romans espagnols ou portugais
Les pigeons de Paris de Victor del Arbol
Un vieil homme vit seul sous la chaleur accablante de l'été espagnol.
Il se souvient des silences, des interdits
Mais aussi du bien qu'apportaient l'été les familles de retour de France, les jeunes filles plus libres, leurs parents plus riches et Clio celle qui faisait battre son cœur, et lui lisait des pages de ce petit livre 'Les pigeons de Paris'
Clio qui l'a un jour convié à aller la revoir à Paris, Clio malade, mais qui lui a offert non seulement ce voyage exceptionnel, ce livre mais aussi son héritage.
Héritage contesté par ses enfants ...
En quelques pages, Victor del Arbol nous donne à lire la vie de cet homme pauvre, humble, qui se suffisait d'un quignon de pin et de quelques noix, qui a traversé le siècle comme une ombre, dans la chaleur étouffante d'un village à l'abandon.
Un court roman poignant, tellement différent des romans noirs habituels de l'auteur.
La face nord du coeur de Dolores Redondo
Oh que je me régale à chaque lecture d'un roman de Dolores Redondo ...
Les pages défilent et bien que j'aimerais passer davantage de temps avec les personnages, je ne résiste par à l'appel du récit pour en connaître la suite ...
Dans ce dernier opus, on retrouve Amaia Salazar, héroïne de la trilogie du Baztan, mais quelques années lus tôt, alors qu'en stage au FBI avec d'autres policiers européens elle est intégrée dans une des équipes de cette prestigieuse agence à la demande de Aloysus Dupree.
Un mystérieux assassin prédateur assassine des familles survivantes de catastrophes naturelles : tornades, violents orages, impunément.
Mais c'est un petit garçon, témoin malgré lui de l'arrivée du tueur dans une ferme après le passage d'une tornade, qui incitera la police à mener l'enquête, et à découvrir d'autres cas, au quatre coins du pays .
L'ouragan Katrina s'annonce au large de la Louisiane, nouvelle occasion pour le tueur.
Dans une ambiance apocalyptique, en compagnie d'une équipe réduite et de policiers locaux, Amaia et Dupree, suivront les traces et trouveront de nouveaux indices, tout en pistant les responsables d'enlèvement de jeunes filles.
Entre sorcellerie et vaudou, intuition et empathie, j'ai été captivée par ce roman, par les descriptions vivantes de La Nouvelle Orléans subissant inexorablement la montée des eaux.
Un roman qui m'a bien entendu remis en mémoire l'œuvre de James Lee Burke.
Un roman qui donne de nouvelles clés sur l'enfance d'Amaia et qui explique les liens noués avec Dupree, présents en filigrane dans la trilogie du Baztan.
Un excellent roman !
... Et maintenant, j'attends les nouvelles productions de l'auteur !
Tout cela je te le donnerai de Dolores Redondo
Il est des livres qui se lisent tout seuls ...
L'écriture est fluide, le récit captivant, le suspense bien dosé et ce n'est que lorsqu'on le pose, terminé, qu'on se rend compte qu'on a dévoré les plus de 700 pages en deux jours.
Ce fut le cas avec ce roman de Dolores Redondo, que je retrouve, six mois après avoir tant apprécié la trilogie du Baztan.
C'est avec un tout autre personnage et dans une autre région espagnole qu'elle nous conduit avec ce roman.
Manuel Ortigosa, écrivain madrilène, est en train de rédiger les derniers chapitres de son nouveau roman quand deux policiers sonnent à sa porte et lui annoncent la mort de son mari dans un accident en Galice. Manuel a des peines à le croire, Alvaro était en déplacement professionnel à Barcelone. Et quand les policiers précisent que la famille a reconnu le corps, c'est la surprise : jamais Alvaro ne parlait d'eux, au point qua Manuel le croyait orphelin, comme lui.
Il entreprend aussitôt le voyage au village natal d'Alvaro où il découvre que son mari, depuis 10 ans était le Marquis Muñiz de Dávila, titre dont il avait hérité au décès de son père. Il avait alors repris les activités familiales, relancé le vignoble, et octroyé des indemnités substantielles à sa mère et son frère survivant tout comme à la veuve de son jeune frère.
Accompagné par un garde civil qui vient de prendre sa retraite et qui ne croit pas à la thèse de l'accident, et par Lucas, un prêtre ami d'Alvaro depuis leur enfance, Manuel va découvrir la vie cachée d'Alvaro, malgré l'opposition de la famille et notamment de la mère, malgré les réticences du notaire de la famille, malgré les différences de classe sociales si prégnantes chez les Grands d'Espagne.
Un roman sans fausses pistes, mais aux nombreux fils épars, que Dolores Redondo, tissera pour nous offrir un roman remarquable où les sensations d'un jeune garçon orienteront les découvertes tout autant que des incursions dans les archives d'un internat.
Un roman passionnant.
Une auteur remarquable.
Une auteur dont je vais guetter les prochaines publications :)
J'ai son dernier roman dans ma liseuse, mais je vais attendre avant de m'y plonger, d'être certaine qu'il y en aura encore un autre...
A suivre
Une offrande à la tempête de Dolores Redondo
Et me voilà arrivée à la dernière étape de la trilogie du Baztan, au cœur du pays basque, où on retrouve bien évidemment l'inspectrice Amaia Salazar aux prises avec une série de décès de nouveaux nés.
Les mères accusent les pères. Une grand-mère invoque le génie maléfique Inguma, célèbre figure des mythologies basques.
Mais qui peut donc ainsi manipuler les pères pour qu'ils acceptent de donner leurs enfants en 'offrande' selon les derniers mots d'un de ces pères ...
Quel rôle joue la rivière, dont on va découvrir les secrets.
Entre sa famille et la traque de ce nouveau serial killer, dans l'ombre maléfique de sa mère qui est peut-être toujours en vie, Amaia devra jouer serré, toujours épaulée par ses fidèles adjoints et l'appui rapproché du nouveau juge.
Un roman passionnant, tous comme les précédents, qui clôt en beauté ce cycle.
Une écriture qui sais nous emporter dans les tréfonds de la psychologie d'êtres froids et sans scrupules tout en ménageant des scènes emplies de douceur quand Amaia se ressource auprès de son fils et de son mari.
Les deux romans suivants de Dolores Redondo m'attendent heureusement dans ma liseuse ... je n'aurais pas aimé devoir attendre avant de la lire de nouveau ...
De chair et d'os de Dolores Redondo
Je m'étais récemment régalée avec 'Le gardien invisible', et j'ai donc été ravie d'emprunter les deux tomes suivants juste avant la fermeture pour rénovation de ma médiathèque !
J'ai été ravie de retrouver, dans ce deuxième tome, les personnages découverts précédemment autour de l'inspectrice Amaia Salazar. Ses terreurs d'enfance resurgissent quand une entité qui semble paranormale rôde autour d'elle, signant les suicides de tueurs de femmes et approchant sa propre mère.
Sur fond de secrets de famille qui refont surface trente ans après, avec les esprits des lieux qui, dans ses rêves, orientent son enquête, on sent le poids des croyances ancestrales sur ces forêts profondes des Pyrénées basques.
Une écriture toujours sèche et rapide, des seconds rôles attachants et bien campés, j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman ... mais je vais attendre un peu avant de me plonger histoire de rester un peu plus longtemps avec eux avant de découvrir l'adaptation cinématographique de cette trilogie, récemment diffusée par Arte
Le gardien invisible de Dolores Redondo
Cela fait un moment que ce roman traînait dans ma Kindle ... Je l'en ai sorti fin août, alléchée par les recommandations de plusieurs amis et par l'annonce de la diffusion prochaine sur Arte des films issus de cette trilogie du Batzan.
Et je me suis régalée avec 'Le gardien invisible', où, dans un petit village perdu dans les montagnes de Navarre, des jeunes filles sont assassinées. Des gamines sans histoires, ou presque, dont les cadavres mis en scène portent tous un petit gâteau local. Très vite, les langues se délient pour accuser le basajaun, cet être immense et hirsute de la mythologie basque
Pour assister la police locale dans la résolution de cette affaire, qui de mieux qu'Amaia Salazar, récemment rentrée d'une formation auprès du FBI, et originaire de ce même village.
Entre douloureux souvenirs d'enfance, secrets de familles et rancœurs héréditaires, les policiers auront du mal à dénouer le mystère de ces disparitions.
Une écriture vive, sans fioritures, un appel aux croyances immémoriales, un soupçon de méthodes scientifiques, et des personnages très attachants m'ont emportée dans ce récit que j'ai eu du mal à laisser. ...
En manque depuis que j'en ai tourné la dernière page, j'ai eu le bonheur de découvrir les deux tomes suivants sur les rayonnages de ma médiathèque.
Je m'y plonge très bientôt :)
A suivre !
Dieu n'a pas que ça à faire de Lucía ETXEBARRIA
Elena se meurt d'une leucémie dans une chambre d'hôpital luxueuse de Palma. Sa vie sentimentale a été compliquée. Rapatriée de Madrid quand elle s'est entichée d'un acteur sans avenir, mariée illico au beau gosse local qui s'est avéré préférer les garçons, elle s'est consolée dans les bras d'un amant qui l'a remplacée par une jeunette deux fois moins vieille qu'elle.
Pour lui donner une chance de bonheur sa cousine Alexia retrouve David, resté acteur sans trop d'engagements, et l'engage pour illuminer les derniers jours d'Alexa.
S'ensuit un récit croisé de leurs vies qui se croisent, se décroisent, s'entremêlent et se mélange dans un méli-mélo de mensonges et de vérités dévoilés tour à tour .
Par ci par là, quelques réflexions sur l'amour, l'argent (vaut-il mieux en avoir ou pas ?), l'ennui, la vie ...
Un roman pas si léger qu'il semble l'être, un roman très espagnol, très Almodovrien, que je verrais bien adapté en série ...
Des personnages attachants et tour à tour agaçants, un récit profond et léger à la fois, un roman que j'ai trouvé dépaysant !
Je remercie vivement la Fondation Orange et les Editions 10/18 de m'avoir adressé ce livre.
La bonne chance de Rosa Montero
Par la fenêtre du train à grande vitesse qui l'emporte donner une conférence, un architecte madrilène voit une pancarte de vente d'un appartement, dans un village miteux, ville fantôme désertée à la fermeture des mines.
Sitôt arrivé à destination, il rebrousse chemin, prend un car poussif et revient à Pozzonegro où il insiste pour acheter illico l'appartement en question, sans le visiter, avec jouissance immédiate et paiement cash !
Cet homme aux vêtements hauts de gamme se terre dans cet appartement crasseux. Il en nettoie le m² où il s'assied avec ces lingettes désinfectantes qui emplissent ses poches.
Au matin, il se rend au supermarché le plus proche, achète quelques vivres...
Prix en pitié par la caissière, sa voisine, elle lui trouve des vêtement 1er prix, de quoi se nourrir, se laver, nettoyer l'appartement et lui dégote un job de mise en rayon dans ce supermarché ...
Peu à peu on découvre qu'il est un architecte madrilène à la renommée internationale, gagnant de plusieurs prix ... Son passé, les raisons de sa fuite, sa remise en question nous sont révélés par petites touches ...
Un roman d'apparence légère qui cache une profondeur insoupçonnée dans les premières pages, une amitié improbable entre 3 personnes qui n'auraient jamais dû se rencontrer, une enquête policière qui prend un tour inattendu .
Je ne connaissais pas cet auteur mais je vais m'empresser de rechercher d'autres de ses productions.
Un excellent roman que je remercie les éditions Métailié et NetGalley pour me l'avoir transmis :)
#LaBonneChance #NetGalleyFrance
Ce que la mort nous laisse de Jordi Ledesma
Catalogne, années 90.
Dans cet été torride, la petite ville balnéaire est accablée par la chaleurs.
Les estivants étrangers, majoritairement suisses et allemands, passent du blanc au rouge et s'encanaillent la nuit. Ils habitent dans ces grands immeubles qui ont bétonné le front de mer à la sueur des maçons locaux et qui enrichissent des déjà riches des grandes villes ou de la mini bourgeoisie locale.
Les jeunes andalouses se laissent bercer par les paroles doucereuses et dangereuses des jeunes gens du cru qui trompent leur ennui dans les petits trafics.
La guardia civil laisse faire, prenant sa dîme au passage sur les revenus illicites. Son chef Le crocodile étale sa puissance, son conformisme renforcé par la multiplication des règles horaires et comportementales qui régissent ses vies professionnelle et privée
Dans le cœur du village, tout le monde s'épie, ragote, imagine des liaisons imaginaires ou bien réelles entre les trop jolies épouses et leurs si vieux ou si vilains maris.
En périphérie, les gros durs dealent, arnaquent et sèment sèment la terreur autour des discothèques, tandis que sur les parkings meurent les rêves et les fantasmes.
La chaleur exacerbe les tensions et les jalousies jusqu'au point de rupture.
Un village proche de la mer que seuls les pêcheurs fréquentent.
Un village dont il semble que nul ne pourra s'échapper ...
J'ai découvert ce roman par hasard et j'ai tout de suite été happée par la capacité de l'auteur à restituer la touffeur estivale, l'ennui suintant de ces bandes de jeunes du village, les manœuvres de séduction inter classes sociales, les déceptions.
Un roman de sueur, d'inquiétude, de goût amer de l'adolescence qui se traîne dans l'attente d'une vision claire de l'avenir.
Un auteur dont je vais essayer de trouver d'autres productions.
Vaticanum de José Rodrigues dos SANTOS
Il est très rare que des romans respectent les codes du théâtre classiques définis par Boileau en 1674 : «Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli»
Mais c’est pourtant l’exploit qu’a réussi José Rodrigues dos Santos avec ce roman,
Un seul lieu : la basilique Saint Pierre de Rome, la place et le Palais des Congrégations se tiennent dans un même tout petit périmètre au sein de la Cité du Vatican
Un seul jour : le roman commence dans la matinée d’un jour funeste, et s’achève à minuit modulo une toute petite conclusion un tout petit peu plus tard ,
Un seul fait : un cambriolage, un enlèvement et les enquêtes associées
Un roman bien prenant qui remet en mémoire quelques événements qui ont fait trembler les murs du Vatican et l’Italie tout entière avec les scandales financiers et politiques qui ont mis en cause l’IOR, la loge P2, l’opération Mani Pulite ,,,
Une écriture toujours aussi vive, avec cette fois le cryptogrphe Tomas Noronha surtout utilisé pour ses talents d’historien que pour son habileté à craquer les codes.
Bref un pavé que j’ai dévoré en deux jours …
Il me reste d’autres livres de l’auteur dans ma liseuse ,,, je ne vais pas tarder à m’y plonger !