romans du nord
Náat de Ragnar JÓNASSON
Après m'être régalée avec Snjór, je me suis très rapidement plongée dans Náat, le second opus des enquêtes de Ari Thór, policier dans la petite ville de Siglufjördur, tout au nord du nord de l'Islande.
Après uen première enquête au plus profond de l'hiver, on est maintenant en été, le plein été, où le soleil ne se couche jamais et exacerbe les rancœurs et animosités.
Un ingénieur est retrouvé assassiné sur une route de campagne. Près de lui, une planche d'où dépasse un clou qui a provoqué la mort de cet homme qui en complément de son emploi d'ingénieur sur la construction du nouveau tunnel qui doit relier Siglufjördur à la route principale, s'occupe de la rénovation de la maison d'un ancien chirurgien d'Akureyri, révoqué suite à des accidents.
Dans un roman qui multiplie les fausses pistes, et qui alterne les points de vue, celui d'Ari Thor, toujours amoureux de sa belle Kristin, malgré leur rupture il y a déjà deux ans, celui d'Isrun, la jeune journaliste, qui a fui Reykjavik envahi par les cendres de l'éruption du Eyjafjallajökull.
Entre états d'âme des trois policiers, ambition croisées des journalistes et découverte de l'abominable vie cachée de la victime initiale, ce roman nous entraîne dans les tréfonds de l'Islande contemporaine avec de jeunes héros ... qu'il me tarde de retrouver !
Ca tombe bien, d'autres romans de Ragnar Jónasson m'attendent dans ma liseuse !
Soelil de nuit de Jo Nesbo
Quand Ulf a débarqué tout au nord du Finnmark, au nord du nord de la Norvège, il pensait pouvoir se planquer un moment ; reprendre des forces et échapper au Pêcheur, ce dealer d'Oslo à qui il devait soit de l'argent soit une vie, celle qu'il n'avait pas prise à un mauvais payeur.
A la sortie du bus, il a rencontré une jeune femme, dont le mari était en mer, elle l'a hébergée, ils ont sympathisé et son fils de 10 ans l'a accompagné jusqu'à la cabane des bois, où il n'aurait pour compagnie que la faune locale, dont un superbe renne qui venait y nettoyer ses bois ...
Mais comme dans tous les romans de Jo Nesbo, le conte de fées, s'il y en a un, ne trouve son happy end qu'après moultes circonvolutions sordides.
Un roman court, où l'auteur nous montre tout son talent, où il dévoile la complexité des personnages, la beauté des paysages, l'amitié née par hasard entre un homme cassé et un jeune enfant :)
Un roman que j'ai pris grand plaisir à lire.
Un auteur dont il me reste juste le dernier opus traduit à lire ...
A bientôt, donc !
Snjór de Ragnar JÓNASSON
Alors qu'il vient tout juste de s'installer avec Kristin, dans un appartement de Reykjavik, Ari Thór, qui vient de terminer l'école de police, choisit de prendre un premier poste à Siglufjördur, tout au nord de l'Islande, bien au nord même d'Akureyri, chère à Arni Thorarinsson.
Il y est accueilli par Tómas, le chef de la police locale qui le prévient que c'est une ville très calme où il ne se passe pas grand chose.
Mais voilà que la gloire locale, un écrivain célèbre, décède suite à une chute dans les escaliers du théâtre. Tout laisse penser qu'il s'agit d'un accident ... Mais en est-ce vraiment un ?
Dans une fin décembre où la neige devient oppressante et omni présente, d'autres agressions vont se produire ... qui montreront que la petite ville si tranquille cachait bien des secrets mal camouflés et que le nord du nord n'est pas l'endroit idéal pour se cacher ...
Une écriture sobre et fluide, des personnages bien campés redonnent vie à une petite ville autrefois prospère grâce à la pêche du hareng dont les bancs se sont taris, la laissant doucement vieillir ...
Un auteur que je découvre et dont je vais m'empresser de découvrir les autres opus qui m'attendent dans ma liseuse.
Dark secrets de Michael HJORTH & Hans ROSENFELDT
A Västerås, petite ville suédoise à l'ouest de Stockholm, le cadavre d'un adolescent est découvert par de jeunes scouts, enfoui dans une mare, le cœur arraché.
La police a cafouillé, ne donnant pas suite à la demande d'une mère inquiète de l'absence de son fils de 15 ans pendant toute une nuit ...
Quand l'enquête démarre enfin et s'englue, le psychologue Sebastian Bergman, ancien collaborateur de la police criminelle, de passage à Västerås, propose ses services.
Contre l'avis de toutes ses coéquipières, Torkel, le responsable de la brigade criminelle nationale, fait appel à Sebastian pour les assister.
Dans une enquête lente et engluée dans de nombreuses fausses pistes, où rien ne semble bien clair, ni les propos de la mère, ni ceux de l'équipe éducative, les indices, et l'indicible, se dévoilera lentement.
Une narration efficace, sans temps mort, malgré les 550 pages pour élucider une enquête aux faible nombre de protagonistes. Des personnages bien campés, dont j'ai apprécié la compagnie. Un récit bien enlevé, avec ce qu'il fallait de suspense sans cliffhanger inapproprié.
Un duo d'auteurs que je découvre et dont je vais m'empresser de rechercher d'autres productions, cet ouvrage étant le premier d'une trilogie si j'en crois la quatrième de couverture !
Marquée à vie d'Emelie Schepp
Nouvelle voix du polar suédois, Emelie Schepp a choisi pour héroïne une jeune procureuse, Jana Berzellus.
Adoptée, enfant par un procureur qui souhaitait faire perdurer la tradition familiale, Jana est accablée de cauchemars emplis de violence et porte une drôle de cicatrice sur sa nuque.
Lorsqu'une affaire concerne le décès par overdose d'un gamin portant une cicatrice similaire, elle va enquêter tout autant pour découvrir son passé que pour résoudre ce crime.
Pour évite d'en dire trop ... je n'ajoute rien ! sinon que cette enquête m'a bien tenue en haleine ...
Une enquête qui m'a remis en mémoire certains romans danois de Jussi Adler Olsen.
Même si la procureuse a un rôle important, les personnages secondaires sont bien décrits et occupent une place majeure dans le récit.
J'ai lu que ce roman était le premier d'une série, je vais donc partir à la recherche des volumes suivants !
A suivre donc !
Le narrateur de Bragi Olaffson
Encore un roman choisi pour de bien mauvaises raisons, mais là j'en fus bien punie.
Je voulais un roman nordique non policier pour participer au défi du mois du challenge globe trotter des lecteurs de Babelio et gagner ainsi le bonus d'octobre.
J'avais un roman tout fin sur mes étagères numériques, qui me permettait de participer en outre au challenge Riquiqui ...
Et je me suis ennuyée comme jamais tout au long des 142 courtes pages !
Le narrateur qui parle de lui-même à la première ou à la troisième personne !) suit un homme dans les rues de Reikjavik tout au long d'une journée.
On les accompagne ainsi au cinéma pour une diffusion de La grande Bouffe, dont la description des acteurs et de certaines scènes remplira de nombreuses pages.
Dans des bars, où ils passent ou reçoivent des appels téléphoniques.
Des tranches de vie, sans le talent de Nicholson Baker qui , il y a de nombreuses années avait écrit tout un roman sur un escalator et une mezzanine !
Bref, Bragi Olafsson, bassiste du groupe Sugarcubes devrait peut être se cantonner à la musique à moins que sa traduction ne lui ait pas fait honneur !
Bref, je me suis bien ennuyée ! mais les bonus se méritent :D
L'ombre de la baleine de Camilla Grebe
Après avoir dévoré rapidement les deux premiers romans de Camilla Grebe, je viens de me plonger avec plaisir dans le troisième opus de cette auteur suédoise.
Un jeune lycéen qui vire marginal, Samuel, se dispute avec sa mère Pernilla, dont le mysticisme et les fréquentations religieuses m'ont rappelé les romans d'Asa Larsson, comme Horeur boréale ou Le sang versé.
A l'issue de la dispute Pernilla jette à la poubelle le colis d'échantillons que Samuel était censé amener au rendez-vous d'Igor et de ses nouveaux prospects.
Samuel disparaît pour leur échapper, vole la moto d'Igor et file loin de Stockholm, dans une petite ville où il trouve un job de garde-malade d'un ado gravement handicapé. Nourri, logé, tout ce qu'il a à faire est de faire la lecture à Jonas, et de prévenir sa mère s'il devient agité.
Parallèlement, la police criminelle de Stockholm est chargé d'une enquête sur les cadavres de noyés qui font peu peu leur apparition, enveloppés dans des draps blancs et lestés de lourdes chaînes. Le point commun, ce sont tous de jeunes hommes.
Manfred, l'un des policiers a vu sa jeune enfant passer par leur fenêtre du troisième étage de leur appartement ; depuis l'enfant est maintenue en coma artificiel et il passe tout son temps libre à son chevet, pendant que sa jeune épouse tout aussi abattue, cherche du réconfort sur les réseaux sociaux et groupes de familles éprouvées.
Le roman est construit autour de chapitres donnant tour à tour la parole aux différents protagonistes du roman, sans que cela altère le déroulé chronologique.
Un roman où Camilla Grebe a su dérouler tout son talent de conteuse, laissant doucement s'infiltrer l'horeur, distillant lentement les indices qui permettent de supposer, puis de confirmer les soupçons !
Un bon roman dans la belle tradition des polars nordiques !
J'ai déjà téléchargé son quatrième roman :) ...
A suivre !
Victime 2117 de Jussi Adler-Olsen
Ce nouveau roman de mon auteur danois préféré ne démarre pas au Département V mais sur une plage de Chypre où viennent s'échouer les migrants.
Les victimes recueillies sont numérotées. La deux mille deux cent dix-septième est une femme, qui a en fait été assassinée d'un coup de couteau.
Mais ça, Juan ne le sait pas encore lorsqu'il envoie son article à son journal barcelonais !
Et comme il a raté ce scoop, sa chef l'oblige à repartir et à mener l'enquête sur l'assassinat de cette migrante.
A Copenhague, un post-ado fan de jeu vidéo décide d'atteindre le score de 2117 victimes avant d'assassiner ses parents en réaction à l'absence de réaction occidentale au sort des migrants.
Le décès de Lars Bjorn, chef de la police danoise, et de son frère, ne laissent pas le département V indifférent ... et amènent Assad à raconter son histoire ainsi que ses liens avec l'ancien chef ...
Une visite chez Rose permettra à Assad de voir une coupure de journal où figure le portrait de la victime 2117, de la reconnaître ...
Et voilà comment démarre ce roman magistral, puissant, fouillé où les histoires personnelles deviennent fait divers et course poursuite européenne
Le meilleur de tous les romans de Jussi Adler Olsen
Là où se trouve le cœur de Sara Lövestam
J'ai découvert Sara LOVESTAM l'année dernière.
J'ai aimé lire les aventures-enquêtes suédoises de son héros, Kouplan, un jeune iranien "détective privé sans papiers" avec "A chacun sa vérité", "Ca ne coûte rien de demander", puis "Libre comme l'air".
Alors, quand la Fondation Orange m'a proposé de participer à l'opération Explorateurs du Polar, je n'ai pas hésité une seconde, et j'ai choisi de recevoir le quatrième opus de cette tétralogie.
Kouplan a maintenant des papiers, mais il est toujours sans nouvelles de sa famille, de son frère en particulier, qui lui aussi a dû arriver en Suède, mais qui ne figure nulle part sous son, nom de naissance (Kouplan non plus d'ailleurs).
En partant à la recherche de ce frère, dont il a laissé sa seule photo dans son premier logement, chez son employeur-marchand de sommeil à ses heures perdues, il rencontrera ceux qui l'y ont remplacé. Des immigrants illégaux qui gagnent des clopinettes en échange de longues heures de travail pénible.
L'un d'entre eux a récemment disparu et ses camarades suspectent son décès ...
Et voilà Kouplan repartant en croisade ...
Un roman beaucoup plus intimiste que les précédents ...
Un roman dont j'ai beaucoup apprécié l'ambiance, le ton, la bienveillance tout comme les descriptions de la vie suédoise, si loin de Stockholm l'internationale ...
Un roman qui clôt admirablement cette tétralogie.
Je remercie la fondation Orange, Lecteurs.com, et les Editions Robert Laffont / La bête noire, qui m'ont fait parvenir cet ouvrage dans le cadre des Explorateurs du Polar 2020.
Femmes sans merci de Camilla Lâckberg
Ingrid, Victoria, Birgitta, trois femmes, trois parcours, trois maris qui les humilient.
Victoria a quitté sa Russie natale par petite annonce, croyant trouver un mari suédois tendre et attentionné. Il lui a pris son passeport et la séquestre dans une maison isolée.
Ingrid, ancienne journaliste, a arrêté de travailler à la naissance de sa fille alors que son mari poursuivait une carrière brillante et machiste, en tant que patron d'un grand tabloïd. Il la trompe à tour de bras, les jeunes journalistes ne demandent que ça.
Birgitta a cru trouver l'amour. Elle est institutrice. Elle a renoncé aux mammographies de contrôle pour que les médecins ne voient pas les bleus dont sont couverts les parties cachées de son corps. Atteinte d'un cancer du sein, elle rechigne encore à se faire soigner.
Dans une intrigue tout droit sortie de L'inconnu du Nord-Express, elles vont se débarrasser de leurs maris respectifs.
Un roman très court, des personnages qui auraient gagné à être davantage développés, tout comme l'intrigue d'ailleurs car les conditions de mise en place de l'élimination des époux est éludée.
Reste la fin : excellente qui sauve ce roman qui visiblement surfe sur la vague #MeToo ...
Dommage, Camilla Läckberg m'avait habituée à mieux ...
Mais d'autres de ses romans, plus anciens, m'attendent dans mes Billy et ma liseuse !
