Croguphant de Sara Ball
Un petit livre très ludique qui sur la page de gauche donne le nom de l'anilal figurant sur la page de troite, ces pages étant partagées en 3 après chaque syllabe du nom, d'une part, et pour la tête, tronc et pattes du dessin
Ainsi on peut facilement inventer des animaux imaginaires tel le croguphant du titre qui assemble la tête du crocodile, le corps du guépard et les pattes de l'éléphant.
Ma fille avait aimé jouer avec l'écriture des noms des animaux lorsqu'elle l'avait reçu en cadeau à 6 ans.
Sa fille, à deux ans et demi, s'amuse à créer des animaux bizarres !
Les chiffres de Thomas Baas
Un album pour apprendre les chiffres de 1 à 5 avec de petites fenêtres à soulever !
Ludique à souhaits, on voit 1 doigt, 2 pieds, ... pour décompter les différents éléments, reconnaitre la forme du chiffre en la suivant avec le doigt sur la page de gauche puis à compter les items sur la page de droite
On l'a beaucoup 'lu' avec Mademoiselle qui montrait 1 doigt, 2 yeux, 3 doudous ...
Dommage qu'il s'arrête à 5 !
Au ras du sol. Journal d'un écrivain en temps de guerre de Dror Mishani
Dror Mishani était à Toulouse, invité du Festival Polars du Sud*, lorsqu'il apprend, par un SMS de son épouse, l'attaque u Hamas.
Dans l’avion qui le ramène à Tel-Aviv, il commence à rédiger un article : « Peut-être faut-il reconnaître la puissance du coup porté et la profondeur de notre douleur, reconnaître la défaite, ne pas essayer de l’escamoter sous ce qui aura l’air, à court terme, d’une victoire, mais qui ne sera qu’un engrenage de souffrances. »
Suivra un (journal de guerre où il décrit ce qu'il vit, le refuge dans la chambre forte de leur appartement lorsque résonnent les sirènes d'alerte, la sidération de sa fille qui ne décolle pas du visionnage des flashes d'actualité et des outrages faits aux otages alors que son frère continue de se passionner pour les jeux vidéo et les résultats de la premier League.
La vie qui continue cahin-caha, la rentrée universitaire décalée, et ses étudiants en littérature démotivés, le travail de son épouse au mémorial de Yad Vashem qui continue comme si de rien n'était ...
Un récit qui donne à voir la vie par temps de guerre au travers du regard d'un écrivain pacifiste qui trouve réconfort dans la lecture de classiques.
Les féministes t'encouragent à quitter ton mari, tuer tes enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir trans-pédé-gouine d'Alex Tamecylla
Une couverture rose fuchsia.
Un titre à rallonges et qui ne peut pas laisser indifférent ...
J'avais hésité à l'acheter, ma fille a franchi le pas et me l'a passé !
Un essai féministe pas comme les autres, un grand cri qui s'étale sur un peu plus d'une centaine de pages pour hurler contre les hommes, les privilèges et abus masculins, des violences faites aux femmes au plafond de verre et à tout ce qui empêche les femmes de vivre pleinement leurs vies et leurs envies !
Mais c'est aussi une mise en page originale, une écriture inclusive qui ne pose aucun problème de lecture (sans les .e ou .es qui brisent la fluidité des textes, les iel viennent ici naturellement tout comme les féminins accolés au masculins dans le sens classique ou son inverse).
C'est un long poème en prose, un poème cri qui dénonce.
Bref un livre à lire !
Les malvenus d'Audrey Brière
En plein hiver 1917, dans un petit village de Bourgogne, un homme est retrouvé égorgé dans une cave.
Dans ce village où résident nombre de personnes ayant grandi dans l'orphelinat tenu par des religieuses, tout le monde se connaît et les inimitiés infantiles perdurent.
Le mort, retrouvé dans la cave de sa belle mère, Thomas Sorel, est une brute, que personne ne va regretter, même pas sa femme !
Mais pourtant, Mathias Lavau, le gendarme, lui aussi enfant des Ursulines va tout mettre en œuvre pour découvrir l'assassin.
Formé par Alphonse Bertillon, puis par Edmond Locard, Lavau, assisté d'Esther Louve, appliqueront des méthodes scientifiques encore peu usitées à cette époque.
Avec ce premier roman, Audrey Brière nous propose un roman historique bien mené, avec des personnages qui se livrent lentement, de vieilles affaires qui trouvent un écho dans le présent et surtout dévoilent des crimes non seulement impunis mais étouffés.
Un roman passionnant avec deux "détectives" que je me réjouis d'avance de retrouver très bientôt dans son second opus
Mort en pleine mer d'Andrea Camilleri
Mon challenge de lecture hebdomadaire me demandait de lire un livre se passant dans une île !
Après quelques instants de réflexion, d'hésitations - la Bretagne, la Corse, la Suède ... la réponse était évidente, je devais partir retrouver Salvo Montalbano en Sicile, surtout que cela fait déjà un peu plus de trois ans que je n'en ai pas lu alors que j'aime tant le style de l'auteur, les personnages si attachants et les enquêtes pleines de bon sens !
J'ai donc retrouvé avec un grand plaisir la prose d'Andrea Camilleri si bien traduite par Serge Quadruppani, qui explique, dans la préface, la façon dont il s'est approprié la langue de l'auteur pour la traduire de la meilleure façon possible même si cela fut au détriment de la langue française 'correcte'.
Ainsi on retrouve dans la traduction, des mots occitans qui traduisent des équivalents siciliens, mais aussi des tournures de phrases, inversions du verbe et du sujet 'Montalbano sono' / 'Montalbano je suis'.
Les six enquêtes réunies dans cet ouvrage datent de 1981 (l'une se déroule au moment où Mehmet Ali Ağca a tiré sur Jean Paul II), et montrent toute l'humanité de Salvo dans ses relations avec les malfrats qu'il remet ou pas à la justice, l'énervement qu'il contient quand Catarella écorche le nom des visiteurs, ou le soin qu'il met à découvrir les coupables lorsqu'il estime le crime odieux.
Bref, beaucoup de tendresse, de gourmandise, de plats partagés ...
Une lecture qui me donne envie de ne plus trop tarder à me plonger dans un livre du regretté Andrea Camilleri !
La guerre par d’autres moyens de Karine Tuil
Je ne manque jamais un roman de Karine Tuil, et j'en commence la lecture aussitôt à l'inverse de tous mes autres achats de livres !
Alors que dire de celui-ci ...
On y découvre Dan Lehmann qui s'étiole depuis son départ de l'Elysée, un an plus tôt. Il se voyait réélu, il a été battu par une femme bien plus jeune que lui et aux idées qui le révulsent !
Il noie son ennui dans l'alcool, en regrettant sa première épouse, Marianne, et leurs trois enfants, ne se sentant plus à la hauteur avec Hilda, l'actrice allemande qu'il a épousé un peu trop vite et Anna, leur fille handicapée.
Son dernier livre ne se vend pas, alors que les droits de celui de Marianne viennent d'être achetés et qu'Hilda en tiendra le 1er rôle du film qui va en être tiré.
Réflexion sur une déchéance alcoolique, sur les difficultés d'être quand on perd son rang, sur les violences faites aux femmes car tel est le thème du livre de Marianne et du film qui en est tiré, de la violence dans le cinéma, de Me-too, des poursuites judiciaires envers l'ancien président, de l'attraction des hommes de pouvoir sur de jeunes filles / femmes ...
Mais à vouloir cocher tant de thèmes "à la mode", j'ai trouvé que l'auteur papillonnait trop, n'approfondissait pas assez ses personnages, notamment féminins.
Bref, je n'ai pas réussi à accrocher, attendant vainement le moment où j'arriverais à avoir de l'empathie pour l'un ou l'autre, Marianne a failli y arriver, mais finalement, non, pas assez.
Dommage !
La deuxième femme de Louise Mey
J'avais beaucoup apprécié 'Petite sale' de Louise Mey,
J'attendais donc beaucoup - peut être un peu trop de LA deuxième femme, paru en 2020.
On y rencontre Sandrine, complexée par son poids, ses bourrelets, petite souris grise d'un cabinets d'avocats qui, à l'occasion d'une marche blanche, rencontre le mari et le fils d'une femme disparue alors qu'elle faisait son jogging.
L'homme qui pleure et son petit garçon l'émeuvent et entre eux se noue une histoire qui voient Sandrine emménager chez lui et remplacer la femme disparue auprès de l'Homme qui pleure et de Mathias le petit garçon, farouche et silencieux.
Jusqu'au jour où la première femme réapparait. Amnésique.
Elle réemménage chez ses parents, veut revoir Mathias, et avec elle la police, qui avait suspecté l'Homme qui pleure et qui presse Sandrine de questions ...
Et avant même que la première épouse ne retrouve la mémoire, on découvre ce que Sandrine ne disait pas, le vrai visage de son compagnon qui a une autre face que celle de l'Homme qui pleure.
Un roman qui bascule rapidement dans l'horreur, malgré les non-dits sur le parcours de la première épouse,
Un roman où l'horreur se distille petit à petit, mais une horreur ordinaire, de règles et de coups, d'enfermement progressif et d'emprise.
Une auteur à suivre !
La ferme aux poupées de Wojciech Chmielarz
Où j'ai retrouvé avec plaisir Jakub Mortka, le policier héros des romans de Wojciech Chmielarz, découvert en 2023 avec Pyromane. Mon mari qui a lu d'une traite les 5 romans traduits de la série m'avait vivement encouragée à m'y plonger et je me suis effectivement régalée à la lecture de ce nouvel opus.
Suite à une bavure, Jakub Mortka a été envoyé à Krotowice, petite ville perdue dans les montagnes, officiellement en tant qu'officier de liaison et de partage d'expériences avec un commissariat de province.
Mais l'enlèvement d'une fillette et surtout sa découverte, indemne, entourée de cadavres féminins plus ou moins décomposés, plonge Jakub dans une enquête des plus glauques loin du repos au vert qu'il imaginait !
Il aura fort à faire entre des fuites d'information vers la presse, des préjugés policiers envers les familles de Rom du village, et la corruption policière qui brouille les pistes !
Bref un roman passionnant dans un décor inédit ...
Je ne pense pas attendre longtemps avant de me plonger dans les trois autres volumes de la série !
Vivre avec son passé de Charles Pépin
Ne pas rejeter le passé, ne pas s'y complaire, mais faire la paix avec lui pour en tirer des forces, tels sont les pistes que Charles Pépin dévoile et développe tout au long de cet ouvrage.
Au travers d'exemples où figurent des rescapés des camps d'extermination, de massacres (Bataclan) ou de guerres, mais aussi sa propre expérience de deuil, il montre comment regarder son passé en face, pardonner à ceux qui nous ont offensé et prendre le présent à bras le corps permettent d'avancer !
Ne pas oublier le passé non plus, car il reviendra plus durement encore, mais faire la paix avec les mauvais souvenirs, mauvaises expériences et autres chagrins d'amour pour positiver sur leurs apports ... et éviter de retomber dans les mêmes écueils.
Bref un livre salutaire malgré quelques longueurs !
Je remercie Babelio et les Editions Pocket qui m'ont offert cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique de février.