romans asiatiques (hors japonais)
Descendants - l'île de l'oubli de Melissa de la Cruz
Le challenge Globe Trotter qui, pour les bonus de juillet, me demande de lire un livre d'un auteur d'un pays commençant par P, et/ou d'un pays dont le drapeau contient du bleu tout en me permettant d'avancer dans ce tour du monde en lisant une nationalité encore jamais lue.
Cett lecture m'a permis de cocher ces trois cases !
Une première !
Tout en m'offrant une lecture pétillante et divertissante, idéale pour une journée de déplacement !
Une vingtaine d'années plus tôt, les "méchants" des contes de fées ont été exilés par La Bête du Royaume d'Auradon vers l'île de l'oubli, permettant ainsi aux gentils héros de vivre en paix dans les différents royaumes, en compagnie de leurs gentils compagnons, souris, nains et autres.
Cruella d'Enfer, Maléfique, la Méchante Reine, Jafar vivent donc dans cette île prison, avec leurs enfants pour souffre-douleur.
Carlos, le fils de Cruella, bidouilleur d'enfer, Jay, le fils de Jaafar aux poches pleines de menus larcins, Mal, la fille de Maléfique, toujours partante pour un mauvais coup, et Evie, la plus jolie dit l miroir, décident de partir explorer l'île à la recherche du château maudit où sont enfermés les clés de la magie et des sortilèges ...
Des personnages attachants, la face B des contes de fées qui prend vie dans ce roman d'aventures ...
J'ai téléchargé les trois tomes suivants ...
A suivre donc très bientôt !
Une enquête de l'inspecteur Chen : Amour, meurtre et pandémie de Qiu Xiaolong
Lu en parallèle du Journal d'Agnès Buzyn (mais je n'aurais pas dû !) ce roman met en scène l'Inspecteur Chen, à Shanghai, au moment de la pandémie de COVID, quand la Chine ne savait pas encore très bien ce qui se passait à Wuhan et que des "gardes blancs" garantissaient la politique du Zéro-COVID !
Toujours en convalescence (forcée, une mise à l'écart plutôt) l'Inspecteur Chen est contacté par Hou, le représentant local du parti pour enquêter sur trois meurtres qui viennent d'avoir lieu à proximité de l'hôpital local. Un sérial killer ? Des copycats ?
Sous le feu des caméras de surveillance traquant les cas-contacts coupées à des mails exigeant des tests, Chen et sa fidèle secrétaire résoudront les trois meurtres tout en réunissant une task-force secrète visant à partager "Le dossier Wuhan", récit des horreurs par temps de COVID !
Ce document, évoqué dans le Journal d'Agnès Buzyn, est le récit de la progression de la maladie, des atrocités, des malades refusés à l'hôpital surchargé, des gens emmurés pour qu'ils ne sortent pas de chez eux et qui y meurent de faim ... Bref, les horreurs de la politique Zéro-COVID que dénonce l'auteur en montrant comment son héros a pu traduire et faire fuiter ce rapport hors de Chine.
Un roman entre polar classique et document d'actualité sur la Chine d'aujourd'hui, entre corruption et volonté de se montrer irréprochable alors que la façade se lézarde de plus en plus ...
Un auteur qui dévoile dans ce roman, un autre chapitre de l'évolution de la Chine contemporaine.
Les enfants des riches de Wu Xiaole
Quand Chen Yunxian a épousé Dingguo, le frère de sa meilleure amie de fac, elle pensait avoir une vie facile, à l'abri du besoin et qu'elle pourrait tout offrir à ses enfants.
Elle a arrêté ses études, s'est occupée de la mère de Dingguo pendant sa longue maladie et après son décès, ils ont appris que son beau-père ait fait de mauvais placements et ne pourrait donc pas leur céder le bel appartement dans un quartier côté qu'il leur avait fait miroiter.
Elle a trouvé un travail sous les ordres d'une chef tyrannique et s'est résolue à inscrire leur fils, Peichen, dans une maternelle publique.
Mais, lors de la fête d'anniversaire du fils du patron de Dingguo, les deux enfants sont devenus inséparables et, pour favoriser cette amitié, le patron a offert de payer les frais de scolarité de Peichen, pour compenser la non augmentation de salaire de Dingguo.
Et le doigt était pris dans l'engrenage, tout comme Yunxian dans les griffes des mères de l'association de parents d'élèves ...
Avec le salaire de Dingguo, son travail, elle ne peut concurrencer l'implication permanente auprès des institutrices ; leurs salaires moins élevés ne permettent pas d'offrir iPad et fêtes d'anniversaire grandioses à leur rejeton et que dire des vêtements et maroquinerie de luxe, séjours à l'étranger et déjeuners dans des restaurants hors de prix ...
Un roman où la tension monte peu à peu jusqu'à ce que le mini-drame éclate et que le rideau déchiré montre que la vie n'est pas toujours ce qu'on en montre.
Un thriller domestique comme j'en ai rarement lu.
Une belle découverte !
Un dîner chez Min de Qiu Xiaolong
Où j'ai retrouvé avec plaisir l'Inspecteur Chen, mis en congé après avoir déplu au régime.
Il n'a plus le droit d'enquêter officiellement mais accepte de donner un coup de main au Vieux Chasseur pour défendre Min, une organisatrice de dîners fins pour "gros sous", accusée (injustement ?) d'avoir assassiné son employée qui voulait la quitter pour fonder sa propre entreprise.
Cette affaire rappelle à Chen une des enquêtes du juge Ti racontée par Van Gülick.
Aidée par sa nouvelle secrétaire, une jeune fille très dégourdie, Chen va mener de pair l'enquête sur Min et la rédaction d'une nouvelle enquête du juge Ti (parue récemment sous le titre Une enquête du vénérable juge Ti)
Un roman tout en nuances où Qiu Xiaolong continue de pointer du stylo les dérives de la Chine d'aujourd'hui, les disparités sociales, l'urbanisation et la boboïsation, et l'argent qui coule à flot dans les hautes sphères.
Son dernier opus qui traite de la Chine sous pandémie COVID m'attend déjà ... Je vais m'y plonger rapidement
A suivre donc !
Pluie de Kim Chew NG
La vie est rude à l'orée de la jungle malaisienne, comme le montre ce roman en huit tableaux, d'époques et de contextes différents mais tous ancrés dans ce coin de jungle dominée par la forêt d'hévéas, les tigres qui rôdent, les insectes qui pullulent, la rivière qui enfle, les milices qui patrouillent.
Fuyant l'avancée japonaise, une famille de migrants chinois s'y est installée vivotant de la récolte de sève d'hévéa, emportée au village sur un vélo hors d'âge.
La pluie d'une mousson incessante fait gonfler les ruisseaux et impose aux animaux de quitter les forêts ... et la pire crainte de la mère se produit quand une tigresse affamée emporte un enfant.
Il y est aussi question d'une pirogue ancestrale trouvée sous les combles de la maison et qui ne voguera que dans l'un des tableaux ...
Un roman oppressant, entre conditions climatiques, escarmouches meurtrières entres forces japonaises, guérilla communiste et restes de colonialisme britannique
Un roman qui a reçu cette année le prix Emile Guimet
Neige de Pema Tseden
Le mois dernier, j'étais partie en Mongolie, avec Ciel bleu.
Je suis revenue sur les hauts plateaux avec ce recueil de nouvelles de Pema Tseden.
Sept nouvelles qui évoquent tour à tour la vie aventureuse d'un moine défroqué, des éleveurs de moutons sur les hauts plateaux, les retrouvailles de camarades d'école ...
Et le choc ressenti par un touriste américain, venu chercher la paix, et découvrant, en Une du journal local, la photo d'un avion s'encastrant dans le World Trade Center.
Un recueil dépaysant qui donne à voir, par petites touches et sans polémique la main-mise de la Chine sur le Tibet.
Une belle découverte
et ... un nouveau pays à mon actif dans le Challenge Globetrotter
Une enquête du vénérable juge Ti par Qiu Xiaolong
Dans ce roman Qiu Xiaolong a délaissé l'inspecteur Chen pour remonter le temps et nosu offrir sa version d'une des enquêtes du juge Ti, basée sur un des faits divers les plus célèvres de la Chine du XIème siècle.
Une poétesse-courtisane célèbre, Xuanji, a été accusée du meurtre de sa servante. Une première sentence a été exécutée par un juge local ; la belle dame s'est vue rouée de coups pendant l'audience où elle avait avoué le meurtre, mais après avoir proposé une autre version du drame, elle est emprisonnée dans l'attente d'un éclaircissement de la situation.
De passage dans la région, le juge Ti et son fidèle domestique essaieront de découvrir les ressorts cachés de l'affaire, en laissant de côté le renard magique qui semble terroriser les campagnards.
Un roman assez alambiqué, où de nombreuses caractéristiques de Chen sont attribuées au juge Ti : la passion pour la poésie, pour la poésie amoureuse : ici se croisent les poèmes de Xuangi et de son amant Wei, mais un roman que j'ai trouvé un peu long bien qu'il ne fasse que 138 pages !
Le dernier roman de l'auteur m'attend dans ma liseuse ... je m'y plonge bientôt !
Bangkok déluge de Pitchaya Sudbanthad
Dans ce premier roman, l'écrivain thaïlandais Pitchaya Sudbanthad, nous entraîne à Bangkok, dont il va nous montrer les évolutions de la fin du XIXème siècle à la fin du XXIème, en compagnie de quelques personnages dont les récits vont s'entrecroisent, voire se mélanger au fur et à mesure du déroulement du récit
Située au bord du fleuve Chao Phraya, Bangkok en subit les caprices et notamment les inondations qui l'a ravagent et dont la violence s'accroît avec la bétonnisation endiablée de ces dernières décennies.
il évoque les ravages causés à l'une de ses héroïnes par la répression sanglante des émeutes étudiantes des années 70, tandis que certains militaires se sont de faits une virginité au Japon ...
Il nous ramène dans le quotidien de missionnaires américains qui devaient gérer la pénurie de médicaments et de matériel pédagogique et religieux, soumis au recrutement de nouvelles ouailles
il nous parle de la faune est de la Dolores locale, avec quelques anecdotes sur la disparition progressive des animaux, éléphants, oiseaux et serpents, qui ont peuplé les bords du fleuve et dont seuls les derniers sont toujours là
il évoque également ceux qui ont ruiné pays, pour s'en libérer ou pour avoir une meilleure vie loin de leurs origines, avec sur leurs épaules le poids d'avoir abandonné pleurs parents et leurs ancêtres
Un roman choral qui donne à voir des aspects de la vie quotidienne, qui partage les odeurs, la nourriture, les usages ...
Un roman dépaysant
Un auteur dont j'espère découvrir d'autres productions
Requiem pour Alain Gerbault de Luis Cardoso
Catarina a grandi à Batavia (aujourd’hui Djakarta), dans l’attente du Prince charmant.
Fille de commerçants, d’un père chinois et de mère européenne. Elle a été éduquée à l’européenne, apprenant à parler les langues étrangères, à jouer du piano et à lire les classiques.
Elle trouva son fiancé sous la forme d’un visiteur de son père, Alberto Sacramento Monteiro, capitaine du port de Dill, qui lui offrit un chat et entra en affaires avec son père, tous deux se partageant l’exploitation d’une plantation de café,
Mais la récolte fut mauvaise, le beau capitaine ne revenait pas et Catarina embarqua sur un cargo hollandais pour le retrouver, emportant dans sa valise un exemplaire du livre d’Alain Gerbault : ‘A la poursuite du soleil’
Elle s’installa chez Alberto, absent, y pris ses aises, découvrit la ville et ses habitants truculents et lorsque son fiancé arriva, il la gratifia d’un « Tu n’aurais jamais dû venir ! » puis sans passer par la case mariage, prit sa nuit de noces, où un fils fut conçu !
Et repartant comme il était apparu, il laissa Catarina gérer la Fazenda Sacromonte, la plantation de café.
Mais, fidèle à la tradition qu’il avait initié, tous les amants de Catarina lui offriront un chat portant leur nom !
Un jour Alain Gerbault arrivera enfin à accoster à Dill. Catarina l’hébergera quelques jours chez elle, discutant des heures entières de ses voyages, de ses aventures … Malade, il sera transféré à à l’hôpital de la ville où il sera terrassé par la malaria. Catarina sera justement à l’hôpital lorsque sa maison sera détruite par un incendie qui emportera tous ses chats
Auto-proclamée exécuteur testamentaire d’Alain Gerbault, Catarina déploiera toute son habileté pour que son vœu d’être inhumé en mer soit respecté.
Un roman foisonnant sur la vie dans cette île du Pacifique où anciens colons européens, portugais et néerlandais, se voient peu à peu supplantés par les marchands japonais en mode de conquête pacifique dans ces années précédant la seconde guerre mondiale.
em de Kim THÚY
J'ai découvert Kiim THÚY avec son deuxième roman Màn puis avec Rù, tous deux empruntés à la médiathèque et que j'avais beaucoup appréciés.
Alors quand Babelio m'a proposé de recevoir son dernier opus, en préalable à une rencontre avec l'auteur (en zoom, le 17 mars prochain), je n'ai pas hésité une seconde, et j'ai eu la chance d'être sélectionnée !
Dans em, l'auteur nous transporte au Vietnam, au temps de la colonisation française de l'indochine quand les colons y plantèrent les hévéas nécessaires à l'industrie du pneu. Pour exploiter ces plantations, ils utilisaient de la main d'eouvre bon marché, coolies venus d'Inde ou de Chine envoyés aux Antilles ou en Amérique et coolies vietnamiens exploités à domicile.
D'une histoire d'amour entre Alexandre, un planteur et Maï, la servante, nait Tam qui échappe miraculeusement, grâce à sa nourrice, au massacre de ses parents et à l'incendie de la plantation.
Réfugiées à My Lai, puis à Saigon, elles se retrouvent malheureusement à My lai, lors du massacre qui a rendu ce village sinistrement célèbre.
D'autres personnages arriveront et contribueront à donner un condensé, un concentré de l'histoire du Viet Nam au XXème siècle.
En chapitres courts, Kim THÚY, dans ce très (beaucoup trop) court roman arrive à nous montrer la résilience de ces personnes qui déracinées, meurtries, blessées, ont fait face, ont réinventé leurs vies, à l'autre bout du globe créant une diaspora unie qui a créé des entreeprises tentaculaires à échelle humaine.
Qui aurait pu imaginer qu'une petite boutique californienne serait devenue le point fondateur du réseau mondial des manucures vietnamiennes ?
Par petites touches, avec lucidité, frachise et factuellement, nous suivons tour à tour ces orphelins qui sont devenus voyageurs internationaux et qui se croisent, se connaissent et se reconnaissent.
Un roman incontournabe.
Une auteur majeure.