Une histoire vraie d'Erik Larson
Un titre banal, mais un sous titre bien plus évocateur : Au cœur de la plus meurtrière catastrophe naturelle de l’histoire américaine !
Galveston, petite ville balnéaire sur le Golfe du Mexique, à quelques dizaines de kilomètres de Houston, a connu en septembre 1900, la rage d'un ouragan dépassant tout ce qui avait été enregistré jusque là, et même depuis.
Pourtant, quand Isaac cline, médecin météorologue avait été nomme responsable du bureau de la météo à Galveston, il avait déclaré que l'île de Galveston, protégée du Golfe par sa baie, était à l'abri de toute tempête ...
Eric Larson nous offre un roman extrêmement détaillé sur la vie d'Isaac (et sa rivalité avec son frère Joseph) et le déroulé de cette tempête.
Née d'un battement d'aile de papillon au dessus de l'Afrique, nourrie en sa base de la chaleur des océans et refroidie en son sommet par des vents glacial, elle grossira peu à peu et dévastera dans un premier temps, l'île de Cuba.
Mais au lieu de partir vers le nord, comme la majorité de ces événements climatiques, elle filera plein ouest, traversera la Floride et grossie des eaux du Golfe du Mexique s'abattra sur Galveston un samedi funeste !
Grâce à des documents d'archives, messages télégraphiques, compte rendus et photographies, l'auteur nous fait vivre cette tempête de l'intérieur pointant les erreurs humaines qui ont coûté tant de vies : il n'y a pas d'ouragan aux USA, les messages de Cuba n'ont pas été jugés suffisamment scientifiques, l'eau ne montera pas de plus de deux mètres, le centre ville est à l'abri ...
Un roman passionnant !
J'ai visité Galveston à deux reprises.
La première fois, en 2008, nous nous étions promenés sur la promenade de front de mer, admirant les belles maisons, la jetée et sa grande roue aux faux airs de Brighton ... Quelques semaines plus tard, l'ouragan Ike venait frapper la ville ...
En 2014, la ville était reconstruite, plus moderne, sans sa jetée qui défiait la mer et ... avec beaucoup moins de charme !
Trouver refuge de Christophe Ono-Dit-Biot
Mina est prof à la Sorbonne, elle vit à Paris avec son mari, Sacha, et leur fille IRène.
Dans sa jeunesse, Sacha a été très proche d'Alex, dit Papa, le tout nouveau président populiste, avec qui il a voyagé au Proche Orient et dont il a connaissance de certaine frasque en opposition totale avec ses propos actuels.
Peu à peu, des signes d'intimidation sont apparus, des gros bras sur les bancs de l'amphi, des contradicteurs sur le talk-show où intervient Sacha, des copines qui ne répondent plus aux invitations d'Irène.
Ils ont décidé de partir. Loin. Là où ils pourront se réfugier, être protégés : dans un des monastères du Mont Athos.
Mina leur fausse compagnie au dernier moment et décide de confronter Alex ... Un roman qui fait froid dans le dos, à découvrir les effets des nouvelles doctrines : les femmes blanches doivent procréer à tout rompre pour lutter contre l'envahissement bigarré, les femmes doivent rester à la maison, le flicage par téléphone intelligent devient la règle et la reconnaissance faciale est universelle ...
Brrr !
Un roman délicieusement inquiétant où j'ai apprécié me promener avec Sacha et Irène dans ces garrigues grecques écrasées de soleil à croquer dans des tomates gorgées de soleil et du pain trempé dans l'huile d'olive ...
Une lecture indispensable !
Un auteur que je découvre, mais dont je vais essayer de trouver d'autres écrits.
A suivre, donc !
Le dompteur de lions de Camilla Läckberg
Quand j'ai lu La faiseuse d'anges en début d'année, je m'étais promis de ne pas trop arder avant de lire un autre roman de Camilla Läckberg ...
Il m'a cependant fallu 6 mois ... le temps passe si vite !
Je me suis encore une fois régalée avec ce récit qui mêle passé et présent dans ces deux générations de criminels qui, depuis des années, enlèvent des jeunes filles, en différents points de la Suède sans que personne n'ait encore trouvé de points communs et donc le moyen de les identifier.
Victoria, disparue depuis 4 mois de Fjällbacka, réapparaît brusquement dans les phares 'une voiture qui la percute une nuit de janvier enneigée. La jeune fille a été torturée et ne porte sur elle aucun indice sur le lieu où elle a été tenue prisonnière.
Patrick et son équipe cherchent des pistes, rencontrent les équipes des autres villes où des adolescentes ont disparu et cherchent des points communs.
De son côté, Erica, plongée dans les préparatifs d'un nouveau roman rencontre l'épouse d'un dompteur de lions, internée depuis une vingtaine d'années dans un hôpital psychiatrique, après sa découverte morbide dans 'La maison de l'horreur'.
Mais l'enquête de Patrick la titille et, laissant une fois encore, ses terribles jumeaux et sa maison mal rangée aux bons soins de sa belle-mère maniaque, elle fourrera son nez dans l'enquête de police car on sait bien qu'il suffit parfois d'un œil neuf ...
Bref, un roman des plus conventionnels, où bercée par le rythme de l'écriture et dans les pages embaumant parfois les roulés à la cannelle, j'ai frémi avec les protagonistes et apprécié le talent de l'auteur car jamais je n'aurais imaginé le dénouement final !
Le roman suivant de la série m'attend dans ma liseuse ... A suivre donc !
Les dames de Marlow enquêtent, tome 1 : Mort compte triple de Robert Thorogood
Marlow un petit village bien tranquille, au bord de la Tamise, où s'est installée Judith Potts dans la maison que lui a léguée sa tante.
Cette septuagénaire, un brin excentrique, cultive sa forme en plongeant la nuit tombée dans la Tamise pour des bains revigorants ... en tenue d'Eve naturellement !
Au soir d'une trop chaude soirée, elle entend des coups de feu dans le jardin d'un voisin, et voilà Miss Potts transformée en une Miss Marple mâtinée d'Agatha Raisin !
Avec l'aide de deux comparses, dont l'épouse du vicaire, elles aideront la police à élucider ce crime ... et les suivants !
Une ambiance bon enfant, beaucoup d'humour, un cosy mystery comme je les aime, avec des héroïnes pas si innocentes qu'elles n'en ont l'air !
Le deuxième tome m'attend .. je m'y plonge très vite pour savoir s'il confirme tout le bien que je pense de celui-ci !
Successions : L'argent, le sang et les larmes de Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider
Les successions : Balzac en a fait la matière de son œuvre !
Comment les pères (ou les mères bien que plus rarement) composent ils avec leurs enfants lorsqu'il s'agit de transmettre leur entreprise, juste créée ou héritée ?
Tel est le sujet de ce passionnant document, fruit d'une enquête de deux journalistes qui ont interviewé de grands patrons, leurs enfants à la tête de filiales ou de l'entreprise dans sa totalité.
Elles évoquent les nombreuses variantes : choix d'un seul héritier parmi la progéniture (au diable les tensions ; et toujours des mâles), formation au long cours (Decaux), entreprise familiale unie depuis des décennie (les Mulliez vs les Peugeot) ...
Elle montre comment les ressentiments familiaux impactent la gestion de l'héritage (Lagardère, Bettancourt)
Bref un concentré d'histoire et d'économie en un recueil qui se lit comme un roman !
Je l'ai lu d'une traite, sans m'ennuyer une seconde !
Une belle prouesse !
La lionne du barreau de Clarisse Serre
Femme. Avocate. Pénaliste !
Si les deux premiers qualificatifs sont courants, il est beaucoup plus rare de compter une femme dans les rangs des avocats pénalistes.
Dans ce témoignage passionnant Clarisse serre nous expose la vie d'un avocat pénaliste courant les cours d'assises de toute la France, les prisons pour rencontrer ses clients, les couloirs des tribunaux pour rencontrer les juges d'instruction parcourir les dossiers ou répondre à des convocations.
Elle décrit certains de ses maîtres qui lui ont appris l'art de convaincre, l'importance de la voix, et la nécessité de défendre.
Sans rien dévoiler des dossiers dont elle a eu la charge, Clarisse Serre nous entraîne avec elle et partage ses convictions en matière de recherche de la vérité, sans oublier que celle des uns n'est pas forcément celle des autres notamment dans les affaires #metoo.
Cette autobiographie se lit comme un roman ... à la différence près que tout y est vrai.
Je remercie vivement NetGalley et les Editions Sonatine qui m'ont fait parvenir cet ouvrage.
#LaLionnedubarreau #NetGalleyFrance
Femmes empêchées de LEïla Zerhouni
Il est des livres dans lesquels j'ai beaucoup de mal à entrer. Parfois la situation se débloque au fil de la lecture, et parfois pas.
Souvent, c'est parce que l'auteur veut trop en dire, mettre trop de thèmes, et que, parfois, il manque du liant pour que le tout prenne.
Les flash-back sont souvent utiles, mais ils brouillent le récit, surtout quand les personnages manquent d'une identification forte et qu'ils se mélangent ...
Bref, ce roman, pourtant très court, m'a donné beaucoup de mal, je me suis accroché jusqu'au bout car cette histoire de femmes empêchées de vivre leur féminité, leur maternité, faute d'homme dans leur vie, de mère biologique ...
Bref, une histoire de femmes, une histoire de livres, et de poésies qui rythment le livre comme les semaines de cette petite librairie de village ...
Mais un livre où je ne suis pas entrée :(
Dommage.
Je remercie Babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur
Les passeurs de livres de Daraya de Delphine Minoui
Journaliste française installée à Téhéran, Delphine Minoui partage dans cet ouvrage l'histoire incroyable d'une bibliothèque secrète créée par une bande de jeunes de l'enclave syrienne de Daraya, pilonnée sas relâche par l'armée syrienne.
Au milieu des ruines, ils ramassent les livres épargnés par le feu, y inscrivent scrupuleusement le nom de leur propriétaire et le classent, dans le sous-sol d'une maison encore debout, aux murs qu'ils ont couvert d'étagères.
Dans ce nid 'cosy', au milieu de canapés, tapis et fauteuils, des jeunes peuvent se retrouver, discuter, échanger, loin des exhortations à la haine, et pour un moment plongée dans un roman ou un best seller de développement personnel, ils peuvent oublier un instant la guerre qui fait rage autour d'eux.
Quand Daraya tombera, certains d'entre eux emporteront ces livres, ces poèmes ou conseils de vie qui les auront soutenus pendant la durée du siège.
Delphine Minoui, au travers des conversations tenues avec eux par les fils ténus d'internet partage leur histoire, leur amour des livres, qui s'il n'existait pas de prime abord, leur à permis de tenir, et maintenant de se forger une nouvelle vie.
Une belle ode aux livres et à la lecture.
Les sentiers obscurs de Karachi d'Olivier Truc
En 2002, à Karachi, un attentat a coûté la vie à 14 personnes dont 11 ingénieurs français de la DGA, qui travaillaient sur un projet de transfert de technologie à la Marine pakistanaise après son achat de sous-marins français.
2022, à Cherbourg, la Ville et la DGA organisent une commémoration de cet attentat en présence des familles, des blessés et des notables. Jef Kerral, un jeune journaliste doit couvrir l'événement ...
Mais il décide de mener l'enquête pour connaître les tenants et aboutissants de cet attentat. L'enquête officielle avait mis au jour des rétrocommissions ayant financé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, mais point de coupable.
Aidé des contacts de Marc, blessé dans l'attentat et ex-ami de son père Jef s'envole pour Karachi et va mener sa propre enquête aidé par d'anciens collègues locaux de Marc...
Olivier Truc nous plonge dans l'ambiance étouffante d'une ville surpeuplée où rickshaws et taxis se croisent dans un vacarme assourdissant où tout le monde surveille tout le monde.
De l'Alliance française au Bazar Urdu, dans les rythmes de la poésie ourdoue dont nombre de strophes agrémentent la lecture, nous suivons Jef dans sa quête de la vérité et ses rencontres amicales.
L'écriture vive, sans fioritures excessives contribue à donner un rythme vif à ce roman ... impossible à poser.
Loin des polars nordiques auquel l'auteur nous avait habitués, on découvre ici une autre facette de son talent !
Un auteur que je redécouvre ... et il va falloir d'ailleurs que je termine sa trilogie de la police des rennes !
Je remercie NetGalley et les Editions Métailié qui m'ont offert cet ouvrage
#LesSentiersobscursdeKarachi #NetGalleyFrance
Le silence des pins de Philippe Lescarret
Tout juste séparé de sa copine, Erwann quitte sa Bretagne natale et son passé récent de zadiste, grimpe dans son van et croise les doigts pour qu'il tienne le coup jusqu'à Nasare, paradis portugais des surfeurs ! Mais le van lache au milieu des Landes. Le garagiste local veut bien changer le moteur, mais il faut des sous ! Erwan s'improvise donc apprenti-bûcheron aux côté d'un ancien qui est enchanté de transmettre son savoir.
Tiphanie, bordelaise de bonne famille, attendait ses 18 ans avec impatience pour plaquer, prépa, parents et le prétendant adoubé et partir vivre sa vie. Elle a trouvé un job de serveuse dans un café de bord de route, un hébergement en caravane chez deux femmes hors du commun ...
Et voilà le décor planté!
Nos deux étrangers à la forêt y trouveront de quoi panser leur plaies, se conter fleurette, et mettront au jour un vieux secret qui empoisonne sourdement la vie du village.
Un gentil roman qui sent bon la forêt landaise, la cueillette des champignons et la chasse à la palombe !
Le personnage de Tiphanie manque cruellement d'un passé plausible et d'épaisseur, mais ce n'est pas grave ... les autres personnages sont tous bin campés et attachants, même si le harcèlement d'Erwann par les gendarmes apparaît un peu lourd.
Bref, un auteur que je découvre et dont je vais essayer de trouver d'autres romans !