Missing : New York de Don Winslow
J'ai découvert Don Winslow l'été dernier avec La griffe du chien, une plongée dans le Mexique des narcos-trafiquants.
Là le héros, Frank Decker, démissionne de la police afin de retrouver une fillette disparue, dont il remontera la trace pas à pas.
Cette quête le conduira de Lincoln, la capitale du Nebraska jusqu'aux quartiers huppés de New York.
Bien écrit, distillant les infos au rythme de leur découverte par l'enquêteur solitaire, sans coup de théâtre invraisemblable, on suit ce héros patient mais résolu ...
A suivre ... car il est certain que je poursuivrai ma lecture des romans de cet auteur :)
L'odyssée d'Astérix de Albert Uderzo
Une odyssée qui n'a rien à voir avec celle d'Ulysse puisque la tâche à accomplir est de ramener de l'huile de roche de Mésopotamie en franchissant les blocus romains !
Panoramix n'en a plus une goutte et même s'il lui en faut une infime quantité, elle est strictement nécessaire à l'élaboration de la potion magique ...
Ils devront se méfier de Zérozérosix, druide ambulant et espion à la solde du romain Caïus Soutienmordicus (sosie de Bernard Blier) , qui les accompagnera dans leur périple où ils rencontreront les tribus rivales de Palestine et Mésopotamie (rien de nouveau sous le soleil) et quelques autres romains célèbres
Un opus qui m'a déçue, par manque de liant entre les différentes scènes ...
Dommage !
Loups solitaires de Serge Quadruppani
Je le sais bien pourtant que je trouve Serge Quadruppani bien meilleur traducteur qu'auteur ... mais je ne résiste jamais à l'appel de son nouveau roman que la médiathèque me propose si gentiment ...
Bref je me suis perdue dans l'histoire et les nombreux personnages que j'avais du mal à distinguer les uns des autres ... mais l^, pour le coup, je suis certaine que c'était fait exprès !
Qui aurait pu imaginer une guerre de services secrets au fin fond du plateau des Millevaches où rôde un loup solitaire qui aimerait bien rompre son jeûne avec de superbes gallinacées !
Entre membre des Forces Spéciales françaises en rupture de ban, général de gendarmerie aux charmes explicites, belle anglaise férue de nature, et drones animaliers, ce polar offre un melting-pot des plus embrouillés ...
Mais ... je suis certaine que je lirai son prochain livre ! cet auteur a quuelque chose d'addictif :)
Beauté fatale de Mona Chollet
Dans cet essai, Mona Chollet nous raconte l'asservissement volontaire des femmes soumises aux diktats de la mode, des représentations sociales et autres cultes de la minceur / maigreur.
Elle évoque ces soutien-gorge rembourrés pour fillettes, ces concours de mini miss perçus comme la clé qui les aidera - lus tard - à décrocher un job car elle connaîtront tous les codes , ces tournages en plein désert, sans qu'aucun point de restauration ne soit prévu : pas grave : personne ne mange ! ....
Au travers de l'étude de magazines : Marie-Claire, Elle, Vogue, Mona Chollet décortique les relations entretenues par la presse féminine avec le complexe des industries du luxe et des cosmétiques.
Elle analyse l'emprise insidieuse que cette presse exerce sur son lectorat avec la complicité de journalistes prescriptrices et lanceuses de tendances.
Edifiant !
Je me suis amusée à lire que Karl Lagerfeld avait été débouté par la Justice alors qu'il s'était estimé floué par H&M qui avait osé décliner dans toutes les tailles la collection de vêtements qu'il avait dessinée pour ce distributeur !
Suite à cette lecture, je me demande si les magazines de mode (composés à plus de 60 % de pages de pub) ne devraient pas être diffusés qu'auprès de publics avertis qui ne s'endetteront pas pour un parfum, une crème de perlinpinpin, un sac - un it-bag - ou des vêtements ...
et pour quoi pas les doter d'une couverture unie et banalisée portant la mention "peut nuire gravement à la santé (et à vos comptes bancaires)" .. .
Conclave de Robert Harris
Le pape vient de mourir.
Les cardinaux arrivent de tous les coins du monde pour élire le nouveau pape.
Dans le huis-clos de la Chapelle Sixtine, les alliances se forment, les complots se dévoilent et, petit à petit, le nom des véritables candidats potentiels émerge des scrutins successifs ...
Combien de tours de scrutin seront nécessaires avant la fumée blanche ? Seront-ils interrompus par une journée de méditation ?
... un roman au suspens bien mené et à la conclusion inattendue
La vie a parfois un goût de ristretto de Laurence Vivarès
Lucie, styliste de mode, quitte Paris sitôt son dernier défilé passé, pour 3 jours à Venise en pleine aqua alta, où elle compte exorciser son dernier amour.
Le premier soir, toute habillée de noir, elle croise Angelo, bel architecte ... combattra-t-elle le mal par le mal ?
Au hasard de tasses de café bien amer et de rencontres "magiques", une aveugle, un photographe, ... elle retrouvera son sourire perdu, la lumière et arrivera à recoloriser sa vie ...
Un roman cousu de gros fils blancs, tellement gros que la lecture en devenait pénible ... tous les clichés attendus étaient présents ... et se devinaient à l'avance !
Ce roman serait presque un guide de voyage pour touriste souhaitant échapper aux circuits touristiques habituels ...
Bref, même la rencontre avec l'auteur organisée par Babelio ne m'a pas convaincue !
Et il serait bien étonnant que je lise un autre roman de Laurence Vivarès !
Un souffle, une ombre de Christian CARAYON
Le 24 août 1980, dans la nuit qui suivit la fête annuelle de la base nautique, un drame atroce est survenu dans l'île du lac de Basse-Misère, près de la petite ville de Valdérieu dans le Tarn.
La région ne s'en est jamais vraiment remise. Un supposé coupable est sous les verrous.
34 ans plus tard, le narrateur, professeur d'histoire à la fac de Toulouse, reprend l'enquête dans le cadre d'une étude sur la mémoire des drames et leur influence sur les lieux et les survivants.
Entre rivalités universitaires, amours cassées, branlantes ou renaissantes, et recherche des familles des victimes, ce roman nous entraîne dans la touffeur d'une petite ville qui eut son heure de gloire et qui n'en peut plus de sombrer ...
Un roman qui peine à trouver son rythme et à tenir la distance, entre flash-backs et narration du présent, entre reconstitution minutieuse de la journée du drame, mouvements des protagonistes et questionnements sur les morts étranges qui ont émaillé la région ces dernières années.
Un auteur à suivre, s'il arrive à concentrer ses récits pour les rendre plus efficaces.
L'enfant perdue de Elena Ferrante (T4)
Avec ce dernier volume, Elena Ferrante clôt la tétralogie de L'amie prodigieuse qui suit tout au long de leurs vies l'amitié de deux fillettes, du Naples pauvre des années 50, Elena Greeco et Lila Cerrulli .
Ce quatrième ouvrage s'ouvre sur Elena qui a finalement quitté Pietro, son mari, pour aller vivre à Naples avec Nino.
Ses retrouvailles avec Lila, leur amitié passionnelle, leur emprise réciproque reprendront de plus belle et gagneront mêmeleurs enfants.
De choix en désillusions, de gloires en abandons, ce roman reprend tous les thèmes évoqués dans les précédents, en les renforçant à l'approche de la maturité puis de la vieillesse.
A l'heure des mani pulite la gloire et la main-mise des caïds mafieux n'est plus ce qu'elle était, et les règlements de compte modifient les rapports de forces du quartier ...
On verra même, à l'orée des années 2000, l'un des protagonistes s'engager dans la politique parlementaire.
60 ans de l'histoire contemporaine de l'Italie auront donc défilé au fil de l'amitié de Lila et Elena ...
Une saga que je suis contente d'avoir lue, même si les protagonistes m'ont régulièrement agacée par leurs choix, leurs non-choix, leur inertie, leur refus d'abandonner les carcans de leur quartier. Ce dernier tome a par ailleurs quelques longueurs et manque de profondeur sur les sujets majeurs qui ont frappé l'Italie dans le dernier quart du XXème siècle : mani pulite, les brigades rouges, les crises politiques ...
Pour une vision beaucoup plus approfondie de cette période italienne, j'ai bien plus apprécié 'Nos meilleures années' le film de Marco Tullo Giordana :)
Tenebra roma de Donato Carrisi
Un problème affecte trois des centrales électriques alimentant la ville de Rome. Pour soulager le quatrième et réparer en toute tranquillité les liaisons défaillantes, Rome va être plongée dans le noir pendant 24 heures, en cette fin novembre pluvieuse où le Tibre est à deux doigts de sortir de son lit.
Mais sans électricité, c'est beaucoup plus que la lumière qui va s'interrompre : internet, la télé, la radio, les frigos le chauffage, les feux de signalisation ... mais aussi les secours, la surveillance, la police qui se retrouve travailler à l'ancienne ...
Mais cette nuit noire, n'est-elle pas aussi l'éclipse annoncée dans les prédictions de fin du monde ....
Des meurtres rituels, un enquêteur ecclésiastique amnésique, un enfant disparu 9 ans plus tôt, un policier bizarre et une spécialiste de scènes de crime sont les protagonistes de ce roman qui nous entraîne dans une Rome inquiétante, plus vraie que nature ...
Je ne connaissais pas encore cet auteur dont je vais rapidement lire d'autres opus !
A lire !
Le paradoxe d'Anderson de Pascal MANOUKIAN
Tout comme Gérard Mordillat a écrit sur la misère des ouvriers du Nord autour de la fermeture d'une usine sidérurgique dans "Les vivants et les morts", comme Pascal Dessaint a évoqué la misère d'une ville du Nord dans l'univers pollué des ruines d'une usine dans "Les derniers jours d'un homme", Pascal Manoukian dresse ici le portrait d'une ville en sursis, une cité de l'Oise.
Les pères ont vendu leur terre pour assurer à leurs enfants un avenir meilleur à l'usine de verre qui embaucha à tour de bras ... cette usine qui aujourd'hui envisage de délocaliser sa production vers des lieux où les coûts de main d'œuvre sont plus bas, si bas, trop bas ...
Et lorsque cela survient quelques jours à peine après que l'usine textile qui employait les femmes a elle aussi choisi d'alléger ses charges ...
Quel avenir ?
Bref un roman pas très rose qui montre la vie qu'on ne voit jamais, qu'on ne montre qu'aux moments de révolte de ceux qui, ayant déjà tout perdu, n'ont plus rien à perdre ...
Un roman qui prend aux tripes !
Merci à la Fondation Orange et aux éditions du Seuil pour m'avoir adressé cet ouvrage.