L'entrepreneur de Norwood d'Arthur Conan Doyle
Deuxième nouvelle du recueil 'Le retour de Sherlock Holmes', cette nouvelle, à la différence de 'La maison vide', est dans la plus pure tradition des enquêtes de Holmes et Watson.
On y découvre un jeune notaire de Blackheath, John Hector McFarlane, qui se précipite Baker Street pour solliciter l'aide de Sherlock Holmes pour démontrer son innocence d'un crime dont on l'accuse et su'il n'a pas commis.
Un entrepreneur de Norwood, est venu lui demander de rédiger son testament, se prétendant amis de longue date des parents du jeune notaire. Accueilli à Longwood pour rédiger ces documents, il y fut inviter à y passer la nuit ... nuit pendant laquelle le malheureux entrepreneur fut brûlé vif !
Sauf que le testament désigné le notaire comme héritier, et que c'était donc un coupable au mobile tour trouvé !
Le commissaire Lestrade accorda un délai à Holmes ... qui démasqua bien vite le coupable en le prenant à son propre piège !
Une enquête rondement menée, mais qui n'est pas sans rappeler le mystère de la vallée de Boscombe.
La maison vide d'Arthur Conan Doyle
Un challenge Babelio portant sur des ouvrages parus au XXème siècle.
Des frises du temps qui se remplissent d'autant plus vite que la fin du siècle est proche !
... La suggestion de lire des nouvelles d'Arthur Conan Doyle fit mouche !
Je téléchargeais aussitôt ses œuvres complètes et je me suis plongée dans le recueil 'Le retour de Sherlock Holmes' dont la première nouvelle 'La maison vide' commence par un décès dans une chambre close, avec un jeune joueur de whist découvert seul, dans une pièce fermée, mort d'une balle dans la tête, qu'il n'a pu se tirer lui même ...
Watson passant sur les lieux est bousculé par un vieux libraire. Ce dernier lui rend visite ... et ce n'est autre qu'un Holmes grimé qui revient à Londres pour démasquer enfin les complices de Moriarty qui sont toujours à ses trousses malgré la port de leur chef !
Une nouvelle passionnante où Holmes explique ce qu'il est devenu pendant les années où tout le monde l'a cru mort
Bien évidemment, les coupables seront mis sous les verrous par l'inspecteur Lestrade après une brillante démonstration de Holmes!
Une nouvelle passionnante, au style concis et efficace, qui aurait pu devenir un roman !
Tension extrême de Sylvain Forge
Deuxième opus que je lis de Sylvain Forge avec cette fois encore un bon moment de lecture pour ce roman qui nous emmène à Nantes.
Un entrepreneur de la ville décède au volan de sa voiture dans un embouteillage sur le pont de Cheviré.
Son frère jumeau, décède au même moment dans sa maison cossue des hauteurs de la ville.
L'enquête révèle rapidement que les pacemakers implantés dans leurs poitrine ont explosé à la même seconde.
L'enquête démarre à peine quand une cyber attaque frappe la PJ nantaise avec une demande de rançon pour la récupération des données.
S'ensuit une chasse à l'homme palpitante, où on découvre la prise de contrôle à distance de tous ces objets connectés dont on ne soupçonne pas l'existence : machines à café, systèmes de protection incendie ou de vidéo surveillance, voire ordinateurs de bord des automobiles !
Bref après Parasite, dont l'action se déroulait à Clermont Ferrand, j'ai bien apprécié cette escapade nantaise, décor inédit pour un polar.
Un auteur qui confirme ma première impression et dont je vais rechercher les autres productions.
Un roman qui a reçu en 2018 le Prix du Quai des ORfèvres, largement mérité !
Gaston R 5 – Le lourd passé de Lagaffe de FRANQUIN
Je poursuis ma relecture des albums de Gaston Lagaffe, avec ce mois-ci, le cinquième opus, 'Le lourd passé de Lagaffe, paru en novembre 1986 et que j'avais dû acheter dès sa sortie !
On y retrouve Gaston , plus ingénieux que jamais, qui cumule les gaffes en tous genres, mais avec une certaine propension à utiliser des bouteilles pour autre chose que le produit mentionné sur l'étiquette (colle blanche dans bouteille de lait), récupération de bouteilles pour la consigne (sans s'assurer qu'elles sont vides ... et les collaborateurs du journal se retrouvent sans encre de chine)
Quelques planches montrent encore que Gaston ne maîtrise absolument pas l'art du lancer de boomerang !
Et ce grand rêveur a trouvé le deuxième emploi de ses rêves : démonstrateur de chaise longue.
Les dernières pages de cet album donnent à voir les planches d'une publicité pour un soda belge, l'Orange Piedbœuf, mettant en scène Gaston et Fantasio qui n'étaient parues qu'en Belgique avant cet album.
A suivre, le mois prochain !
Le silence d'Isra de Etaf Rum
Un roman découvert grâce au challenge Globe trotter des lecteurs de Babelio, il allait en effet me permettre de partir en Palestine, destination dont je n'avais pas encore trouvé d'auteur !
Mais je ne pensais pas trouver un roman d'une telle force, un roman que je lirais d'une traite ou presque, en moins de 24 heures, tant il était passionnant.
Etaf Rum nous raconte l'histoire d'Isra, jeune fille de Palestine qui a 17 ans en 1990 quand elle est mariée à Adam, dont les parents sont spécialement venus d'Amérique pour trouver une bonne épouse pour le fils aîné.
Isra est une jeune fille accomplie qui aide sa mère à tenir la maison, cuisiner, servir les hommes ... mais elle aime lire (en cachette, à la lumière de la lune), rêver tout en cueillant les fruits qui poussent dans les champs autour de leur maison.
A priori contente de partir dans une Amérique rêvée, elle se retrouve à Brooklyn, dans une chambre en sous-sol de l'appartement de ses beaux-parents à aider sa belle-mère, Farida, encore davantage qu'elle n'aidait sa mère à tenir sa maison. Son mari s'épuise à seconder son père et à subvenir aux besoins de la maisonnée, alors que ses jeunes frères profitent ...
Mais l'opprobre tombe quand Isra donne naissance à une fille puis à une autre ...
Les chapitres décrivant la vie d'Isra alternent avec ceux évoquant Deya, 18 ans en 2008, fille aînée d'Isra, qui commence à regimber quand Farida songe à la marier.
Trois générations de femmes, sous la coupe des traditions, de l'asservissement aux hommes qui ont sur elles tous les droits.
Trois femmes qui sauront ou pas se sortir de l'emprise des traditions, des lois de la famille, du bon plaisir des hommes.
Trois femmes puissantes, même si elles ne le semblent pas au premier abord.
Un premier roman qui est déjà un très grand roman.
Une auteur que je découvre et dont je vais guetter avec attention les prochaines productions !
Frères ennemis - Cold war - Jeux d'espions
Berlin, 1948
Une amitié totalement improbable lie Alexei et John, l'un membre des services secrets soviétiques, l'autre agent en vue de la CIA ! Lors de soirées dans un bar ils rencontrent deux jolies jeunes filles, l'une russe, semble elle aussi espionne, l'autre est une gentille petite allemande.
John parcourt l'Europe en tous sens à la recherche d'une taupe, allant de Londres à Istanbul, en passant par Moscou mais en restant fidèle à Berlin, sa ville préférée, même si elle est encore très meurtrie.
Entre deux rencontres de nos héros, l'auteur distille ses connaissances sur la vie dans la capitale allemande en 1948, la recherche nucléaire aux USA et en Union Soviétique, l'affaire Rosenberg, les taupes anglaises et les goulags.
Tout cela donne au final un roman assez brouillon où j'ai parfois eu du mal à retrouver un fil conducteur, d'autant plus que des tournures de phrases et des termes un peu vieillots desservaient le propos..
Le style aurait également gagné à être plus concis et les descriptions resserrées ...
Dommage ... mais par un effet collatéral, j'ai désormais envie de me replonger dans des romans de John Le Carré qui est, lui, le maître de l'espionnage au véritable talent littéraire.
Merci à NetGalleyFrance et aux Editions Eaux troubles de me l'avoir mis à disposition !
Paper money de Ken Follett
Londres, une journée dans les années 70.
Un sous secrétaire d'état à l'énergie, une jolie rousse prolixe de ses charmes, un capitaine d'industrie sans scrupules, un industriel fatigué, un banquier, une femme au foyer qui s'ennuie, un escroc qui monte le coup du siècle, quelques journalistes, un enfant qui venge son père, un fourgon blindé empli de billets usagés prêts à être brûlés.
On prend tous ces ingrédients, on les mitonne à la sauce Follett et on obtient un roman passionnant qui respecte les règles classiques (un seul lieu, un seul jour, globalement une seule intrigue aux multiples fils bien tressés et des lecteurs accrochés)
Un petit flottement à la mise en place de ce roman, le temps de bien attribuer leur individualité à chacun des personnages et je fus embarquée dans une histoire rocambolesque, qui part dans tous les sens mais qui dans son dernier quart retrouve tout son sens.
Un roman lu à sa sortie, que j'ai retrouvé avec plaisir :)
Un auteur au large registre, que je vais certainement retrouver bientôt avec son dernier opus, 'Le crépuscule et l'aube', prequel des Piliers de la terre :)
[Lu en VO]
Aimez-vous Brahms de Françoise Sagan
Paule, 39 ans, vit une relation assez libre avec Roger un peu plus âgé qu'elle.
Relation libre, surtout pour lui qui multiplie les aventures avec de jeunes starlettes, bêtasses, mais qui le distraient et lui donnent l'impression d'être toujours jeunes !
Paule, décoratrice d'intérieur, rencontre Simon, 25 ans chez une de ses richissimes clientes.
Avocat en formation, velléitaire, fortement penché sur le whisky, devenu fou amoureux d'elle, Paule se laisse finalement séduire, et rompt avec Roger.
Mais la jeunesse brûlée de Simon l'agace rapidement, elle renoue avec Roger, éperdu d'amour pour elle tant qu'elle était loin ....
Un roman de Françoise Sagan, c'est toujours une plongée dans un monde feutré, un monde de douceur où percent des épines qui égratignent et mettent à nu.
Ce monde des années 60 où les hommes pouvaient agir à leur guise, disposant des femmes comme ils l'entendaient sans qu'elles pensent encore à se rebeller.
D'autres romans de Françoise Sagan m'attendent dans ma liseuse, tels de petits bonbons acidulés que je vais déguster lentement :)
Miss Islande de Audur Ava OLAFSDOTTIR
L'Islande en 1963 est un pays encore très rural, où subsiste une base aérienne américaine.
L'Islande en 1963 est un pays encore très prude, où l'homosexualité est réprouvée et assimilée à un crime à la pédophilie.
Dans cette Islande de 1963, Hekla, jeune femme de 21 ans au nom de volcan et aux rêves de devenir écrivain, quitte la ferme paternelle pour aller vivre à Reykjavik.
Elle y est tout d'abord hébergée par Jón John Johnsson, son ami d'enfance qui préfère les garçons mais avec qui Hekla a partagé sa première expérience sexuelle.
Dans le bus qui l'avait emmenée à la capitale, Hekla était assise à côté d'un homme qui a essayé de la persuader de concourir pour devenir la nouvelle Miss Islande. Au cours des semaines qui suivront, elle le recroisera dans l'hôtel restaurant où elle est serveuse, et elle refusera encore et toujours dsa proposition.
Ísey, l’amie d’enfance d'Hekla, est elle aussi à Reykjavik, mais mariée, rapidement mère de deux jeunes enfants, elle n'écrira pas autre chose que son journal intime qu'elle noircit de phrases relevées sur le vif, sentiments, et rêveries d'une autre vie qui ne sera pas.
Hekla écrit, et a publié, mais peut on être une écrivain dans un monde où les poètes se la jouent maudits et fument au café pendant que les femmes triment.
Un roman qui à l'opposé de son titre traite des affres de l'écriture, des difficultés à trouver, à grapiller le temps d'écrire, à canaliser les idées, à déranger les voisins avec le bruit des machines à écrire (vive la libération de l'écriture de nuit grâce à l'électrification des machines à écrire !).
Un roman qui m'a étonnée, en n'étant absolument pas ce à quoi je m'attendais.
Un roman qui donne à voir d'autres aspects de l'Islande des années 60, dans un monde bien moins noir que celui d'Arnaldur Indridasson.
Une auteur qui m'avait laissé un souvenir mitigé avec Rosa Candida, mais que j'ai bien plus apprécié avec ce roman-ci.
Son autre mort d'Elsa Marpeau
Comment réussir un crime parfait !
Comment faire payer son violeur !
Un roman à ne pas résumer au risque de trop en dire et de divulgacher l'intrigue.
Un roman dont la première partie détonne complètement avec la suite.
Un policier à la façon de ces épisodes de la série Columbo, dont on connait le coupable et la victime dès le premier quart de la narration mais dont les ressorts de la suite sont distillés au compte-goutte.
Un roman à qui j'ai trouvé qu'il manquait un je-ne-sais-quoi pour le rendre passionnant et davantage 'page-turner'
Un très bon roman policier au demeurant, d'un auteur que je découvre et dont je vais m'empresser de rechercher d'autres productions !