La sentence de John Grisham
Quand je me plonge dans un roman de John Grisham, je m'attends à lire un roman à base juridique ...
At bien avec celui-là, cela n'a pas du tout été le cas.
Si le roman commence bien avec le récit d'un meurtre et du procès qui s'ensuit, le corps du roman est consacré à la vie militaire du héros, Peter Banning, officier du 26° de cavalerie, et affecté dès avant Pearl Harbour, aux opérations du Pacifique.
Rapidement fait prisonnier par les japonais, le récit développe les marches forcées dans la jungle philippine, les mois d'emprisonnement, la faim, les maladies puis l'évasion et la guerilla sous les ordres d'un général anglais.
Après avoir tué le pasteur de son village, Pete Banning n'avait jamais voulu avouer les raisons de son acte. Seule sa sœur les connaissait ...
Dans la dernière partie du roman, un dernier procès au civil dépouille la famille Banning de ses derniers biens au profit de la veuve-pas-si-éplorée du pasteur et le fils, Joel mène un début d'enquête pour connaitre le mobile de l'acte de son père.
Un roman qui m'a permis d'en apprendre beaucoup sur la guerre du Pacifique.
Un roman sur la vie dans les plantations pauvres du Mississippi dans les années 30 à 50.
Une écriture fluide, comme toujours chez Grisham, mais qui reste assez neutre, observatrice, sans trop d'empathie avec aucun des personnages.
Dommage.
Sète à huîtres (Léo Loden 27) de Carrère et Nicoloff
J'étais ravie, cet après-midi, de découvrir un nouvel album des enquêtes de Léo loden dans les bacs de nouveautés de ma médiathèque ! Et sitôt rentrée, je m'y suis plongée.
On y retrouve Léo, Tonton, Marlène et les enfants en vacances à Marseillan, sur l'étang de Thau.
Après une sortie mémorable sur le bateau d'Antonin, un ami de Tonton, ils décident d'aller manger une dernière douzaine d'huîtres (ou davantage !) avant de rentrer au bercail.
Mais Etienne Derdevet, n'est pas au rendez-vous! Il a été retrouvé au petit matin, noyé, empêtré dans son champ de cordes.
Le gendarme chargé de l'enquête, un drôle de comique, reconnaît Léo et lui propose de se joindre à l'équipe d'enquête. Marlène lui accorde deux jours ...
Et bien sûr, Léo et Tonton mèneront une enquête chez les ostréiculteurs, entre traditionnels et producteurs de naissains d'OVM (organismes vivants modifiés, oui, oui !)
Bref une enquête qui fait froid dans le dos, d'autant plus que j'ai appris que la mention "huitres triploïdes" n'était pas imposée sur les emballages des huitres modifiées !
Un album dont la fin, aurait mérité d'être plus longue, mais où j'ai appris des choses tout en me régalant d'avoir retrouvé ces personnages récurrents.
Vivement le prochain album (ou que l'indélicat qui garde chez lui 3 albums veuille bien les ramener à la médiathèque !)
Pour l'honneur d'un coureur (Clara Pilpoil T1) d'Anne Simon
Clara Pilpoil est écrivain public, un métier qui ne nourrit pas sa femme !
Surtout quand chrmée par les sirènes de la pub et de ce peti vieux qui la suit dans ses errances au supermarché, elle se voit obligée d'acheter sain, bio et donc cher !
Elle retrouve chaque semaine madame Populo, une vieille dame qui lui raconte ses souvenirs de jeune fille des années 30 tout en la nourrissant de gâteaux Chamonique que Clara déteste, notamment parce que leur glaçage colle aux dents.
Alors qu'elle achète un paquet de Marlbobo au tabac du coin, elle voit Alexis Trupichon en Une d'un journal people. Favori du GP de Monaco, Clara imagine qu'il a une idylle avec Stéph de Monac' ....
Elle s'emballe, arrive à forcer sa porte, tome sur une rébellion des pilotes qui veulent des sponsors classiques et non des boutiques girly ...
Bref, l'ensemble part en délire hilarant total !
Une BD au rythme trépidant qui m'a fait passer un bon moment avec Clara et sa copine, son ex bien casé, sa cliente chevrotante, ...
Bref, un bon moment de lecture !
J'espère trouver le tome 2 dans les bacs de ma médiathèque :)
Térébenthine de Carole Fives
Dans un style étonnant, à la deuxième personnes du singulier, où les tu scandent la narration, Carole Fives nous replonge dans le jeunesse de ses personnages, à ce moment où, jeunes bacheliers ils ont été admis à l'école des Beaux-Arts de Lille.
Férus de peinture, à une époque où il vaut mieux devenir vidéaste, pratiquer les arts plastiques ou créer des installations, ces trois-là seront rapidement surnommés 'térébenthine' en raison de l'odeur qui les enveloppe.
En l'absence de cours classiques, l'héroïne se trouvera un professeur de ville pour apprendre à dessiner les nus, les compositions classiques. Dans l'école, elle trépignera devant le machisme des cours qui oublie les artistes femmes pour ne parler que des hommes ... et ces femmes peintres deviendront un sujet d'exposé mémorable !
On suivra ces trois-là durant leurs trois années d'études, franchissant les épreuves des 'concours de passage en classe supérieure, et, finalement diplômés, se heurtant à l'incompréhension de leurs proches.
Lucie sera la première à faire défection, passant le CAPES, et devenant professeur d'arts plastiques en collège.
L'héroïne, qui avait peu à peu intégré des textes dans ses toiles, sera emportée par ceux-ci et deviendra écrivain ...
Et c'est à l'occasion du décès de Luc, le seul à être resté fidèle à la peinture, qu'elle prendra la plume pour se remémorer leurs années d'apprentissage.
Un roman qui porte la nostalgie amère de ce temps d'études, dans l'adversité et la difficulté, mais les "tu" saccadés résonnent comme des accusations portées contre l'héroïne qui a abandonné la peinture pour l'écriture.
Un roman qui au-delà des siècles, répond à "L'œuvre" d'Emile Zola dans ce portrait d'artiste, cette confrontation entre Claude Lantier et Luc.
Une auteur que j'avais découverte avec "Une femme au téléphone", et qui dévoile ici une autre facette de son talent.
Un monstre et un chaos de Hubert Haddad
Après le décès de leur mère lors de l'entrée des allemands en territoire tchèque en fin d'été 1939, les jumeaux Ariel et Alter ont été séparés.
Alter fuit le schetl de Mirlek, est recueilli temporairement dans un orphelinat, où il est renommé Jan-Matheusza.
Obligé de s'enfuir, il se retrouve au cœur du ghetto de Lodz, où il survit, abrité dans des caveaux du cimetière.
Il rencontre Maître Azoï, un drôle de marionnettiste qui a conservé un minuscule théâtre, où il joue des représentations classiques ou nouvelles inspirées de la vie quotidienne qu'il magnifie.
Car Lodz, n'est pas un ghetto comme les autres. sous la houlette de Chaïm Rumkowski et de son utopique royaume du judenrat, Lodz veut devenir le premier centre industriel du troisième Reich en mettant la population au travail avec pour salaire, l'espoir d'une vie sauve.
Sans pathos excessif, Hubert Haddad raconte cette vie quotidienne du ghetto, les rapines, le froid et l'espoir qui étreint les habitants du ghetto.
Un roman de la rentrée littéraire 2019 qui a mis du temps à passer entre mes mains.
Une belle écriture pour un sujet rebattu, mais qui apparaît sous un nouveau jour grâce à la plume d'Hubert Haddad.
Les aérostats d'Amélie Nothomb
J'ai redécouvert Amélie Nothomb l'année dernière où je m'étais régalée avec Soif, son cru 2019.
Le cru 2020 m'a tout autant régalée et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette initiation à la lecture d'un adolescent réfractaire à la littérature.
Une initiation à la vie, car les livres ouvrent à d'autres horizons !
Et ce roman a une chute des plus inattendues à laquelle je ne m'attendais absolument pas !
Et c'est ce qui a renforcé mon plaisir de lecture, alors que tant d'autres romans laissent deviner la fin un peu trop tôt, celui-là m'a carrément surprise !
Bref un très bon cru !
Vivement l'année prochaine :)
Le narrateur de Bragi Olaffson
Encore un roman choisi pour de bien mauvaises raisons, mais là j'en fus bien punie.
Je voulais un roman nordique non policier pour participer au défi du mois du challenge globe trotter des lecteurs de Babelio et gagner ainsi le bonus d'octobre.
J'avais un roman tout fin sur mes étagères numériques, qui me permettait de participer en outre au challenge Riquiqui ...
Et je me suis ennuyée comme jamais tout au long des 142 courtes pages !
Le narrateur qui parle de lui-même à la première ou à la troisième personne !) suit un homme dans les rues de Reikjavik tout au long d'une journée.
On les accompagne ainsi au cinéma pour une diffusion de La grande Bouffe, dont la description des acteurs et de certaines scènes remplira de nombreuses pages.
Dans des bars, où ils passent ou reçoivent des appels téléphoniques.
Des tranches de vie, sans le talent de Nicholson Baker qui , il y a de nombreuses années avait écrit tout un roman sur un escalator et une mezzanine !
Bref, Bragi Olafsson, bassiste du groupe Sugarcubes devrait peut être se cantonner à la musique à moins que sa traduction ne lui ait pas fait honneur !
Bref, je me suis bien ennuyée ! mais les bonus se méritent :D
La Tannerie de Célia Levi
A la fin de ses études à Rennes, Jeanne a trouvé un stage dans une librairie parisienne, et, a enchaîné avec un CDD d'accueillante à la Tannerie.
La Tannerie, ce nouveau lieu branché, en lisière de Paris, ancienne usine devenu lieu artistique où doivent se côtoyer danseurs de hip-hop, professeurs des écoles et leurs élèves, artistes en devenir, qui ressemble au 104 comme deux gouttes d'eau.
Jeanne a dû mal à trouver une place. Elle se sent si provinciale, si peu branchée, si loin de la culture 'parisienne' étalée par ses collègues. Elle est en coloc' dans le XIIIème alors que tous, ou presque, habitent les villages désormais branchés de Belleville ou Ménilmontant.
A chacun de ses retours dans la ferme de ses parents, elle se sent décalée plus à sa place, quand à Paris, elle n'a pas encore trouvé sa place.
Un roman qui s'étire lentement au gré de l'évolution du CDD de Jeanne, qui devient pilote de jeunes en insertion, sans jamais voir grossir sa feuille de paie.
Elle participe à des fêtes, fréquente de nombreux bars branchés, s'amourache d'un collègue, renoue avec d'anciens camarades de lycée pendant les vacances d'été où elle retrouve ses plages et ses criques ...
Un roman d'apprentissage, sur cette période de vie quand l'adolescence s'éternise en adulescence et qu'il est toujours temps de ne pas décider pour de bon des choix de vies ...
Un roman un peu longuet, mais aux longueurs nécessaires pour bien faire ressentir les longueurs et langueurs de cette période de la vie.
Un auteur que je découvre et dont je vais rechercher les autres productions.
Merci à Babelio et aux éditions Tristram qui m'on adressé ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique de septembre 2020
(Rentrée littéraire 2020)
Ragdoll de Daniel Cole
Un roman qui commençait bien, avec la découverte d'un cadavre composé de morceaux de 6 corps différents grossièrement cousus entre eux à la manière d'une poupée de chiffon, d'où le titre.
En parallèle, une lettre est envoyée à la rédaction d'une télévision, donnant une liste de six noms de futures victimes avec le jour et l'heure de leur mort.
Le sergent Fawkes, en charge de l'enquête, vient tout juste réintégré après un séjour en hôpital psychiatrique après avoir perdu son sang-froid en plein tribunal. Il trouve le lien entre les morceaux de cadavre et la police part à la recherche des noms de la liste après l'assassinat spectaculaire du premier de la liste : la maire de Londres !
...
Et puis le roman s'enlise. La jalousie entre l'ex-femme de Fawkes et Baxter, sa co-équipière, est évoquée mais aurait méritée d'être suivie tout au long du récit.
La traque des victimes potentielles est noyée dans les atermoiements des équipes policières entre le jeune stagiaire qui mène une enquête parallèle en solo, les anciens qui mâchonnent leurs ressentiments et les chefs qui valsent au fur et à mesure de la progression du nombre de morts et de la stagnation de leur enquête officielle.
Bref un roman à haut potentiel ... qui m'a prodigieusement ennuyée au point où j'ai failli le laisser tomber !
Dommage ! Il commençait bien.
