Le premier crâne de Nicolas Sker
- un crâne mystérieux qui résiste à toutes les datations
- un archéologue hybride de Jack Bauer et d'Indiana Jones
- une jolie journaliste qui préfère les femmes
- une étudiante perverse et traître
- quelques assistants qui meurent dès leur apparition ou presque
- de méchants néo-nazis
- un espion du Vatican
- des franc-maçons aux premières loges
- des héritiers des Templiers
- une pincée d'alchimie
- un brin de Newton et d'Enigo Jones ...
Bien mélanger, utiliser un vocabulaire réduit, éviter de donner de l'épaisseur aux personnages, parsemer de grosses cylindrées et parcourez l'Europe ...
Et vous obtiendrez un roman qui est déjà oublié !
Les années Spoutnik de Baru
De faux airs de la Guerre des Boutons pour les bagarres entre bandes rivales
Un peu de Don Camillo / Peppone pour les bagarres entre communistes et catholiques
Des familles polonaises, arabes, françaises, italiennes qui partagent les mêmes quartiers ouvriers de ce Nord encore minier
Des familles qui élèvent leurs enfants à la dure, où les coups de martinet pleuvent tout autant que les câlins et où les capelletti al brodo de la maman font pleurer ... mais où on rêve aussi d'aller manger le couscous chez la mère de la copine
Tranches de vie d'une banlieue minière / sidérurgique juste avant que les usines ferment et que tout le monde s'éparpille ailleurs ...
Une jolie BD, bien qu'il y ait eu trop de bagarres à mon goût !
Pamela de Stéphanie des Horts
Très jeune, Pamela Digby, fille de chatelains anglais a su qu'elle aimait le pouvoir et l'argent ... et les hommes
Après avoir navigué dans le Londres et Berlin d'avant la seconde guerre mondiale, elle épouse Randolph Churchill, fils de Lord Winston : il voulait un héritier, elle voulait un nom et une position. Bref, du gagnant - gagnant.
Elle vivra peu avec son mari rapidement expédié en Egypte avec son régiment et accompagne son beau-père à Downing Street ... C'est là qu'elle rencontre Averell Harriman, héritiers des Chelmins de fer de l'Union Pacific et envoyé de Roosevelt, avec qui elle partagera une liaison qui ne s'achèvera qu'au départ d'Averell comme ambassadeur à Moscou.
Divorcée en 1945, elle voyagera en Europe, de pays en pays et d'amant en amant .. Pionnière de la jet-set qui n'était encore que la Café Society, elle vivra avec les plus grands l'Aga Khan, quitté pour Giovanni Agnelli,Elie de Rotschild, Niarchos ... mais aussi Maurice Druon !
Tous - ou presque - l'ont couverte de bijoux, voire lui ont offert des 'logements' (château au Cap d'Antibes, appartement avenue de New York à Paris) voire des voitures (Bentley !)
A quarante ans, elle se pose et épouse Leland Hayward, agent et producteur américain. Onze ans plus tard, devenue veuve, elle recroisera (pas du tout) fortuitement Averell et l'épousera (enfin). Ils deviendront parmi les plus grands leveurs de fonds du parti Démocrate et contribueront à l'élection de Bill Clinton à la présidence. En remerciement, il la nomma ambassadrice à Paris où elle mourra d'une hémorragie cérébrale dans la piscine de l'hôtel Ritz !
On la dit la dernière des grandes courtisanes, elle fut la confidente, l'égérie, la compagne des plus grands sachant plaire aux hommes et leur donnant ce qu'ils voulaient en échange (de beaucoup) d'argent ...
Une biographie factuelle d'une femme qui traversa le XXème siècle en influençant beaucoup de puissants !
La fille d'avant de JP Delaney
Lorsque l'agent immobilier propose à Jane la maison du 1 Folgate Street, elle est intéressée par son architecture lisse, ultra moderne où tout est commandé par ordianteur et adapté aux préférences de chaque membre du foyer.
Seul bémol, la nécessité de répondre à un questionnaire ultra détaillé et de devoir passer une entretien avec l'architecte concepteur de la demeure et d'obtenir son approbation .
Autre obligations étonnantes : la nécessité de répondre régulièrement à des questionanires (sinon des fonctions de la maison sont suspendues - la douche par exemple, ou l'eau chaude) et l'obligation impérieuse de TOUT ranger, de ne RIEN laisser traîner et d'avoir un style de vie le plus minimaliste possible !
Peu à peu, Jane se demande si cette maison n'influence pas sa vie, si elle ne tombne pas sous son emprise ...
Jane essaiera d'en apprendre davantage sur la fille d'avant, Emma dont on suivra l'évolution en chapitres alternés ..
Un thriller original, où l'horreur monte peu à peu
Seul bémol, les tout derniers chapitres, de trop à mon avis !
Station Eleven d'Emily St John Mandel
En pleine représentation du roi Lear, dans un théâtre de Toronto, Arthur Leander mort foudroyé d'une crise cardiaque sous les yeux de Kirsten, une des très jeunes figurantes ...
Quelques heures plus tard, les hopitaux sont engorgés de malades d'une épidémie grippale virant pandémie, qui, à terme détruira 90 % des humains
Dans le futur qui s'ensuit, les rares survivants sont organisés en petites communautés et tentent de survivre dans un monde qu a perdu toute once de modernité : plus de confort, plus d'eau courante, plus de pétrole, plus d'électricité.
Mais il reste des îlots de culture telle La Symphonie Itinérante, troupe qui mêle acteurs et musiciens et qui va de village en village jouer des textes de Shakespeare et de la musique classique.
Il y a aussi des sectes des faux prophètes qui sèment la terreur et qui suppriment ceux qui ne se soumettent pas
Emily St John Mandel, dont j'avais déjà bien apprécié "Dernière nuit à Montréal", produit ici un texte qui mêle souvenirs du monde d'avant et tranches de vie dans ce monde d'après.
Un roman qui n'est pas sans rappeler le très, trop noir et si solitaire "La route" de Cormac Mac Carthy en bien moins noir !
Dying to get even de Judy Fitzwater
Retrouvé au fin fond d'une Billy lors des opérations de vidage d'été, ce petit roman portait toujours une étiquette en francs !
Bref .. s'il n'avait pas été lu depuis février 1999, c'est qu'il y avait une raison : brouillon, touffu, avec une intrigue déjà lue 100 fois, des personnages trop fades ...
Bref ! Un bouquin lu rapidement et que j'oublierai tout aussi vite !
Tintin en Amérique de Hergé
Troisième opus des aventures de Tintin et Milou où on retrouve notre ami en Amérique ou plus précisément à Chicago et dans les Grandes Plaines.
Repéré dès son arrivée par des sbires d'Al Capone qu'il a gêné dans sa contrebande de diamants au Congo, Tintin aura bien du mal à échapper aux troupes du Crime Organisé.
C'est ainsi qu'on le verra en territoire indien évitant de peu d'être scalpé, puis la corde au cou dans un village de cowboys, avant de s'échapper au galop et de sauter à bord d'une locomotive !
Sans oublier l'usine de corned-beef aux sources diversifiées, la découverte d'un puits de pétrole, les remarques anticapitalistes lorsque les indiens sont chassés de leurs terres par les pétroliers voraces ...
Bref un album en demi-teinte où on retrouve quelques uns des thèmes favoris de Hergé, mais aussi un album exotique à souhaits pour les lecteurs des années 30 avec une Amérique comme au cinéma !
Tintin au Congo de Hergé
Deuxième volume des aventures de Tintin, après Tintin au pays des Soviets, il est indispensable de garder en mémoire sa date de publication (1931) avant de proférer toute remarque sur le racisme éventuel d'Hergé ou son goût prononcé pour les massacres d'animaux (la scène sur les antilopes est édifiante !) ...
Après quelques mésaventures marines, dont une première rencontre avec un requin, et quelques passes d'armes avec un mystérieux passager clandestin, Tintin et Milou arrivent en Afrique noire où ils parcourent des paysages emplis d'animaux sauvages (crocodiles, singes, lion) et s e retrouvent dans un village sous l'emprise d'un sorcier malin ....
Notre reporter aventurier se défera de tous les méchants et déjouera aussi bien les rapides d'un fleuve que des attaques de bêtes sauvages féroces ...
Un album que j'ai globalement moins apprécié que le précédent : le scénario est quasi inexistant et se compose de scènes exotiques mises bout à bout !
Le bleu des abeilles de Laura Alcoba
La narratrice a quitté l'Argentine où son père est emprisonné, pour rejoindre sa mère, exilée à Paris ...
Mais quand elle arrive au Blanc-Mesnil, à 10 ans, ce n'est pas vraiment Paris, celui des cartes postales de ses cours de français :)
Elle nous raconte cette première année d'intégration : l'école, les copines, la bibliothèque, les lettres à la famille restée au pays, le séjour aux sports d'hiver ... et le jour où elle a commencé à penser en français.
Un récit / roman qui raconte joliment cette année d'apprentissages ; une histoire touchante
Le dimanche des mères de Graham Swift
Dimanche 20 mars 1924.
Dans la campagne anglaise, c'est le dimanche des mères, ce jour où les domestiques ont congé pour rendre visite à leur mère.
Jane, elle, est orpheline.
Pas de mère à retrouver, mais un amant, fils des châtelains voisins, en instance d'épousailles avec une fille d'autre châtelains ...
Une matinée hors du temps pour Jane et Paul, journée où la demeure familiale est désertée et où ils peuvent prendre le temps ...
De belles descriptions de cette matinée hédoniste, jolis aperçus de la vie future de Jane, qui ne se contentera jamais de sa condition ...
Ode à la lecture, moyen d'évasion pour cette jeune bonen à tout faire et ouverture sur le monde ...
Et on se prend à se demander si cette journée n'a pas été capitale pour elle, si ce n'est pas le jour où elle a - plus qu'avant - décidé de ce que serait sa vie.
Un court roman d'une grande force !