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Au ras du sol. Journal d'un écrivain en temps de guerre de Dror Mishani
Dror Mishani était à Toulouse, invité du Festival Polars du Sud*, lorsqu'il apprend, par un SMS de son épouse, l'attaque u Hamas.
Dans l’avion qui le ramène à Tel-Aviv, il commence à rédiger un article : « Peut-être faut-il reconnaître la puissance du coup porté et la profondeur de notre douleur, reconnaître la défaite, ne pas essayer de l’escamoter sous ce qui aura l’air, à court terme, d’une victoire, mais qui ne sera qu’un engrenage de souffrances. »
Suivra un (journal de guerre où il décrit ce qu'il vit, le refuge dans la chambre forte de leur appartement lorsque résonnent les sirènes d'alerte, la sidération de sa fille qui ne décolle pas du visionnage des flashes d'actualité et des outrages faits aux otages alors que son frère continue de se passionner pour les jeux vidéo et les résultats de la premier League.
La vie qui continue cahin-caha, la rentrée universitaire décalée, et ses étudiants en littérature démotivés, le travail de son épouse au mémorial de Yad Vashem qui continue comme si de rien n'était ...
Un récit qui donne à voir la vie par temps de guerre au travers du regard d'un écrivain pacifiste qui trouve réconfort dans la lecture de classiques.
Journal : Janvier Juin 2020 d'Agnès Buzyn
Agnès Buzyn était Ministre de la Santé et des Solidarités lorsqu'arrivèrent de Chine les premiers échos d'une nouvelle infection respiratoire. On avait déjà connu le SRAS, la grippe H1N1.
La réforme des retraites allait être votée par le Parlement, les élections municipales approchaient et Benjamin Griveault était le candidat de la majorité contre la maire socialiste de Paris.
Au fil des jours et des semaines, les informations de Wuhan devenaient plus inquiétantes, mais la maladie semblait contenue au vu des informations officielles. Benjamin Griveault se faisait rattraper par une sex-tape.
La loi sur les retraites était votée. Le Président demandait à Agnès Buzyn de prendre le relai de Benjamin Griveault comme tête de liste. Wuhan était confinée. Les fêtes du nouvel an allaient commencer en Asie Un premier cas de cette maladie chinoise apparaissait à Paris : un touriste chinois. La ministre et un proche conseiller continuaient la veille, recensaient masques et équipements de protection.
Elle ne put dire non au Président, quitta le gouvernement, perdit les élections mais continua sa veille malgré ses détracteurs ...
Un témoignage poignant de celle qui a eu raison avant les autres, de celle dont on n'entend plus parler ...
Un document qui nous replonge dans les premiers jours de 2020, quand on ne savait pas encore ce qui allait arriver, puis quand tout changea, où on découvrit où était Wuhan, où les experts sans expertises de tous poils étalaient leurs certitudes, et où les courbes des cas, des morts, des entrées en réanimation faisaient la Une de tous les journaux en ligne.
Un document très bien écrit, qui remet la chronologie en place, et qui montre, s'il en était besoin, que c'est souvent celui qui fait le plus de bruit qui est le mieux entendu quelle que soit la vérité de ce qu'il proclame.
L'année du coq de feu de Marc Lambron
L'année du coq de feu, c'est l'année 2017, dont, cinq ans après Marc Lambron nous livre son journal.
L'auteur est un haut fonctionnaire, énarque, conseiller d'état, écrivain, membre de l'Académie française, mais aussi pigiste (je n'ose dire journaliste) pour quelques magazines ou journaux (Le Point, Le Figaro, ...), sans oublier membre de quelques cercles et de jurys littéraires.
Dans cet ouvrage, il livre ses 'choses vues' ou 'ressenties' sur la campagne électorale de 2017, et notamment la chute du candidat Fillon et les quelques affaires qui ont défrayé la chronique ces années-là : l'affaire Weinstein, et le me-too qui s'ensuivirent, les différents décès notables de l'année, Simone Veil, et dans les derniers jours de l'année, ceux concomitants de Jean d'Ormesson et Johnny Halliday.
Ce qui m'a le plus frappé au début, ce furent les listes (quasi infinies) de noms : des convives aux (très nombreux) dîners auxquels Marc Lambron a participé en 2017, aux ami(e)s lyonnais ou parisiens, à ceux qui l'accueillent en vacances, à ceux qu'ils retrouve de sauteries en cocktails ... Tant et tant que j'ai fini par sauter ses paragraphes là !
Un écrivain qui fut blessé de la réception de son roman '1941', paru en 1997, et justement en 2017 paraît 'Quarante ans' son journal de l'année 1997; ce qui lui permet, dans 'L'année du coq de feu' de régler quelques comptes avec ses détracteurs de l'époque.
Un journal où l'auteur multiplie par ailleurs les bons mots et les coups de griffe, sur les politiques, personnalités du show-biz ou du monde littéraire, sans oublier les nombreuses citations empruntées à d'autres diaristes des siècles passés ...
Bref, une lecture des plus légères ... sur 704 pages quand même !
Je remercie NetGalley et les Editions Grasset de m'avoir fait parvenir cet ouvrage.
#Lannéeducoqdefeu #NetGalleyFrance