Le club du mardi continue d'Agatha Christie
Un challenge de lecteur qui démarre une nouvelle saison et qui m'impose de lire rapidement un livre d'une auteur disparue ...
Quoi de mieux qu'un court roman d''Agatha Christie pour respecter cette consigne ... et cocher les items de deux autres challenges.
Bref, j'ai extirpé des profondeurs de ma liseuse le deuxième volet des rencontres du club du mardi, ces réunions d'amis où Miss Marple montre tous ses talents de déduction dignes des plus grands limiers.
Elle démontre qu'armée d'un tricot récalcitrant qui lui permet de fixer son attention tout en faisant courir son fil de mailles à l'endroit en mailles à l'envers, elle ne perd pas une miette des descriptions des faits, et .... de produire la première, et bien souvent la seule, la solution à ces énigmes tirées de faits réels.
Des enquêtes bon enfant, initialement parues en 1932, qui n'ont pas pris une ride et procurent un bon moment de lecture :)
Two kinds of truth de Michael Connelly
Lu en VO ; en vf' : Une vérité à deux visages'
Sitôt posé 'The wrong side of good-bye', j'ai eu envie de lire le roman suivant de Michael Connelly mettant en scène Harry Bosh.
On retrouve Harry avec un poste en dur au commissariat de San Fernando, poursuivant un cold case d'une femme disparue 20 ans avant, affaire toujours très sensible pour le chef.
Affaire qu'il est obligée de laisser en sommeil après la fusillade meurtrière où deux pharmaciens de la petite ville viennent d'être abattus !
Cerise sur le gâteau, son ancienne partenaire, Lucia Sotto et un enquêteur du Bureau du Procureur viennent l'interroger suite au recours déposé par l'avocat d'un prisonnier dans le couloir de la mort qui suggère une possible falsification de preuves.
Trois enquêtes menées de main de maître par un Bosch qui n'est jamais si bon que quand il est affaibli par des accusations sans fondement !
Une belle solidarité familiale viendra à bout de cette affaire tordue !
Un bon cru ... même si j'avais malheureusement déjà 'vu' cette enquête dans l'avant dernière saison de la série Bosch ;;; et donc le suspense n'en était plus un !
Bref j'ai intérêt à être à jour des romans avant de me plonger dans la nouvelle saison de la série qui vient d'arriver sur Amazon Prime !
Mon mari de Maud Ventura
Elle est amoureuse de son mari, tellement amoureuse après 15 ans de mariage, qu'il lui tarde chaque soir, que les enfants soient couchés pour profiter de son mari, lui prendre / se faire prendre la main, quand ils sont assis sur le canapé.
Elle est prof d'anglais en lycée et ses cours tournent autour de l'amour, bien sûr. Mais elle est aussi traductrice, un métier plus glamour.
Elle est blonde, même si née châtain, jamais elle ne laissera apparaître l'ombre d'une racine. Elle est toujours bien habillée, offre les cadeaux juste comme il faut et recherche la perfection en toutes choses ...
Elle est tellement parfaite qu'on se croirait en présence d'une de ces Femmes de Stepford décrites par Ira Levin.
Elle est ....
Dans ce roman qui décrit son quotidien sur une semaine type, commençant un lundi, son jour préféré, on voit cette belle façade se craqueler puis se fissurer.
Jusqu'au quasi retournement de situation des dernières pages qui m'a glacée.
Un roman d'amour, mais pas que ...
Un premier roman à l'écriture précise et ciselée qui va au-delà de la simple description d'une femme active mais oisive, dont le seul but semble la possession de cet accessoire de premier choix qu'est son mari !
Un roman qui démarre gentil et qui vire rapidement caustique ... et à qui il manque très peu de chose pour virer thriller !
Un premier roman qui sera, j'espère, suivi de beaucoup d'autres ... je les attend déjà !
The wrong side of good-bye de Michael Connelly
(Sur un mauvais adieu en vf)
Où j'ai retrouvé Michael Connelly deux mois à peine après ma lecture de 'The late show', surtout pour me rassurer sur mes capacités à lire en anglais après avoir peiné sur un roman devenu classique.
J'ai retrouvé avec plaisir Harry Bosch, dans cet opus où il gagne vraiment ses galons d'inspecteur au Commissariat de police de San Fernando (SFPD, en vo).
Tout commence quand il reçoit un appel d'un magnat de l'industrie aéronautique, qui, sentant la mort approcher, désire savoir s'il n'a pas un héritier !
Sa famille l'a brutalement séparé de sa copine, enceinte, dans les années 50mais il n'a plus jamais eu de ses nouvelles ni de l'enfant éventuel.
Bosch mènera facilement une enquête assez complexe, enquête qui le replongera dans ses mauvais souvenirs du Vietnam, et ce sur son temps libre car sur son mi-temps au SFPD, la traque d'un violeur en série passe au premier plan.
Bref, un roman mené tambour battant, avec quelques trop rares apparitions de Maddie, et celles, que j'attendais de Michael Haller !
Bref, des retrouvailles avec ce héros que j'aime beaucoup tant et si bien que je me suis aussitôt plongée dans un autre !
A suivre bientôt !
Une soupe à la grenade de Marsha Mehran
Dans un tout petit village irlandais, en 1985, arrivent trois jeunes filles iraniennes qui ont fui la révolution islamique.
L'une est lycéenne, une est cuisinière, l'autre noie sa peur dans un travail acharné.
Un récit où vont se dévoiler peu à peu les secrets de chacune, un village où il faut du temps pou rêtre accepté, mais où la bienveillance et les bonnes gens permettent le partage ...
Une narration dont tous les chapitres sont séparés par les recettes de cuisine concoctées et servies par les trois sœurs, qui vont attirer les villageois alléchés par ces odeurs étranges et envoûtantes ...
Un roman découvert par hasard et dont je me suis régalée à tous les sens du terme !
Une auteur à la trajectoire tragique morte malheureusement bien trop tôt !
Feu de Maria Pourchet
Clément, quinquagénaire, cadre très supérieur d'une banque en mal de fonds propres, propriétaire d'un chien qu'il appelle 'papa'.
Laure, à l'aube de la quarantaine, mère de deux filles, prof de lettres à la fac de Cergy.
Elle doit organiser un colloque où il devrait intervenir.
Leur première rencontre est fade, et rien ne laisse supposer qu'une passion terrible va naître et saccager leurs deux existences.
Elle envie son ado de fille qui se révolte contre le patriarcat et la suprématie des stéréotypes masculins.
Il voit de moins en moins d'intérêt dans les guéguerres stériles des Comex de La Défense.
Un roman à deux voix sur l'attraction, sur la passion, sur des quotidiens très éloignés bouleversés simultanément.
Un roman dont chaque chapitre débute par les constantes physiques de Clément.
Un roman dont la fin m'a surprise, étonnée.
Une auteur que je découvre et dont je vais rechercher les autres productions.
Apologie de Socrate de Xénophon
Xénophon a été l'élève de Socrate.
Dans ce court texte, il décrit l'état d'esprit de son maître, pendant son procès et son exécution.
Il évoque notamment, le fait qu' il vaut mieux mourir avant que la sénilité ne gagne plutôt que d'échapper à l'exécution en s'humiliant face à la persécution injuste dont il est l'objet.
Socrate montre l'inanité des faits qui lui sont reprochés sans rejeter la sentence, ses juges l'ayant condamné à l'unanimité.
Un texte qui me donne envie de me plonger dans d'autres œuvres antiques.
A suivre, donc !
Le voyage de Pénélope – Une odyssée de la pensée de Marie Robert
Pénélope, tout juste trentenaire, vient de se séparer de son amoureux et de plaquer son job de juriste. Ses parents ne la reconnaissent pas et s'inquiètent, sa cousine et quasi jumelle, Cécile, lui diagnostique un burn-out.
Et personne ne comprend sa fuite pour la Grèce en plein mois de janvier !
D'autant plus qu'une fois arrivée là-bas, Pénélope, ne peut poursuivre son voyage pour Ithaque, les transports pouvant l'y amener étant en sommeil jusqu'au printemps ...
Mais P2nélope s'adapte, elle rencontre un jeune philosophe, devient serveuse dans un café et découvrant la philosophie socrato-platonicienne, se fait embarquer dans la mise au point d'un cursus européen d'initiation à la philo.
Et la voilà partie pour Cordoue, à la recherche d'un spécialiste d'Averroés, à Florence pour y traquer Machiavel _ mais y trouver Christine de Pisan, à Amsterdam sur les pas de Spinoza, puis à Berlin, avant de rentrer à Athènes où elle bouclera la boucle et ....
Une gentille initiation à la philosophie, à ses racines, et à son objet qui m'aurait bien dépatouillée si j'avais eu la chance de la lire avant de me frotter à cette discipline !
Entre manuel pour se sentir bien et initiation pédagogique, ce voyage de Pénélope est à mettre entre toutes les mains, et surtout celles des néo-lycéens !
1984 de George Orwell
Voilà ... j'ai enfin lu 1984 !
Je tournais autour depuis une trentaine d'années, sans jamais oser franchir le pas.
J'en connaissais la novlangue, les fake news, les corrections photographiques, auxquelles il était régulièrement fait référence dans les articles sur la langue de bois, la Russie de Staline ...
Ce que je n'imaginais pas c'était la capacité visionnaire de George Orwell, qui dès 1949 avait décrit les exactions soviétiques et maoïstes, la création de trois blocs (USA + UK, Europe + Russie et Chine + Asie-Pacifique) qui ne se faisaient plus la guerre qu'aux confins de leurs possessions respectives, les mensonges d'état (le peuple ne doit pas tout savoir et il est bon de l'endormir et de le surveiller)
Un roman qui m'a mise mal à l'aise notamment dans sa dernière partie où le éros est obligé de renoncer à son histoire, à ses souvenirs, à sa pensée pour glorifier la pensée unique à la gloire du pays et de son dirigeant.
Un roman dont je comprend la portée, mais un roman qui pour moi est davantage un pamphlet visionnaire qu'un véritable récit littéraire.
Je l'ai lu en VO, avec du mal au début pour en comprendre tous les mots inventés par l'auteur.
Je suis fière de l'avoir lu ... mais mal à l'aise !
La fille qu'on appelle de Tanguy Viel
Max Le Corre, un boxeur qui a connu son heure de gloire, est aujourd'hui le chauffeur de Quentin Le Bars, maire ministrable d'une ville portuaire.
Quand Laura, vingt ans, la fille de Max, revient au Bercail, il demande à son patron une faveur : trouver un logement pour sa fille.
Le Bars fera mieux : il trouvera aussi un job à Laura, hôtesse au casino de la Ville, appartenant à son ami Franck Bellec.
Un geste appuyé, et toléré, un engrenage subi, l'expression du pouvoir, la malédiction de choix passé ... Et la question centrale du consentement
Un roman qui déroule, sans fioritures, l'enchaînement des circonstances, la mise en place d'une emprise et d'une pression qui n'en pourra plus de devoir exploser.
J'ai découvert Tanguy Viel avec 'Article 353 du Code Civil' puis 'Insoupçonnable' qui m'avaient permis d'apprécier sa prose ciselée, efficace et économe.
Dans 'La fille qu'on appelle', au titre tellement moins explicite que dans sa version anglaise, on retrouve les mêmes qualités d'écriture, au service d'une situation où l'engrenage des faits ne peut qu'aboutir à cette conclusion malsaine.
Un très grand roman d'un auteur dont je vais m'empresser de lire les autres productions (d'ailleurs, j'ai déjà emprunté deux anciens romans à la médiathèque !)
