romans japonais
Sémi d'Aki Shimazaki
Lorsque son épouse a commencé à donner des signes certains d'atteinte de la maladie d'Alzheimer, à 70 ans à peine, Tetsuo a choisi d'emménager avec elle dans une maison de retraite où ils coulent des jours paisibles et heureux, avec, la visite régulière de leurs enfants et petits-enfants.
Jusqu'au moment où l'esprit de Fujiko régresse necore et où elle ne souhaite plus partager son lit car ils ne sont pas encore mariés.
D'autres événements, plus sensibles remontent à sa mémoire à l'occasion d'un concert et Tetsuo découvrira le secret qu'elle lui avait toujours caché
Un roman tout en finesse, tout en nuances, sur la tendresse qui unit ce couple pour qui la vie n'a pourtant pas été toute lisse, pas aussi tranquille qu'ils en ont donné l'air et comment l'époux compose avec la dégradation de sa femme qu'il accompagne sans s'emporter lorsque la maladie modifie ses agissements.
Comme à son habitude, Aki Shimazaki enveloppe ses personnages d'une grande tendresse et sa plume fine et habile décrit les comportements, donne à voir la vie quotidienne, les interactions familiales et conjugales.
Une auteur que j'apprécie de plus en plus ...
Suisen d'Aki Shimazaki
Nouveau roman issu de la pentalogie L'ombre du chardon, où j'ai retrouvé un des protagonistes d'Azami, Goro, lu plus tôt ce mois-ci.
PDG de l'entreprise de spiritueux fondée par son grand-père et développée par son père, Goro est un macho prétentieux, ne sacrifiant rien à ses plaisirs et régentant (ou du moins le croit-il) tout ce qui l'entoure.
Son enfance fut douloureuse, avec le décès de sa mère quand il n'avait que 3 ans, le remariage de son père et la naissance d'une petite sœur bien plus gracieuse et plus brillante.
Aujourd'hui PDG d'une entreprise renommée, il a deux maîtresses (dont une actrice en vue), une femme qui lui prépare ses plats préférés même quand il rentre au milieu de la nuit et des enfants bien élevés qui répondent à ses directives ...
Mais tout se grippe d'un coup : sa maîtresse en titre le rejette au profit d'un homme simple, sa belle-mère offre ses parts de la société à son gendre, sa femme demande le divorce.
Un retour sur soi, la désillusion d'un homme qui découvre que ce qu'il tenait pour acquis n'existait que dans son imagination ! Quel ébranlement de découvrir cela à 50 ans ...
Comme à son habitude, Aki Shimazaki nous offre un roman tout en douceur, malgré la brutalité du personnage, dont la carapace s'effrite au fil des abandons qui le frappent.
Portrait d'un homme qui tombe, ce roman est un incontournable !
Azami d'Aki Shimazaki
J'ai retrouvé avec un très grand plaisir la prose si douce, si tendre d'Aki Shimazaki avec ce premier roman de la pentalogie L'ombre du chardon, où j'ai retrouvé les protagonistes de Hôzuki, Fuki-no-tô et Maïmaï (pour une fois, je ne lis pas ces romans dans l'ordre, mais cela n'a pas grande importance).
Mitsuo Kawano croise par hasard un ancien copain d'école devenu président d'une importante compagnie. Ce dernier l'invite dans un club très sélect, où officie, une autre de leur camarade d'école, Mitsuko, le premier amour de Mitsuo, devenue entraîneuse. Mitsuo l'avait alors surnommée Azami, fleur de chardon, dans son journal intime d'adolescent ...
Atsuko, l'épouse de Mitsuo (qu'on retrouvera dans Fuki-no-tô) commence à tester la vie à la campagne. Mitsuo se sent seul, il retrouve par hasard Mitsuko dans le café où elle officie en semaine comme serveuse et entame une relation sexuelle avec elle.
Une histoire pour concrétiser celle qui ne fut pas après le départ de Mitsuko de leur école....
Un roman où les traces de l'enfance perdurent, tant côté amour que sur le côté inimitiés et jalousies.
Un roman qui montre la construction des décisions qui impactent le cours des vies, et dont les romans suivants montrent l'aboutissement.
Un roman délicat, une écriture sensible, un auteur dont il me tarde de découvrir les prochaines productions.
Bref, un excellent moment de lecture et je ne vais pas trop tarder pour me plonger dans le dernier roman de cette pentalogie qu'il me reste à lire !
Yamabuki d'Aki Shimazaki
Avec ce roman, Ali Shimazaki clôt le cycle 'Au cœur du Yamato'.
On y fait la connaissance de Aiko Toda, qui alors qu'elle divorçait d'un mariage arrangé, elle a rencontré dans un train un jeune homme.
Coup de foudre réciproque entre la jeune femme et le cadre de l'entreprise Goshima, et cela fait maintenant plus de cinquante ans que leurs vies s'écoulent côte a côte.
Comme les autres romans du cycle, celui ci est empreint d'une grande douceur.
Vieux couple toujours amoureux, qui a partagé tant de choses et qui,se protègent l'un l'autre dans l'arrivée du grand âge.
Un nouveau roman de l'auteur vient de paraître. Je ne vais pas tarder à m'y plonger.
Au cœur du Yamato 4 – Tsukushi d'Aki Shimazaki
Dans ce quatrième volet du cycle de Yamato, on retrouve Yûko, la belle et jeune réceptionniste de la firme Goshima, dont Takashi Aoki était tombé amoureux dans le 1er tome du cycle.
Yûko, suite aux différentes pressions de sa famille, avait renoncé à cet amour réciproque pour épouser le fils du directeur de la banque Sumida, actionnaire principal de Goshima ...
Elle a eu une fille, Mitsuba, de sa liaison avec Takashi Aoki, mais son mari l'a toujours considérée comme sa propre fille.
Le jour de la fête des 13 ans de sa fille, Yûko trouve une jolie boîte d'allumettes, publicité d'un bar ...
Tout doucement, comme dans ses autres romans, Aki Shimazaki va nous dévoiler les secrets de ce couple, les souvenirs de Yûko qui remontent à la surface à l'occasion d'un voyage où elle croise un ancien cadre de chez Goshima.
Avec douceur, tendresse, presque sans un bruit, les vies se déroulent, se croisent, se mêlent et s'entrecroisent au fil de ces quatre (et bientôt) cinq romans que j'aimerais voir durer bien plus longtemps ...
Yûko et Takashi se reverront-ils dans le dernier tome ?
A suivre ...
Tant que le café est encore chaud de Toshikazu KAWAGUCHI
Le café Funiculi Funicula de Tokyo a une réputation étrange : il permettrait de voyager dans le temps.
Mais ce voyage est soumis a tellement de conditions et a fait tant de frustrés que cette réputation n'est plus qu'une légende urbaine ...
Alors qu'il faut simplement respecter quelques règles :
- il faut boire le café tant qu'il est encore chaud à défaut de rester coincé quelque part, ou de devenir un fantôme
- il faut que la personne qu'on souhaite rencontrer soit déjà venue dans ce café
- on ne peut pas changer le futur
- une seule table permet ce voyage, mais on ne peut s'y asseoir que quand elle est libre, or une femme y est toujours attablée !
Dans ce récit émouvant quatre femmes vont tenter l'expérience.
Chacune dans un but différent, mais chacune trouvera dans cette expérience la paix qu'elle recherchait
Un roman bien trop court, j'aurais ailé rester bien plus longtemps dans ce café où les blessures des différents personnages apparaissaient peu à peu, par petites touches, avec une pudeur digne d'Aki Shimazaki ou Ito Ogawa.
La belle découverte d'un nouvel auteur japonais dont je vais suivre les prochaines traductions
Au cœur du Yamato 3 – Tonbo d'Aki Shimazaki
Après Mitsuba et Zakuro, je poursuis ma lecture des romans du cycle du Yamato d'Aki Shimazaki.
Celui-ci est plus directement centré sur les blessure d'enfance, sur la prose en compte par des enfants des actes de leurs pères , quelque répréhensibles ou désespérés qu'ils aient été.
On y retrouve des personnages croisés dans les volumes précédents et qui traversent celui-ci comme Monsieur M, ou qui en sont le personnage principal, comme Nobu, déjà croisé dans Mitsuba, où il était un collègue de Takashi Aoki.
Ce roman nous plonge également dans le système éducatif japonais, où, en complément des écoles 'officielles, de nombreuses officines préparent les élèves aux examens nationaux, en complétant le cursus principal de cours de musique ou d'ancrage traditionnel.
Comme à son habitude, Aki Shimazaki nous gratifie d'une plume précise, ciselée où les sentiments sont décrits avec pudeur, et où les actions d'aujourd'hui portent toujours le souvenir du passé.
Je me régale à la lecture de ces romans que je savoure chaque mois, m'interdisant de les lire plus rapidement pour avoir le plaisir de les faire durer.
A suivre, donc, le mois prochain !
Au coeur du Yamato 2 - Zakuro (grenade) d'Aki Shimazaki
Deuxième volet du cycle 'Au cœur du Yamato', Zakuro est centré sur Tsuyoshi Toda, un des responsables de l'entreprise Goshima de Tokyo, où travaillait Takashi Aoki dans le volume précédent du cycle. On apprend notamment que Tsuyoshi Toda avait été un farouche défenseur de la prise en charge par l'entreprise des frais d'études de Takashi suite au décès de son père. Mais là s'arrêtent les liens avec Mitsuba.
Le cœur de Zakuro concerne les relations entre Tsuyoshi Toda et son père. Ce dernier, envoyé en Mandchourie puis fait prisonnier en Sibérie pendant la seconde guerre mondiale, n'en est jamais revenu. Son épouse est persuadée qu'il est toujours vivant mais il n'a jamais donné signe de vie, ni n'a figuré sur les listes de japonais morts en Russie ...
Zakuro a interrompu ses études pour prendre en charge sa mère et ses jeunes frères et sœurs et, par un travail acharné est arrivé à un poste de responsabilités, s'est marié mais n'a pas eu d'enfants.
Et un beau jour, il apprend qu'un de ses amis a cru reconnaître son père à Los Angeles !
Les retrouvailles du père et du fils seront émouvantes, et c'est par une longue lettre que le père donnera les raison s de son silence et de sa non-réapparition.
Un roman tout d'émotion contenue, où on découvre par petites touches les rigueurs de la vie japonaise dans les années 40 à 70.
Aki Shimazaki déploie son immense talent dans la description de la vie des familles, de sacrifices filiaux, en espoirs maternels
Ce second volume confirme le précédent et me donne envie de découvrir rapidement le tome suivant :)
A suivre, donc !
Mitsuba (cycle Au coeur du Yamato 1) d'Aki Shimazaki
J'ai mis la main récemment sur les cinq volumes du Cycle 'Au cœur du Yamato' d'Aki Shimazaki qui commence par Mitsuba (trèfle).
Dans ce court roman qui se situe au début des années 80, Aki Shimazaki nous raconte la vie de Takashi Aoki, employé modèle de la compagnie Goshima de Tokyo, où son propre père s'est épuisé.
Corvéable à merci comme tous les jeunes gens à potentiel, il est régulièrement réquisitionné le week-end pour accompagner des visiteurs étrangers dans la découverte du Japon, ses compétences linguistiques étant très appréciées. On lui a même promis un poste d'attaché commercial à Paris ...
Il tombe amoureux de Yûko Tanase, la belle et jeune réceptionniste. Ils se retrouvent dans un café après leurs cours de français et tombent amoureux, envisagent le mariage ...
Mais le fils du banquier et principal financier de la firme Goshima a des vues sur Yûko ...
Dans son style toujours simple et précis, avec peu de mots, Aki Shimazaki nous montre ici la fêlure qui s'élargit peu à peu entre l'attachement de Takashi à son employeur et ses sentiments amoureux, le besoin d'équilibre entre vies personnelle et professionnelle, si évident pour nous mais totalement impensable dans le Japon des années 80.
Dans un Japon encore bien féodal, l'assujetissement des employés est de mise, et la prise d'indépendance ne se peut que par une rupture brutale.
La conclusion de ce roman, située quelques années plus tard, montre l'évolution de Takashi ...
Ce premier volume d'une pentalogie, m'a donnée envie de me plonger rapidement dans le tome suivant :)
A suivre, donc !
Hôzuki d'Aki Shimazaki
Hôsuki, en japonais, c'est le physalis, l'amour en cage aux baies orange vif enchassées dans une coque transparente.
Une branche portant deux de ses baies était posée sur le bébé que Mitsuko a trouvé dans le casier de consigne d'une gare. Bébé qu'elle a gardé, fait enregistre comme le sien et qu'elle élève depuis 7 ans.
Propriétaire d'une boutique de livres d'occasion, elle supplémente ses revenus en étant hôtesse dans un bar un soir par semaine.
Un jour, elle reçoit la visite de la femme d'un diplomate venant lui acheter des livres de philosophie pour son mari, en poste en Allemagne et qu'elle va rejoindre bientôt.
L'amitié entre leurs enfants incitera la cliente a ouvrir son cœur et à dévoiler ses secrets.
Comme dans ses précédents romans, j'ai aimé retrouver la douceur de l'écriture et des situations dépeintes par Aki Shimazaki. Factuelle, avec des touches sensibles elle nous décrit l'amitié naissante entre les deux enfants et le rapprochement imperceptible entre ces deux femmes que tous sépare.
Un roman délicat, une écriture sensible, un auteur dont il me tarde de découvrir les prochaines productions.
Bref, un excellent moment de lecture :)