poemes
Recueil collectif de recettes d’hiver de Louise Glück
Un challenge hebdomadaire qui demande la pioche d'un livre dans ma 'Pile-A-Lire',
Un challenge Nobel qui n'avance pas cette année,
Un recueil de poèmes parmi les items encore non lus de mon challenge annuel,
Et voilà comment cet ouvrage bien triste s'est retrouvé entre mes mains le jour de Toussaint !
Tout à fait en lien avec le thème (à défaut de la météo qui était presque estivale) !
Un recueil hivernal, en noir et blanc, les recettes du titre sont des soupes de mousse, glanées dans des bois, pour tenir chaud quand il ne reste plus rien dans les garde manger.
Poèmes aux vers libres, évoquant des vacances itinérantes interrompues suite à la perte d'un passeport, des errances dans des paysages froids et déserts, la culture de bonsaïs, ...
Et celui-ci, Pensées nocturnes' qui m'a beaucoup touchée :
Il y a longtemps que je suis née.
Plus personne n'est en vie aujourd'hui
qui se souvienne de moi quand j'étais bébé.
Etais-je un bon bébé ? Un
mauvais ? Sauf que dans ma tête
ce débat est maintenant
clôt à jamais
Fast talking PI de Selina Tusitala Marsh
Pour continuer mon avancée dans le challenge Globe-trotter, j'ai récemment déniché ce recueil de poèmes de Selina Tusitala Marsh, originaire des îles de Tuvalu et Samoa par son ascendance maternelle.
Ecrits en anglais j'ai été bercée par la musicalité des textes, qui évoquent le roulis des vagues, les légendes anciennes et le sort des femmes toujours au service des hommes, des enfants, des Blancs de passage ...
L'un des poèmes, attaque assez violemment Gauguin pour sa façon de s'être servi des femmes indigènes, et, pour son tableau 'deux nues sur une plage de Tahiti' de les avoir associées, déshabillées, décorées d'un éventail dans leur main, d'avoir imposé leur moue boudeuse ...
Un autre évoque un écrivain et sa femme, notamment par le fait qu'elle ne peut se consacrer à l'écriture qu'après avoir exécuté toutes les tâches nécessaires pour le soin des enfants, de la maison, de son mari ... et avoir pris un emploi à plein temps pour gagner l'argent nécessaire au financement de leurs vies à tous !
Un troisième liste les envahisseurs Blancs, mêlant le nom de leurs bateaux à celui des officiers , des mutins, des sociologues ; tous ceux qui sont venus les envahir, les violer, les piller, les étudier comme des bêtes ...
80 pages assez fortes et qui vont rester longtemps avec moi ...
Une auteur dont je vais essayer de trouver d'autres œuvres ...
Une jupe trop courte de Sofi Oksanen
Je n'avais lu de Sofi Oksanen, que Purge, roman pour lequel elle a reçu de nombreux prix, mais qui ne m'avait pas enthousiasmée.
J'ai trouvé récemment ce recueil de poèmes.
Textes sur les femmes, celles qui subissent, celles qui résistent, celles qui reproduisent, celles qui se taisent, celles qui boivent trop, celles qui se perdent, celles qui en meurent ...
Texte sur les méfaits de l'alcool, sur les femmes et sur les hommes, les hommes qui ont peur des femmes, les hommes qui les battent, pour un oui, pour un non. Hommes qui violent les femmes, qui n'entendent pas les non, qui abusent d'états de faiblesse, qui sont abrutis par l'alcool et les substances.
La postface évoque dans une précision toute sociologique la situation de la Finlande en terme de violences faites aux femmes, d'alcoolisme, ...
Textes poignants, dérangeants.
88 pages qui en valent bien davantage !
Poèmes et chansons de Boris VIAN illustré par Romain BENOIT
Quand un item de mon challenge de lecture se révèle difficile à atteindre, la médiathèque vient à mon secours !
En effet l'item 36 demandait de lire "Un ouvrage d’un auteur né en 1920", la liste des auteurs nés en 1920 trouvée dans Wikipedia ne trouvait que peu d'écho dans mes Billy ... mais la médiathèque tout juste rouverte en mode drive m'a permis de trouver mon bonheur : cet album de poèmes et chansons de Boris Vian mis en images par Romain Benoît.
Je ne connaissais de Boris Vian que "L'écume des jours", lue au collège il y a plusieurs décennies, et ses chansons toujours réjouissantes.
J'ai découvert dans cet album, ses poèmes, noirs, très noirs ... extraits de "Je voudrais pas crever", publié en 1962 à titre posthume.
Deux m'ont notamment émue : Un jour (il y aura autre chose que le jour) et surtout J'aimerais :
J'aimerais / J'aimerais/ Devenir un grand poète/ Et les gens/ Me mettraient / Plein de lauriers sur la tête/ Mais voilà / Je n'ai pas / Assez de goût pour les livres / Et je songe trop à vivre / Et je pense trop aux gens / Pour être toujours content / De n'écrire que du vent.
Lire le texte des chansons était moins faciles, En particulier celles contenant une majorité de mots inventés, de mots recréés, de mots aux syllabes dans le désordre ou en javanais
Bref une lecture que j'ai beaucoup appréciée .... et un nouvel item coché !
La véranda de Eric SAUTOU
OLNI (objet littéraire non identifié) déniché sur les étagères de la médiathèque du village voisin que je fréquente assidûment.
Un ouvrage de 37 pages composé de demi-lignes regroupées deux à quatre puis espacées de plusieurs lignes ...
Une musique qui se dégage peu à peu de ces phrases qui ne sont ponctuées que d'indications entre parenthèses ...
On devine peu à peu que ces lignes sont les pensées d'une vieille dame qui regarde passer la vie et attend - on ne sais quoi - mais sans doute son fils ...
Le temps s'écoule au rythme de la défloraison des fleurs, de l'automne qui s'annonce, de la vieillesse qui la happe et dont elle voit la fin
Tout en finesse et en douceur, la musique des mots m'a peu à peu conquise ...
Une belle découverte, malheureusement trop brève !