dans ce roman choral qui le met en scène tour à tour.
J'y ai surtout découvert Colette, la fille de Jean et de la terrible Geneviève qui a été recueillie par ses grands-parents Louis et Angèle, pour être mise à l'abri de sa mère tortionnaire.
Elle vit avec eux une enfance tranquille, à la campagne, entre bons petits plats, école et les abeilles, sa passion, qu'elle a installé dans une puis deux ruches près du verger. Mais sa vie se grippe quand ses abeilles meurent et que menant l'enquête, elle découvre que le fermier voisin est accro aux pesticides. Leur confrontation violente sonnera le glas de son enfance...
Son retour chez ses parents ne sera pas aussi douloureux qu'attendu. L'adversité la renforcera et elle montrera une étonnante maturité et précocité.
Sur le front des adultes, Jean déploie ses ailes d'industriel aux idées novatrices, et tente de se délier de l'emprise de Geneviève qui, après avoir renié Colette a fait de son fils Philippe,un toutou obéissant aux accès de violence incontrôlables. Jean succombe cependant à ses vieux démons dès que son stress augmente.
François journaliste intransigeant devient espion malgré lui et fera preuve d'héroïsme, dans des pages qui ne sont pas sans rappeler celles consacrées a Smiley par John le Carré.
Leur sœur Hélène, voix nocturne de la radio, bousculer à les habitudes en ouvrant l'antenne aux auditeurs
Un roman passionnant dont les pages se tournent toute seule
La vie qui défile, un peu trop vite pour la génération de Louis et Angèle.
Une très belle et profonde histoire d'amour entre François et Nine qui se confirme et s'approfondit.
J'ai énormément apprécié ce roman qui me laisse un peu orpheline des personnages que j'aimerais tant retrouver dans un quatrième tome
La trilogie pourrait-elle devenir t
étralogie ?
Un singe en hiver d'Antoine Blondin
Encore un roman choisi à cause d'un challenge, cette fois pour cocher l'item ' a été rpimé l'année de votre naissance'!
Un singe en hiver a reçu le prix Interallié en 1959, et je me souvenais vaguement avoir apprécié le film qui en a été tiré, avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo dans les rôles principaux.
Mais je ne me souvenais pas qu'il s'agissait d'une belle histoire d'amour filial entre un homme revenu de tout et pétri d'habitudes et de rigueur et un jeune adulte fantasque qui s'échoue dans l'hôtel du premier en attendant de décider du reste de sa vie.
Dans ce village normand qui s'endort profondément entre les congés d'été et la Toussaint quand touristes et familles endeuillées reviennent fleurir les tombes des Morts du Débarquement, il y a à peine 15 ans, l'hôtel des Quentin ronronne doucement, surtout depuis que le proprio s'est juré de ne plus boire une goutte d'alcool. Promesse qu'il tient à l'étonnement de tous et même de sa femme. Dans ses nuits d'insomnie, il revoit sa jeunesse , son service militaire en Indochine où il a gouté tous les plaisirs, sa vie tranquille avec Suzanne dans le regret de ne pas avoir eu d'enfant ...
Quand débarque Fouquet, trentenaire en mal d'amour que la Belle vient de quitter. Dans ce bled paumé de Normandie, sa fille est pensionnaire. Il la guette de loin, n'ose lui parler, prend de ses nouvelles par chemins détournés, s'encanaille au café et fait tourner des têtes.
Mais les Quentin s'inquiètent pour lui, aimeraient qu'il reste, au moins en contact, le prennent pour ce fils qu'ils n'ont jamais eu ...
Et ces deux hommes que rien n'auraient dû rassembler, prendront une cuite mémorable qui scellera leur amitié, et influencera fortement leurs vies.
J'aurais aimé pouvoir lire une suite, savoir si cette amitié grandira, s'ils se reverront ...
Une écriture un peu vieillotte, pour un roman tendre et un peu amer de deux mondes qui se rencontrent, celui d'avant, et celui qui s'annonce ...
Une belle découverte.
Petite fille, grande soeur de Claire KEane
Dans quelques mois, ma petite-fille va avoir un petit frère.
Pour la préparer à son arrivée, ses parents lui ont offert quelques livres, dont celui ci, que nous avons lu plusieurs fois ensemble.
On y suit Mathilde une petite fille qui fait plein de choses : jouer sur une plage, regarder la grande ville qui défile depuis son siège auto, inventer des jeux, faire des courses dans un graaand magasin mis un jour arrive un petit frère, un tout petit frère ...
Et Mathilde devient grande soeur, elle aide en faisant des câlins pendant que leur papa mal réveillé change les couches du bébé, choisit les vêtements, mais surtout elle joue avec lui et lui apprend plein de choses !
Un album qui met l'accent sur le changement de statut de l'ainée mais insiste sur l'aide et l'accompagnement qu'elle pourra apporter au tout petit ...
Un graphisme moderne, pour un album men noir et blanc où la tendresse est omniprésente.
A suivre, bientôt pour la mise en situation !
Les guerriers de l’hiver d'Olivier Norek
Pas de capitaine Coste dans ce nouvel opus d'Olivier Norek qui nous entraîne sur la frontière russo-finlandaise au début de l'hiver 1939-1940, quand une poignée de finlandais, certains soldats mais la majorité jeunes recrues, ont tenu tête pendant des mois à des divisions de l'Armée Rouge.
On suit Simo Häyhä, redoutable tireur, champion de son village et de ceux alentours, capable d'estimer la distance jusqu'à ces cibles, de trouver la meilleure position pour abattre le gibier sans qu'il devine sa présence, qualités qui seront mises à profit pour abattre des centaines de soldats russe t qi li vaudront le surnom de 'la Mort Blanche'.
On le suit avec ses camarades de son village enrôlés en même temps que lui, trouver des astuces pour mettre les chars russes hors d'état de nuire quand ils ne disposent que de leurs fusils, de bêches et de cocktails molotov.
Dans un paysage gelé, au milieu de tempêtes de neige, avec des températures en dessous de -20°et qui tombent jusqu'à -50°, les vaillants soldats finlandais résisteront tant bien que mal à l'invasion russe dont les dirigeants militaires sont sous contrôles d'apparatchiks politiques, yeux et oreilles de Staline, dépourvus de tout sens tactique.
Une écriture qui fait partager tour à tour la tension extrême dans la traque dans les bois de soldats russes et les combats qui s'ensuivent, la douleur de voir les amis tomber au champ d'honneur, les moments de repos avec les Lottas ces infirmières qui les accompagnent et les soignent...
Encore une fois, Olivier Norek nous montre sa capacité à décrire les hommes, leurs hésitations, l'ardeur au combat, les difficiles prises de décision (s'engager ou pas dans cette guerre ? Accepter tout de suite les conditions imposées par les Russes ? Résister ? )
Cette guerre meurtrière a eu pour conséquence de fédérer et de resserrer les Finlandais en créant une véritable Unité et fidélité au pays.
Ce roman, extrêmement documenté comme en atteste les repères bibliographiques et les photographies qui figurent en fin de l'ouvrage, m'ont permis d'en apprendre un peu plus sur cet épisode de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais que vaguement.
Un superbe récit d'une cause perdue d'avance mais qui porte encore une résonnance très actuelle
Une histoire populaire du football de Mickaël CORREIA
Mickaël Correia nous raconte l'histoire du football mondial en insistant plus particulièrement sur ses aspects sociaux et politiques.
Au départ, il y a eu ses origines villageoises, où sans règles, des équipes de plus de 30 joueurs, s'affrontaient sur des terrains de tailles irrégulières, en tapant des pieds et des mains, pour faire avancer le ballon jusqu'à des buts signalés par des arbres, mode qui disparut avec la réforme agraire qui supprima les terrains vierges pour les affecter aux grands domaines ...
Puis il y eut le football des universités, des riches, qui le codifièrent, normalisant la durée des parties, la taille des terrains, la durée des matches, la possibilité (non) d'utiliser les mains ...
Il y eut aussi le football des usines dont on trouve encore les traces aujourd'hui dans les noms de certains clubs (arsenal) ou leur histoire (Manchester United créé par une compagnie de chemins de fer) et qui servaient à surveiller le temps libre des ouvriers, les éloigner de la boisson, surtout après la mise en œuvre de la 'semaine anglaise'.
Puis au gré des colonies britanniques, ou de la présence d'ouvriers britanniques des chemins de fer et des ports, le football essaima dans le monde entier ; en France (avec Le havre), au Brésil, en Argentine, Inde, Afrique du sud ... mais il eut aussi des pays où son implantation fut plus limitée comme aux USA où c'est un sport scolaire et féminin !
Et les femmes et le foot ? Tout un chapitre leur est consacré montrant comment s'il y avait eu des équipes féminines et des rencontres caritatives pendant la première guerre mondiale, on les avait bien vite renvoyées à la maison quand les hommes étaient revenus, et comment, encore aujourd'hui elles luttent pour exister, avoir des salaires décents ...
Les salaires, les transferts, la présence des joueurs de couleur, ... tout cela s'est réglé dans la douleur entre joueurs et dirigeants
Dommage que cette BD, très érudite et s'appuyant sur une bibliographie très complète n'ait pas consacré davantage de place à des joueurs et à des matches mythiques.
Je remercie NetGalley et les Editions Delcourt qui m'ont offert cet ouvrage
#UneHistoirepopulairedufootball #NetGalleyFrance
Aquitania d'Eva GARCIA SAENZ de URTURI
1137, le Duc d'Aquitaine est retrouvé mort à Compostelle.
Son frère Ray et sa fille Aliénor soupçonnent le roi de France et ses sbires coupables tant ils convoitent les richesses de sa région.
Aliénor, grande stratège malgré sont très jeune âge, élabore un faux testament qui lui conserve l'Aquitaine même lorsqu'elle se mariera, son époux ne pouvant être que duc consort !
Son objectif : épouser le futur roi de France et miner les Capétiens de l'intérieur, tout en recherchant l'assassin de son père ...
Dans un roman passionnant, une écriture vive nous entraîne dans le sillage d'Aliénor à la rencontre des grands de la France du XIIème siècle, entre révoltes bourguignonnes, prospérité aquitaine, prêches de Bernard de Clairvaux conduisant à la Deuxième Croisade, mais surtout conseils de l'Abbé Suger si attaché à la construction et à l'embellissement de la Basilique de Saint-Denis.
Un beau roman, une belle plume que je vais m'empresser de retrouver dans ses autres romans qui m'attendent dans ma liseuse !
La vallée d'Arnaud SAGNARD
Thomas a grandi dans une ferme du Morvan où ses parents s'épuisent à maintenir l'exploitation, mi élevage de bovins mi céréales, héritées de leurs pères.
Thomas lui profite de l'installation électrique (en triphasé bien sur) pour passer ses journées à coder sur son ordinateur.
Surdoué, il est embauché par une start up franco américaine pour participer à l'élaboration du Programme, celui qui dépassera tous les autres, celui qui permettra à chacun de vivre dans son monde idéal.
Il quitte sa campagne sans regrets et s'installe dans la chambre de bonne offerte par l'entreprise.
Il code, vérifie les travaux des codeurs, s'avère indispensable et ne vie que pour coder jusqu'au jour où il rencontre sa jolie voisine, artiste, qui l'emmène à l'Opéra, lui fait découvrir la (vraie) vie.
Débauché par une encore plus grande entreprise de la Silicon Valley, Thomas se retrouve superviseur de superviseurs dans un monde aseptisé au salaire à 7 chiffres dont il ne dépense pas un centime alors que ses parents se retrouve pris au piège d'une exploitation plus rentable ...
Dans son appartement aseptisé au frigo débordant de victuailles d'où il domine la ville, de son 4x4 surdimensionné dans lequel il arpente les rues de San Francisco sans presque rien voir des SDF qui jonchent ses trottoirs, Thomas s'éveille, perd pied, questionne ses collaborateurs sur tout sauf leur travail ....
Il prend la fuite, la tangente, rejoignant son amoureuse en bus Greyhound jusqu'au milieu de nulle part.
Un roman déroutant, dont la deuxième partie quasi onirique m'a fait perdre pied.
Ce geek reste coupé du monde, celui de la réalité de son enfance tant il est plongé dans les codes, puis celui du rêve quand codeur de profession, il perd pied et se désengage.
On ne le sent jamais impliqué, réfléchi.
Il est une machine qui code puis qui déraille, sans qu'apparaisse un but conscient.
Je n'ai pas du tout adhéré au personnage ni réussi à m'intéresser à ce roman en fait.
Dommage.
Je remercie Babelio et les Editions du Seuil qui me l'ont offert dans le cadre d'une opération MAsse Critique privilégiée.
Une colère simple de Davide Longo
Où j'ai retrouvé le commissaire turinois Arcadipane qui tourne en rond, s'englue dans ses enquêtes et ne se remet toujours pas de l'absence de Bramard et de sa geek préférée Isa, qui se retrouve cantonée aux affaires routières.
Quand à la sortie du métro, une femme est rouée de coups et laissée pour morte, que les caméras de surveillance offrent sur un plateau le coupable idéal, un jeune des banlieues en kimono affublé d'un masque, quelque chose le titille ... cela semble trop beau pour être vrai.
S'ensuit une enquête aux multiples rebondissements, tant au niveau policier que domestique (mais qui donc a volé le saumon de sa logeuse ?) qui prouve, une fois de plus que Davide Longo a le sens du détail, une vraie tendresse pour ses personnages.
L'épilogue le fera revenir dans les montagnes chères à Bramard, mais mettra aussi au jour les déviances du dark web et les règles d'un jeu malsain qui passionne les ados.
J'attends maintenant avec impatience un quatrième opus de leurs enquêtes.
Je remercie vivement NetGalley et les Editions du Masque qui m'ont offert cet ouvrage.
#Unecolèresimple #NetGalleyFrance
Le secret des mères de sophie de Baere
Augustine, Marthe, Colette ; une mère et ses deux filles et ces secrets qui plombent leurs vies.
Colette revient dans son Morvan natal, pour assister aux derniers jours de sa mère Augustine, cette mère qui l'a chérie dans une ferme qui commençait à rapporter un peu d'argent après des années de privations.
Etienne le fils ainé est resté célibataire, s'occupant de ses parents vieillissants, dans cette nature qu'il aime tant.
Avec son père Serge, Etienne est le gardien des secrets, de cette nuit de juillet 1969, où leur monde s'est brisé une deuxième fois, comme il l'avait déjà fait en 1943.
Après l'enterrement de sa mère, après les paroles proférées par Serge au maire du village, Colette va mener l'enquête, retrouver des photos de Marthe, et elle reconstituera son histoire et par la même occasion, celle de Rousse, la sœur d'Augustine disparue en 1943.
Un roman qui donne à voir les difficultés de la vie à la campagne, à être fille dans dans les années 60, qui montre comment les actes de la seconde guerre mondiale ont longtemps impacté la vie des survivants, comment les haines familiales durent et se reportent de génération en génération.
Elle montre aussi comment les secrets des mères impactent leurs enfants au fil des générations.
Une écriture tendre et dure à la fois, tendre avec les personnages, dure avec les événements, une écriture factuelle qui montre, expose le traitement appliqué aux fille-mères dans nos campagnes (et pas seulement dans l'Irlande arriérée) avec la complicité de médecins et assistantes sociales ...
Je remercie NetGalley et les Editions Jean Claude Lattès qui m'ont offert cet ouvrage
#Lesecretdesmères #NetGalleyFrance