Transparence de Marc Dugain
Je ne suis pas particulièrement fan de science-fiction ... mais j'aime beaucoup les romans de Marc Dugain et la façon dont il décortique les défauts de nos sociétés, son regard sur la politique, comme notamment dans sa trilogie de L'emprise.
Dans Transparence, l'action se déroule à la fin des années 2060, en Islande, où la présidente française de Transparence, une société du numérique a implanté son entreprise.
Dans un monde hyperconnecté, où tout est devenu gratuit (enfin en apparence, car "quand c'est gratuit, c'est vous le produit !"), Transparence est sur le point de commercialiser Endless un programme qui garantit la survie de l'âme après la mort, et donc l'immortalité.
Seulement c'est Transparence qui choisira les plus méritants des humains. Elle s'engage à n'accorder aucun passe droit, ni aux politiques aux riches ou aux puissants, ni à sa propre famille ...
A la veille d'un krach boursier orchestré par Transparence, la présidente est la première cobaye du programme Endless et elle va parcourir le monde à la rencontre des entreprises du numérique qu'elle vient de racheter (bye, bye Google) et des présidents des plus grands Etats pour leur exposer ses propositions pour sauver le monde dont la destruction est proche ...
Nouvelle Messie, ou Dieu ?
Gourou ou philosophe ?
Marc Dugain laisse planer le doute jusqu'aux deux derniers chapitres.
J'ai dévoré ce roman en quelques heures, me passionnant pour la psychologie de cette femme qui a dédié sa vie à son entreprise et à son 'grand œuvre', un roman très documenté sur l'ingérence des technologies numériques dans nos vies, avec le téléphone si pratique parce qu'il contient notre carnet d'adresses, nos cartes de fidélité, nos codes, nos trajets, nos lectures, nos vidéos, nos loisirs ... mais à quel prix !
A quoi bon refuser les assistants connectés par crainte de diffusion de nos habitudes, quand elles sont déjà largement distribuées via nos téléphones ... et via notre ordinateur qui a la possibilité de nous filmer depuis bien longtemps grâce à l'œil de sa caméra ...
Bref un roman qui fait réfléchir ...
Si je me souviens bien d'Hélène Le Bris
Hélène a un nouveau compagnon, qu'elle a baptisé Al. C'st à cause d'Al qu'elle a dû prendre une retraite anticipée car il lui avait fait faire de graves erreurs dans son travail d'horticultrice municipale.
C'est lui qui vole ses pensées, qui la plonge dans la confusion, qui lui joue des tours en cachant ses affaires mais pour le contrer, Marthe, note ce qu'elle doit faire, écrit ses pensées, et ce qu'elle doit raconter ...
Elle se fait toute belle pour accueillir Adrien, son compagnon de toujours, dont elle espère qu'il trouvera le chemin jusqu'à son nouvel appartement, beaucoup plus fonctionnel que leur grande maison dont le jardin lui manque.
Lorsqu'elle découvre la photo d'Adrien dans un magazine de faits divers qu'elle feuillette chez le coiffeur, elle décide de partir à sa recherche, note les différents changements de transports .... mais elle s'égare ...
Je ne dévoilerai rien d'autre de l'intrigue de ce roman passionnant et émouvant qui nous raconte "de l'intérieur" la lente descente vers l'oubli.
Hélène Le Bris a réussi à nous immiscer dans l’esprit de Marthe, et de percevoir ses oublis, mais aussi ses joies si souvent recommencées, sans s’appesantir de trop sur l'agacement de ses proches lorsqu'elle leur pose les mêmes questions encore et encore.
Le prophète de YI Ch'ong-Jun
Lorsque Madame a racheté le bar "La reine des abeilles", elle a demandé aux serveuses de ne plus servir d'alcool à moins de porter un masque mis à disposition.
Une seule regimba, et fut renvoyée.
La même demande fut formulée aux clients et ceux-ci acceptèrent, avec d'autant plus d'enthousiasme que des masques personnalisés et individuels furent alors mis à disposition.
Un des clients est appelé le Prophète car il annonce le futur ... et un jour c'est un meurtre qu'il annonce, le meurtre virtuel de tous par soumission à Madame.
Un tout petit roman envoûtant comme le sont souvent les romans asiatiques ... Une lente montée de la soumission volontaire et de la prise de contrôle par une main de velours ...
Une belle surprise découverte sur les rayonnages d'une bibliothèque parisienne ...
Un auteur à rechercher ...
La peau du papillon de Serguey Kuznetsov
Un tueur en série sème la terreur dans Moscou.
Il choisit des jeunes femmes à qui il fait subir d'atroces tortures et souffrances pendant plusieurs jours avant de leur offrir le coup de grâce.
Xenia, une jeune et ambitieuse journaliste, a l'idée de lui dédier un site web qui regroupe l'intégralité des articles qui lui ont été consacrés ainsi que des témoignages de psychiatres et autres experts analysant ses actions
Un roman à la construction brouillonne où j'ai eu beaucoup de mal à distinguer les personnages les uns des autres, le seul bien lisible étant le tueur.
Un roman qui m'a permis de découvrir un nouvel auteur russe.
Un auteur dont je rechercherai cependant les prochaines productions.
Délices - ma vie en cuisine de Lucy KNISLEY
Dans ce récit autobiographique en 12 chapitres presqu'en tous ponctués d'une recette de cuisine, Lucy Knisley nous raconte son enfance et son adolescence entre une mère désormais chef cuisinier et un père amateur de bonne chère.
Née à New York, mais rapidement partie vivre à la campagne elle grandit entourée de fermes bio et de laiteries inventives.
Sa mère ayant ouvert une boutique de traiteur, elle aide en cuisine ou au service dès son plus jeune âge et en profite pour élargir sa palette de goûts.
Des vacances italiennes avec son père ou mexicaines avec sa mère, elle ramènera le goût des cornetti fourrés de confiture et de la cuisine de rue aux tamales et fruits frais ...
Pour parfaire son éducation culinaire, elle assistera une de ses tantes, critique, dans l'évaluation de nouveaux restaurants.
Lucy est devenue dessinatrice, mais elle aurait pu tout aussi bien cuisiner.
Avec cet album, elle combine ses deux passions.
J'ai beaucoup apprécié la précision du dessin tout comme l'enthousiasme des textes et du parcours de cette jeune amatrice de la bonne cuisine.
Un auteur que je découvre et dont je vais rechercher d'autres ouvrages
L'amour sous algorithme de Judith DUPORTAIL
Après une rupture, Judith, une jeune journaliste, s'inscrit sur Tinder ... et au Club med Gym
Elle est submergée de textos et de propositions de rencontre. Son ego est reboosté, et sa silhouette s'affine !
Elle est ravie. Jusqu'au jour où elle découvre que Tinder évalue ses utilisateurs en leur attribuant une note de désirabilité. Elle est scandalisée et décide de mener l'enquête.
Après moultes difficultés, elle obtiendra ses données personnelles - 800 pages !
Un récit intéressant mais dont la dernière partie est est très ennuyeuse - le dernier quart de l'ouvrage - lorsqu'elle analyse les brevets de Tinder et en détecte les failles.
Entre tranche de vie d'une desperate trentenaire et enquête journalistique, un ouvrage inégal qui m'a cependant divertie un moment.
Obélix & cie de René GOSCINNY & Albert UDERZO
Pour l'anniversaire d'Obélix, tout le village est de connivence pour lui offrir le plus beau des cadeaux : le nouvel arrivage de légionnaires au camp de Babaorum pour lui tout seul.
Ce qui bien évidemment casse les ardeurs de la nouvelle troupe et de son chef !
Jules César s'en émeut, et approuve les idées novatrices de Caius Saugrenus frais émoulu de la Nouvelle École d'Affranchis !
C'est ainsi que Caius va proposer à Obélix de lui acheter ses menhirs ... à un prix en hausse à chaque livraison...
Obélix & compagnie est née, et le village transformé, jusqu'à ce que la bulle spéculative s'effondre.
Un album excellent bourré de blagues hilarantes à chaque page, entre jargon du néarque, dérives de la société de consommation, publicité et appât du gain !
L'invasion des imbéciles de Tiphaine RIVIERE
J'ai découvert Tiphaine Rivière, avec l'excellent Carnets de thèse où elle racontait ses difficultés à rédiger sa thèse.
Dans ce nouvel album, nous rencontrons Yvonne, 107 ans, qui s'ennuie dans son EHPAD, jusqu'au jour où elle rencontre ces extraterrestres chargés d'interroger les défunts de plus 90 ans pour découvrir en quoi ils ont infléchi le destin de l'humanité.
Afin d'attirer leur intérêt, elle leur dévoile la nouvelle terrifiante de l'existence d'un nouveau virus qui fait des ravages : la bêtise.
Un retour invisible dans le village où Yvonne a vécu 66 ans, lui permettra de leur présenter les douze formes de la bêtise, en situation.
Une légère déception en fin d'ouvrage quand j'ai découvert qu'il ne s'agissait que du premier tome d'une série ...
Un album à relier à l'essai « Psychologie de la connerie » lu en début d'année.
Ce qu'elles disent de Miriam TOEWS
Dans une colonie mennonite isolée de Bolivie, où vivent en vase clos des exilés du Canada, des femmes découvrent que 8 hommes les ont violees pendant des années après les avoir droguées avec des anesthésiants vétérinaires.
Basé sur des faits réels survenus en 2008, ce roman donne la parole à ces femmes illettrées qui ne disposent que de 2 jours pour décider de leur futur alors que les hommes sont partis à la ville payer la caution des violeurs.
C'est August, l'instituteur des garçons qui est charger de noter les paroles des femmes - huit femmes - en écho aux huit violeurs.
Dans une communauté qui prend la Bible au pied de la lettre, où les femmes sont de fait soumises aux hommes, profondément croyantes et respectueuses des préceptes bibliques et des prescriptions masculines, cette retraite secrète dans un grenier à foin libérera leur parole et ces échanges leur permettront de décider de leur avenir.
Un roman / témoignage d'un auteur qui a vécu l'excommunication d'une telle communauté (moins fondamentaliste cependant) qui se lit d'une traite
Un étonnement de lire que de telles situations existent encore...
Un auteur rencontré grâce à Babelio que je remercie vivement
Malefico de Donato Carrisi
Depuis le début de l'année, je reprends, dans l'ordre les enquêtes de Marcus et Sandra après avoir malencontreusement lu le troisième tome l'année dernière.
Avec celui-ci, on en apprend davantage sur le passé de Marcus, ce prêtre amnésique qui est enquêteur pour le Tribunal des Âmes, ce tribunal ecclésiastique qui juge des crimes impunis ...
Dans cet opus, dans les environs de Rome, de jeunes couples sont assassinés dans des conditions atroces.
L'enquête piétine, les indices étant peu nombreux, jusqu'à ce que Sandra examine les manques plutôt que les présences ...
A chaque nouveau crime, de nouveaux maigres indices seront découverts qui permettront la découverte du tueur dans un coup de théâtre final que je n'avais pas vu arriver !
Un thriller bien ficelé comme je les aime avec des personnages bien campés, des caractères affirmés, et la découverte progressive du passé de Marcus au fil de sa réappropriation de ses souvenirs !
En complément de ces histoires bien ficelées, ce qui m'enchante dans les romans de Donato Carrisi, c'est la façon dont il nous distille des infos historiques sur la ville de Rome.
J'ai ainsi appris dans ce roman que Néron avait été enterré initialement sous l'actuelle église Santa Maria del Popolo, l'une de mes préférées. ou qu'un des bandits de la célèbre Bande de la Magliana (celle de Romanzo Populare) avait été inhumé dans Sant' Appolinare, près de la pza Navona !
Bref un thriller qui me donne des idées de visite ... j'en redemande !
Vivement le prochain opus ... (à moins que je ne me laisse tenter par un autre des romans de Donato Carrisi )
A suivre !
