Mourir, la belle affaire d'Alfredo Noriega

Je poursuis mon voyage littéraire en Amérique du sud avec ce polar noir, très noir de l'auteur équatorien Alfredo Noriega.

Avant de me plonger dans ce roman, je ne connaissais pas grand chose de l'Equateur, sinon que son ancienne monnaie était le sucre ! 

Maintenant je sais que Quito est une ville très dangereuse où les accidents de la route sont monnaie courante et y sont dévastateurs, les glissements de terrain induits par des constructions précaires sur terrains mal remblayés.

Ce roman débute par ce qui pourrait être un banal accident de la route entre deux 4x4, un gros qui prend la fuite, un petit où périssent deux jeunes, et bientôt 3 quand Maria, la rescapée miraculée se suicide.

Maria avait promis à l'inspecteur Heriberto Gonzaga de l'épouser s'il retrouvait les occupants du SUV meurtrier.

Malgré - ou plutôt à cause de la mort de la jeune fille, le policier reprend l'enquête depuis le début, met la main sur des rapports d'autopsie falsifiés, pour ne pas déshonorer des victimes et protéger des policiers corrompus.

Le récit est raconté par Arturo Fernandez, un médecin légiste qui prend le soin de reconstituer la vie des cadavres qu'il découpe. Ainsi au fil de flashes-back, voire de fast-forward, il nous dresse un portrait de la société quitéenne d'aujourd'hui : un melting-pot de communautés indépendantes, avec des  clivages forts entre riches et pauvres, une partition de la ville entre cahutes voire masures en bois, et villas perdues au cœur d'immenses jardins, semée de gardes du corps et de policiers à la gâchette facile, mais toujours, quelque soit le niveau, des familles unies et très soudées, ...,

Un roman touffu, au rythme très soutenu qui donne à voir les côtés sombres d'une des capitales les plus hautes du monde (2 850m).

Un auteur que je découvre et dont j'espère pouvoir trouver d'autres ouvrages :)